Voici donc le jeu Super NES mettant en scène le célèbre chat et la non moins célèbre souris des studios MGM. Dans la grande tradition des cartoons d’antan, celui de ces deux antagonistes qui devrait normalement incarner le prédateur suprême s’avère d’une telle maladresse qu’il est immanquablement ridiculisé à la fin de chaque épisode par celui qui aurait du normalement lui servir de repas. Dans la version Super NES, on dirige donc Jerry qui doit échapper à Tom à travers une succession de stages se déroulant dans divers environnements familiers.
N’allez cependant pas croire que Tom & Jerry reprend le principe de la course-poursuite tel qu’on l’a connu dans Death Valley Rally sur la même console, ou Sylvester & Tweety sur Megadrive. Non, Tom & Jerry est un jeu de plates-formes tout ce qu’il y a de plus bêtement classique. Jerry doit arriver au terme de chaque stage, en collectant du fromage pour augmenter le score, en sautant sur des plates-formes, en évitant quelques pièges et en neutralisant quelques malheureux ennemis (soit en leur sautant dessus, soit en tirant des petites billes vertes). Tous les trois niveaux, il faut affronter un gigantesque Tom qui tente, de toutes les manières possibler (en pilotant un Bulldozer, en actionnant des poids, etc.) de tuer Jerry. Ne cherchez pas d’originalité, Tom & Jerry n’en renferme aucune. On stagne ici à la version 1.1 du jeu de plates-formes. A vrai dire, Tom & Jerry est probablement l’adaptation la plus fade des célèbres cartoons, et l’un des jeux les plus décevants et inspides de la console.
Réalisation technique :
Honteuse c’est la meilleure manière de qualifier la réalisation technique de ce Tom & Jerry de sinistre mémoire. On ne prendra même pas la peine d’ergoter sur l’architecture simpliste et le manque d’originalité des niveaux : il y a trop à dire sur l’esthétique pathétique du jeu. Adversaires insignifiants, décors passe-partout et grossiers, couleurs affreusement lavasses et indignes de la console c’est à se demander si Hi-Tech s’est bien rendu compte qu’il travaillait sur Super NES ! L’animation est insignifiante (disons qu’il n’y a pratiquement rien à animer, même le sprite géant de Tom à la fin des stages est plus risible qu’autre chose), et la bande sonore est d’une fadeur extraordinaire (c’est tout juste si on parvient à reconnaître le thème principal du cartoon). Seule la jouabilité se montre à la hauteur, mais bon, étant donné que le jeu ne procure qu’une faible envie de jouer
En bref : 05/20
Cette réalisation technique pathétique aurait encore été tolérable si Tom & Jerry avait été un jeu passionnant, original, plein de surprises. Ou même un jeu plaisant, avec quelques minuscules touches d’imagination. Autant vous dire qu’il n’en est rien. Tom & Jerry est d’une prévisibilité et d’une monotonie à toute épreuve. Jamais on ne se surprend à trouver le moindre décor original ou attirant. Jamais on ne cille devant une séquence originale ou même un rien excitante. On baille de désespoir en tentant de se persuader qu’il existe un quelconque intérêt à reproduire ces gestes et ces techniques éculées mille fois réalisés dans un millier d’autres jeux. Remplacez les deux célèbres personnages par un quelconque lutin de série B ou une boule de poils colorée et Tom & Jerry aurait été un bide monumental. Dans le cas présent, Tom & Jerry est quand même un bide monumental mais qui avait eu l’outrecuidance de susciter un certain intérêt au départ. Poubelle !