Comme souvent avec Malibu Interactive (responsables notamment de Ex-Mutants), Time Trax est un jeu à licence. Mais attention, Malibu a toujours eu la décence de ne pas abuser sournoisement de la crédulité des acheteurs en soignant tout particulièrement ses productions. Dans le cas présent, Time Trax est une série américano-australienne du début des années 90 dans laquelle l’agent spécial Darien Lambert combat des criminels à différentes périodes de l’histoire. Dans le jeu vidéo, l’ennemi principal de Lambert est le savant Mordechaï Sahmbi, secondé par le nazi sadique Sepp Dietrich. Les deux mégalomanes veulent dominer leur époque (l’an 2193) en renvoyant deux siècles auparavant les pires criminels de leur temps. Avec leur armement supérieur et leurs capacités physiques hors du commun, les légions de Sahmbi et Dietrich auront deux siècles pour préparer le terrain à l’avènement de leurs maîtres en tant que dirigeants de la planète. L’agent Lambert est immédiatement envoyé en 1993 pour réduire à néant les plans des ennemis de l’humanité.
Time Trax est un jeu d’action des plus classiques dans lequel l’agent Lambert traque ses deux cibles dans divers lieux mal famés (entrepôt, laboratoire secret, Smithonian Institute, jungle, etc ). Les nombreux levels du jeux sont bien évidemment infestés d’hommes de main à la solde de Sahmbi, ainsi que de systèmes de sécurité, de pièges vicieux et de quelques bestioles venimeuses très gênantes. Les ennemis bénéficient de la technologie temporelle de Sahmbi, ce qui explique qu’ils arrivent en nombre quasi-infini depuis l’an 2193. Après avoir débarassé un couloir ou une plate-formes de ses occupants, il est vital de ne pas traîner : un autre malandrin ne tardera pas à être téléporté sur les lieux. Heureusement, Lambert n’est pas dépourvu de ressources pour accomplir sa mission. Sa condition physique est au-dessus de la moyenne, et lui permet de s’accrocher à de nombreux éléments du décor avant de se projeter en hauteur au moyen d’une sorte de salto avant. Son arme principale est un pistolet à impulsion électrique. Cette arme ne tue cependant que les ennemis les moins robustes. Les autres seront simplement paralysés pendant deux ou trois secondes largement de quoi laisser le temps à l’agent de les achever à mains nues. Enfin, en cas de surcharge hostile à l’écran, Lambert peut utiliser son propre appareil de distorsion temporelle. L’écran de jeu se met alors à onduler légèrement, et ennemis et projectiles se trouvent ralentis. Une sorte de bullet-time à la Max Payne avant l’heure
Réalisation technique :
Du bon boulot une fois de plus de la part de Malibu, pas du boulot exceptionnel, non, simplement bon. Les graphismes sont sympathiques, les décors sont relativement fournis en détails, et les adversaires bien que peu variés, sont eux aussi tout à fait convenables. L’animation fonctionne bien, certains ennemis sont énormes et le héros possède une classe indéniable. La jouabilité est sans défauts flagrants, la difficulté est bien dosée, et la bande sonore s’adapte parfaitement à l’action. A défaut de pousser la Super NES dans ses derniers retranchements, Time Trax témoigne clairement d’un très grand professionnalisme dans sa réalisation.
En bref : 16,5/20
Time Trax est un jeu dont la réalisation technique est honorable à défaut d’être flamboyante. Et pourtant, il est sans conteste l’un des jeux d’action les plus sympathiques de la console. Certes, il se paye le luxe de présenter quelques éléments originaux (le buzzer électrique, la distortion temporelle) mais c’est surtout son atmosphère, à mi-chemin entre James Bond et Mission Impossible, qui lui donne toute sa saveur. Sans oublier quelques scènes d’anthologie, comme ces caves où Lambert est poursuivi tout au long du niveau par un viseur ou la course-poursuite en moto avec un hélicoptère. De l’excellent travail, auquel tous les amateurs d’action et de covert-ops devraient s’intéresser.