« Wayne’s World, Wayne’s World ! Party time ! Excellent ! » Cette tirade philosophique est tirée d’un des films les plus délicieusement débiles du début des années 90, à savoir le célèbrissime Wayne’s World. Transfuges du Saturday Night Live, Wayne et son inséparables pote Garth sont les présentateurs vedettes d’une émission artisanale enregistrée dans la cave des parents de Wayne, émission dans laquelle les deux acolytes exposent leurs points de vue incisifs sur le Hard rock et les bimbos qu’ils rêvent de posséder, sous la forme d’une étude sociologique sur leur univers d’adolescents attardés.
Comme il fallait bien trouver une idée viable pour profiter du récent succès du film, THQ a concocté un scénario qui a le mérite d’être aussi absurde que le film tout en s’avérant beaucoup moins drôle. Voyez plutôt : c’est l’heure, comme chaque soir, de l’émission de Wayne et Garth. Après avoir présenté les pires jeux vidéo auxquels ils ont récemment joué (dommage qu’ils aient oublié de citer leur propre jeu dans le lot ), Wayne et Garth se lancent dans un récit échevelé sur l’extraordinaire aventure qu’ils ont vécu la veille. Garth a été subitement aspiré dans un jeu vidéo par le terrible Zantar et Wayne, n’écoutant que son courage, s’est lancé à sa recherche dans un univers à la fois familier et très dangereux. Mouais
En pratique, on dirige un Wayne disproportionné avec une grosse tête dans un vaste niveau qui ressemble à un magasin de musique diabolique. On saute sur les amplis en évitant les faux contacts électriques entre les chaînes hi-fi, on rebondit sur des grosses caisses ou des djembés, et on récolte un paquet de bonus dont l’utilité n’est guère évidente. Wayne élimine ses adversaires (des instruments de musique agressifs dans ce niveau) avec les riffs qu’il tire de sa guitare électrique. Tirer en sautant lui permet en outre de se livrer à un grand moulinet de guitare à la Pete Townshend. Par la suite, d’autres niveaux, tout aussi « fantaisistes » seront au programme, comme un magasin de bonbons géants. Il faudrait faire preuve d’énormément d’abnégation et prendre sur soi pour se convaincre d’arriver jusque là
Réalisation technique :
On commence à en avoir l’habitude avec THQ mais une fois de plus, la réalisation technique de ce machin est franchement minable. Les graphismes (et la soi-disante originalité des décors qui aurait du être le point d’orgue de Wayne’s World) sont quelconques et sans charme. On s’ennuie au bout de trente secondes à évoluer dans ces niveaux sinistres et mal construits. La bande sonore suit le même mouvement : des bruitages potables (avec des phrases tirées du film) et des musiques soûlantes et désagréables. Vu la masse de bons morceaux rock présents dans le film, on aurait pu espérer quelque chose de bien de ce côté là, mais non même pas ! La jouabilité est exécrable, il n’y a pas d’autres mots. Non seulement le personnage n’est absolument pas maniable (on dérape, on rate les sauts, on se fait toucher beaucoup trop souvent sans raison et j’en passe ) mais de plus, l’évolution à travers les stages fait tout son possible pour dégoûter le joueur, avec des obstacles répétitifs et pénibles à franchir, quelques misérables bonus à récupérer et des adversaires qu’on se force à éliminer le plus rapidement possible, histoire d’en finir avec ce jeu le plus rapidement possible aussi
En bref : 04/20
Vous voulez la définition d’un très mauvais jeu, bâclé techniquement, même pas doté d’un semblant d’intérêt et profitant abusivement d’une licence ? Wayne’s World s’en approche assez. Rien dans ce jeu ne parvient à susciter le moindre soupçon de sympathie chez les joueurs. Ni les adversaires (moches), ni les niveaux (sans âme), ni le personnage principal (grotesque), ni la progression (mal pensée, répétitive, sans la moindre notion de ce qui rend un jeu intéressant). La seule question à se poser, s’il vous prenait la folie d’essayer cette daube en dépit du bon sens, c’est le nombre de minutes que vous tiendrez avant d’appuyer sur le bouton reset