Soft assez méconnu mais que l’on doit au talentueux studio Natsume (responsable notamment de Harvest Moon et de la série des Pocky & Rocky), Wild Guns présente deux personnages (Clint, le chasseur de primes, et Annie, une demoiselle de l’ouest qui ne se sépare jamais de son ombrelle rose) qui, à peine arrivés à Carson City, dégainent leurs armes et se mettent à faire un carton sur tout le monde en ville. Faut dire aussi qu’à peine arrivés, les deux héros se sont fait tirer dessus, ce qui n’aide pas forcément à se sentir bien accueilli. Carson City n’est pas un cité de l’ouest au sens traditionnel du terme puisqu’on se trouve face à un étrange mélange des Mystères de l’ouest et de Goldorak. Cela signifie qu’on aura pour mission d’abattre, dans des décors typiques (saloon, canyon, réseau ferroviaire minier, etc.) une foule de cow-boys, desperados, lanceurs de dynamite et autres tireurs d’élite sournoisement planqués dans des buissons, mais aussi de détruire d’énormes machines blindées et des robots mecha qui font tranquillement dans les 20 mètres de haut.
Wild Guns ressemble en fait beaucoup à Cabal, le vieux jeu d’arcade publié par Tad Corporation en 1988. Le personnage que l’on choisit de diriger (ou les deux personnages puisque Wild Guns permet le jeu en duo) est visualisé de dos, et fait face à différentes scènes de western. Des adversaires arrivent par la gauche ou par la droite, apparaissent aux fenêtres ou aux portes, jaillissent du sol ou se faufilent au premier plan jusqu’à votre personnage. Pour rester en vie, il faut bien entendu les abattre à la chaîne avant de leur laisser le temps de vous aligner dans leur viseur. Clint et Annie ne sont bien évidemment pas bloqués dans une position statique et ils peuvent se déplacer sur toute la largeur de l’écran, effectuer un rapide roulé-boulé pour se déplacer plus rapidement et réaliser sauts et doubles-sauts afin d’éviter les projectiles qui arriveraient au niveau des jambes. Outre leur arme de base, les deux héros peuvent également lancer une sorte de lasso magnétique qui immobilisera brièvement les ennemis touchés, coller un bon coup de crosse de fusil à ceux qui auraient la mauvaise idée de s’approcher trop près, et faire exploser une bombe qui détruira tout ce qui gigote à l’écran.
Il n’y a pas que les ennemis qui peuvent être anéantis par vos tirs : une grande partie du décor est lui aussi destructible. Outre l’esthétique de la chose, ces séquences de destruction gratuite du mobilier permettent également de récupérer quelques bonus, comme un bonus d’invincibilité, un fusil à canon scié ou une mitraillette. Outre le mode scénario, Wild Guns propose également un mode VS, dans lequel l’objectif est d’abattre le plus grand nombre de cibles possible et de réaliser un meilleur score que son partenaire informatique ou humain.
Réalisation technique :
Fidèle à sa réputation, Natsume a gratifié Wild Guns d’une réalisation de toute beauté. Les personnages et les décors sont superbes, impressionnants de réalisme et brillamment colorés mais c’est surtout l’univers et l’atmosphère globale, particulièrement inspirée, qui séduit. La bande sonore n’est pas en reste, typiquement dans la veine des – excellents - jeux d’arcade nippons, et les explosions et effets spéciaux foisonnent. Pas vraiment difficile en soi, Wild Guns nécessitera cependant de très bons réflexes, d’autant plus qu’il est un peu difficile en commençant de coordonner les déplacements du viseur et du personnage. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Wild Guns ne se joue pas avec le SuperScope mais bien avec le pad Super nes. A l’instar de Cabal, on dirige prioritairement le viseur tandis que le personnage se déplace à la suite du viseur avec une décalage d’environ une seconde. Il est également possible de rester en place et de balayer l’écran en tirant dans toutes les directions. Il faut donc un petit temps d’adaptation pour apprendre à bien doser les déplacements et les tirs, mais on s’y fait vite.
En bref : 18/20
Représentant un genre bien peu fréquent sur les consoles, Wild Guns est une franche réussite, tant technique que ludique, qui défoule comme peu d’autres jeux sur Super Nes. Le mode deux joueurs améliore encore le ‘player fun’, même si le mode Vs n’a finalement rien de bien émoustillant. Une très grande réussite de la console !