Tintin au Tibet est un jeu vidéo Super NES publié par Infogramesen 1995 .

  • 1995
  • Action

Test du jeu vidéo Tintin au Tibet

3.5/5 — Très bien par

Il aura fallu du temps pour que les personnages de la bande dessinée franco-belge intéressent les éditeurs de jeu. Les schtroumpfs, Astérix, Lucky Luke, Spirou, Tintin. Infogrammes a mis le paquet sur ce créneau non exploité à partir des années 93-94. Tintin au Tibet est un cas à part dans ce registre. Loin d’être un simple jeu d’action comme ses confrères, Tintin s’apparente en fait… hum… comment le définir précisément ? Disons qu’on se rapproche au plus près d’une expérience de bande dessinée interactive. Contrairement à un schtroumpf ou un Astérix moyen, Tintin n’est pas vraiment un athlète accompli. Oubliez donc les sauts de plates-formes en plates-formes : pour éviter les obstacles divers, Tintin préfère se précipiter vers l’avant plan de l’écran et revenir sur le chemin principal une fois le danger écarté. Quant aux sauts, c’est tout juste si le célèbre reporter parvient à bondir sur un petit muret. Il existe néanmoins des passages de plates-formes mais ceux-ci sont assez rares et ne nécessitent pas des réflexes sur-développés. Dans le même ordre d’idée, Tintin ne dispose d’aucun moyen d’attaque et optera donc toujours pour un retrait stratégique face à l’adversité.

L’essentiel du gameplay se résume donc à trouver le lieu ou les personnages nécessaires à la progression du scénario et à éviter autant que possible le danger (qui peut provenir de partout : pots de fleurs qui tombent d’une fenêtre, femmes de ménage qui passent l’aspirateur, cyclistes, clochettes qui se balancent devant les portes des demeures tibétaines, etc…). Au niveau du fond, on revisitera, avec une grande fidélité, les principales scènes et décors de l’album “Tintin au Tibet” (ainsi que “Le lotus bleu” pour le premier stage).

A ce mélange d’action et d’un soupçon d’aventure s’ajoutent également certains légers éléments de réflexion. Par exemple, dans le village tibétain, pour rencontrer le sherpa Tharkey, il faudra aider une petite fille à traverser une ruelle inondée. La bonne méthode consiste à déposer des caisses sur l’eau et à déplacer continuellement ces caisses pour permettre à l’enfant de garder les pieds au sec. Dans la montagne, il faudra offrir de l’herbe fraîche aux yaks pour qu’ils dégagent le chemin. L’indice vous est donné par un sherpa qui se trouve quelque part dans le niveau. D’une manière générale, les différentes séquences de Tintin au Tibet sont plutôt variées et équitablement réparties entre les trois tendances évoquées plus haut.

Réalisation technique :

Tintin au Tibet propose une très bonne adaptation de la célèbre bande dessinée. Les personnages sont parfois un peu grossiers, mais les décors sont très esthétiques et reproduisent parfaitement le style de la “ligne claire” inventé par Hergé. L’animation des personnages est également agréablement surprenante, et Infogrammes a visiblement travaillé dur pour éviter tout reproche des tintinophiles fanatiques concernant les caractéristiques visuelles de cette adaptation de Tintin en jeu vidéo. Même constat pour la bande sonore, de bonne facture. Si les bruitages demeurent discrets, il n’en sont pas moins très nombreux et les petits thèmes musicaux, sans être mémorables, soulignent intelligemment l’action. Seule la jouabilité pourrait dérouter les habitués des jeux d’action Super NES. Non pas qu’elle soit mal pensée, mais les pièges sont nombreux, Tintin ne possède pas de grandes capacités de saut et il est hors de question d’espérer franchir les obstacles en passant en force. Tintin au Tibet requiert une progression calme, précautionneuse et attentive à tous les éléments du décor.

En bref : 14,5/20

Tintin au Tibet est une expérience originale, qui suit fidèlement le déroulement de la bande dessinée et propose des séquences variées et intéressantes. Sa relative lenteur et son manque de rythme risquent néanmoins de ne pas satisfaire les amateurs de jeux d’action plus musclés. Il ne sera jamais question d’acrobaties millimétrées, de double salto arrière effectué tout en abattant un ennemi au passage. Tintin au Tibet obligera le joueur à explorer laborieusement les lieux afin de glaner des indices sur la direction à prendre ou le moyen de franchir les obstacles. Comme le temps est limité et que le jeu ne propose aucune possibilité de continuer (mais de simples passwords de temps en temps), inutile de vous dire que la partie ne sera pas facile. Un bon jeu, qui sort des sentiers battus, mais ne s’avère pas vraiment excitant au final.

Tintin au Tibet