Valis fait partie de ma série de jeux préférée sur console 16-bits. Non que les différents softs qui constituent le corpus de base Valis soient des hits immortels ou des pionniers novateurs : il s’agit au contraire de jeux d’action/plates-formes des plus classiques, mais cette série a élaboré autour d’elle toute une mythologie fourre-tout (Babylone meets Le Valhalla featuring des fantômes chinois) typique des mangas japonais les plus manichéens. Valis, c’est l’épopée d’une jeune lycéenne du nom de Yuko qui se découvre un beau jour investie de la mission sacrée de combattre les forces du mal qui veulent s’emparer de la Terre, du monde des rêves et du monde des esprits. Pour ce faire, Yuko peut compter sur les incroyables pouvoirs de l’épée Valis, la plus puissante lame magique à avoir jamais été forgée.
Dans ce quatrième épisode, Yuko s’est rangée des affaires et a trouvé une place de déesse dans le panthéon du monde de Vecanti. Mais les Forces du mal n’ont pas été vaincues pour autant. Un seigneur de Vecanti nommé Galgear s’est emparé d’un anneau lui conférant des capacités surhumaines, et les dieux de Vecanti ont puni cet outrage en scellant le malfaisant dans un cristal magique. Les années ont passé et Galgear a fini par s’échapper de sa prison. A présent empli du pouvoir de l’anneau, il menace à nouveau la paix et la stabilité sur Vecanti. Yuko n’étant plus disponible, c’est un jeune fille nommée Rena qui empoigne à présent l’épée Valis pour lutter contre ce nouveau seigneur des ténèbres. En pratique, on est passé d’une héroïne aux cheveux bleus à une rouquine, mais c’est bien la seule différence entre les deux séries. Dans les deux cas, on retrouve des environnements heroic-fantasy plutôt bien pensés, des monstres et des boss tout droit tirés de l’esprit d’un dessinateur de manga cuité et les multiples pouvoirs magiques de l’épée Valis, variables en fonction des bonus qui seront récupérés (vague d’énergie, tête de loup enflammée, projectile à tête chercheuse, projectile en cloche, etc.).
Réalisation technique :
Valis… comme à chaque fois, je ne sais qu’en dire. Objectivement, je devrais critiquer ces graphismes plutôt moyens, ces couleurs un peu trop ternes, ces quelques ralentissements intempestifs et clignotements qui polluent l’action. De ce point de vue, Valis IV fait à peine mieux que le premier épisode sur Megadrive, qui n’était déjà pas un premier prix de beauté. Je devrais aussi m’offusquer de ce gameplay ultra-basique, qui se résume à avancer droit devant soi, à sauter sur quelques plates-formes placées là pour réveiller le joueur et à latter à grands moulinets d’épée des dizaines de monstres aussi réactifs que des fonctionnaires des postes. Je devrais même trouver à redire sur ce personnage un peu lourd à manœuvrer, sur ces collisions approximatives, sur cette difficulté trop faible. Mais le problème, c’est que Valis fonctionne sur le même mode qu’El Viento et qu’un grand nombre d’autres jeux d’action typiquement japs. Il y a indiscutablement de quoi râler un peu à tous les niveaux…mais une fois qu’on court à travers les prairies fleuries du Valhalla, qu’on lutte contre Valkyries et archanges, bercé par une série de musiques proprement inoubliables, on oublie tout, on range son objectivité au fond de sa poche, et on prie pour qu’il y ait encore beaucoup de niveaux avant la fin du jeu… !
En bref : 14/20
Hum… Valis souffre de nombreux… non, ce n’est pas ça. Je reprends : malgré une atmosphère attachante… non, ça ne va pas non plus. Oh et puis zut à la fin. Oui, Valis est plus que perfectible à tous points de vue. Mais des softs qui dégagent une telle ambiance, un tel charisme, une telle atmosphère, ce n’est pas monnaie courante. Je me demande d’ailleurs bien pourquoi, puisque Valis n’est, à vrai dire, qu’un simple jeu d’action comme il y en a tant. Mais c’est comme ça. Ça ne s’explique pas. Essayez-le et vous comprendrez. Cependant, si vous n’êtes pas intéressé par les mangas et les nymphettes de manga, il y a fort à parier que vous trouverez tout cela plus que léger.