True Lies est un jeu vidéo Super NES publié par Acclaimen 1994 .

  • 1994
  • Action

Test du jeu vidéo True Lies

3.5/5 — Très bien par

Blockbuster absolu de l’année 94, True Lies est le remake hollywoodien du film français « La totale », sauf que Thierry Lhermitte et Miou-Miou y étaient remplacés par Arnold Schwarzeneger et Jamie Lee Curtis dans les rôles principaux. La trame de l’histoire est simple et efficace : Harry Tasker, un des meilleurs agents secrets des Etats-Unis – Schwarzy, cela va de soi – dissimule ses dangereuses activités à son épouse sous la couverture d’un respectable représentant en informatique. Or, madame Schwarzy s’ennuie dans cette existence fade, et entame une liaison avec Simon, un looser fini qui est néanmoins parvenu à lui faire gober qu’il était lui même un redoutable espion. Au même moment, un groupe terroriste islamiste menace de faire exploser une charge nucléaire au beau milieu d’une métropole américaine. Notre agent schizophrène n’a plus qu’à mettre en œuvre toutes ses ressources pour sauver à la fois son pays et son couple, à travers une succession de scènes musclées et de quiproquos imprévus.

Dans cette adaptation du film sur Super NES, on redécouvre avec plaisir les principaux moments forts du film : une vingtaine de niveaux que l’agent Tasker devra explorer l’arme au poing en abattant tous les insolents djihadistes qui se dresseront sur sa route. L’objectif ne se réduit cependant pas à traverser les stages en flinguant tout le monde : de petites missions sont au programme dans la plupart des situations, qu’il s’agisse de retrouver des clés d’accès, de placer un logiciel espion sur un ordinateur ou de capturer un des membres du groupe terroriste. En attendant, chaque zone de jeu est infestée d’adversaires très bien équipés et déterminés à empêcher Arnold de devenir un jour gouverneur de Californie. Fidèle à sa réputation, Arnold ne part jamais en mission sans emporter avec lui l’équivalent d’un arsenal complet. Outre son fidèle colt de base, l’agent pourra récupérer un fusil à pompe, un uzi, des grenades et même un lance-flammes ! Point relativement intéressant, de nombreuses missions (le centre commercial, le château, etc…) se déroulent dans des zones « civiles ». Autrement dit, outre les barbouzes armés qui tentent de vous réduire au silence, de nombreux et innocents civils peuplent l’endroit. Une balle perdue étant très vite arrivée (surtout avec l’uzi), il importera avant tout de veiller à la sécurité de ces inconscients. Trois dégâts collatéraux sur votre conscience et c’en sera fini de votre mission ! De manière un peu illogique, les civils ne sont absolument pas visés par les terroristes, et le plus sanglant des carnages semble les indifférer au plus haut point puisqu’ils ne tenteront jamais de fuir la zone de combat.

Réalisation technique :

Le parti pris graphique de True Lies est assez surprenant : alors qu’on aurait pu s’attendre à un design « sérieux », un peu à la Mercs, on se retrouve face à des décors très réussis aux couleurs assez vives (dans certains niveaux) et des petits personnages rondouillards qui conservent un esprit assez cartoon. Peut-être Acclaim, en diminuant le réalisme des graphismes, espérait-il faire passer la pilule des quelques effets gores présents dans le jeu ? Enfin… gores… n’exagérons rien : les ennemis s’effondrent simplement dans une mare de sang quand ils sont touchés, ce qui est un comportement somme toute très normal pour un ennemi touché. En tout cas, on ne s’en plaindra pas car le style graphique choisi est au fond assez séduisant. L’animation, du moins le peu qu’il y en a, est plaisante à voir, avec des ennemis qui s’effondrent de manière réaliste, et Arnold qui recharge son arme ou se livre à un rapide roulé-boulé au sol pour éviter un tir imprévu. La bande sonore est elle-aussi de très bonne facture, avec des thèmes musicaux bien bruyants et adaptés à ce type de jeu de massacre et des bruitages de très bonne qualité. Finalement, le seul réel défaut de True Lies réside dans la maîtrise du personnage principal. Les tirs, surtout lorsqu’on tente de viser en diagonale, ne sont pas toujours gérables. Ce problème est assez récurrent dans la plupart des jeux du style, mais il est un peu dommage que True Lies, vu son excellence technique et son statut de « gros jeu », ne s’en tire pas vraiment mieux que les autres.

En bref : 14,5/20

Malgré les problèmes de jouabilité, True Lies reste un excellent choix pour tous les joueurs qui aiment chercher leur chemin dans des niveaux étendus en tirant sur tout ce qui bouge. On regrettera peut-être le manque d’adversaires monumentaux (un char de trente mètres de long comme dans Mercs, ça le fait !) mais il fallait aussi coller au déroulement du film. Fait assez curieux, la vingtaine de niveaux disponibles est accessible dès le départ et on peut commencer la partie à partir de n’importe lequel d’entre eux. Il s’agit en fait d’une fausse-bonne idée. Si ce système permet aux joueurs plus faibles de profiter de tous les niveaux dès le départ – la difficulté de True Lies est plutôt relevée – ce principe casse un peu l’envie de progresser. Sans être réellement un incontournable de la Super NES, True Lies se place néanmoins comme un des meilleurs représentants du genre sur la console.

True Lies