The Peace Keepers est un jeu vidéo Super NES publié par Jalecoen 1993 .

  • 1993
  • Beat them all

Test du jeu vidéo The Peace Keepers

2.5/5 — Moyen par

Avec son titre sans envergure, ce jeu méconnu nous ferait presque oublier qu’il est le dernier rejeton d’une famille de trois enfants. Après Rushing Beat (renommé Rival Turf par chez nous) puis Rushing Beat Ran (Brawl Brothers, testé par votre serviteur), les papas de chez Jaleco et la maman Super NES sont heureux de vous présenter leur petit dernier : Rushing Beat Shura, ou Peace Keepers.

CARNET ROSE

Tout d’abord, il faut savoir que la trilogie des Rushing Beat est parue à peu près en un an et demi. À cette vitesse-là, il est bien évident que les trois chiards n’ont pas tous hérité des gènes de leurs parents. Si Rival Turf a eu droit à toutes les attentions, Brawl Brothers était déjà plus malingre. Vous comprendrez donc que Peace Keepers est la cinquième roue du carrosse, et on a même échappé de peu à la fausse couche.

L’enfant est né avec un léger autisme, et son histoire est donc des plus convenues : une corporation toute puissante, la DM Corp, dirigée par un mégalomane du nom de Kulmbach, a décidé de prendre le contrôle de la planète, comme ça, pour rigoler. Vous, ça vous emmerde un peu, parce que bon. Alors du coup, vous allez faire chauffer vos phalanges sur tout ce qui porte un uniforme DM.

MOI Z’AI PRIS L’BUS

Outre une légère déficience mentale, Peace Keepers semble à peu près normal au premier abord, en dehors de son strabisme divergent et du fait que de la bave s’écoule en permanence à la commissure de ses lèvres. Dans la pratique, il s’agit d’un beat ‘em all en deux dimensions, avec un sol vu de trois quarts histoire de simuler vaguement un effet de profondeur. L’aventure compte une quinzaine de stages, mais certains proposent plusieurs embranchements, de telle sorte que vous ne visiterez pas tous les niveaux en une seule partie. Cela conduit également à plusieurs fins différentes.

Vous pouvez sélectionner parmi six personnages, même si au départ seuls quatre sont disponibles : les deux autres, vous les obtiendrez (ou pas) au cours de l’aventure. Le jeu propose deux modes distincts, soit la quête principale et un simili-beat ‘em up où vous pouvez incarner n’importe lequel des six héros et vous fritter avec les autres (jusqu’à quatre en même temps avec un Multitap), ce mode utilisant le même moteur que le jeu normal. Vous pourrez également régler divers paramètres, comme la partie sonore ou le fait que l’on puisse ou non blesser son camarade de jeu lorsqu’on joue à deux (comme dans le vénérable Double Dragon II).

Pour le reste, il s’agit de latter tout ce qui se présente en face de vous, des simples soldats aux gros boss, à travers divers environnements comme les égouts, une île tropicale, un bateau… Chaque personnage a sa propre panoplie de coups, mais tous se contrôlent de la même manière.

Vous dirigez votre avatar à la croix et utilisez les boutons : B pour sauter, Y pour frapper ou utiliser un objet, X pour réaliser une esquive et A pour déclencher une attaque spéciale. Cette dernière consomme une partie de votre jauge d’énergie, et ne peut être utilisée que deux fois par continue. Les gâchettes L et R permettent de se protéger.

Sur votre route vous trouverez divers objets : des pièges déjà, histoire de bien vous casser les burnes alors que les ennemis s’y emploient déjà à merveille (par exemple, des mines terrestres qui explosent si vous marchez dessus), des armes à utilisation unique, et des contenants, type barils ou caisses, qui renferment ou non des armes ou des objets de soin. À propos de soin, vous avez droit à douze continues, mais chacun n’équivaut qu’à une seule et unique vie. Donc si vous voyez votre jauge d’énergie se vider complètement, vous perdez directement un continue.

Finalement, la seule originalité du soft provient de son mode Ikari : lorsque vous vous faites coincer par vos adversaires et vous mangez mandale sur mandale, ça vous énerve, hein ? Eh bien bonne nouvelle ici, puisque cela énerve également votre héros. Et s’il est vraiment trop véner’, il passe en mode Ikari. Dès lors et pour quelques précieuses secondes, il devient non seulement bien plus puissant, mais en outre il est totalement invulnérable aux coups.

ALLÔ MAMAN, BOBO

Finalement, au deuxième examen on peut constater quelques tares assez graves. Pour commencer The Peace Keepers n’est pas très beau. Il est plus Robert que Redford, quoi. Les environnements sont assez tristes, les sprites manquent de finesse, les couleurs sont ternes…

En outre les animations sont particulièrement hachées, et la bande-son donne à peu près autant envie de s’amuser que d’aller se faire limer les coudes à la toiles émeri. Les coudes, oui, avec « -des » à la fin.

Quant à la jouabilité, disons que Peace Keepers n’apporte rien de neuf. Pas mieux en matière de cheminement puisque les multiples embranchements sont quelque chose que l’on pouvait trouver, par exemple, dans les Golden Axe. Par contre, en ce qui concerne la difficulté, Jaleco n’y est pas allé de main morte. Comme dans les épisodes précédents, on a l’impression d’être obligé de se manger un pain avant de pouvoir toucher l’ennemi, et cela a quelque chose de vraiment frustrant.

Tant et si bien que le petit Shura a été purement et simplement abandonné dans un orphelinat. C’est vrai, autant Rival Turf est resté dans les esprits, autant ses petits frères n’ont pas vraiment marqué l’histoire.

The Peace Keepers