Testé en version Mega-CD il y a peu de temps, Ninja warriors est un beat them up légendaire, venu des salles d’arcade et signé Taito. Mais attention : cette version Super nes prend bien soin de mentionner le mot « again » dans son titre : il ne s’agit donc pas d’une simple adaptation du jeu original, mais plutôt d’un remake, s’inspirant des personnages et des adversaires du jeu d’origine mais y apportant de nombreuses retouches.
Tout comme dans le jeu original, un tyran, ici prénommé Banglar, a pris le contrôle d’une grande nation par la ruse et l’intimidation. Ses milices sanguinaires font régner un ordre de fer sur la société. Mais la résistance s’organise : des scientifiques déserteurs travaillent à la conception d’une escouade de trois cyborgs assassins, trois impitoyables ninjas de metal dont la mission sera de remonter jusqu’au cruel dictateur et de l’assassiner. Mais Banglar, ayant eu vent du projet, déclenche l’offensive en premier lieu. Prise au dépourvu, la résistance n’a d’autre choix que d’expédier au front ses trois tueurs mécaniques avant même qu’ils ne soient totalement finalisés. Parmi eux, on retrouve bien entendu Kunoichi, figure de proue du jeu original, une blonde androïde agile mais peu puissante qui manie néanmoins les saï et le katana avec talent. Katanaichi est le second androïde, et celui dont le stade de développement était le moins avancé puisque sa structure apparente est encore presque intégralement en acier. Equipé de lames soudées à chacun de ses bras, cette machine de guerre est d’une vivacité et d’une violence à toute épreuve. Enfin, le troisième combattant est Ninja est un mastodonte masqué qui lutte à mains nues et au nunchaku, mais dont la force herculéenne compense sans problème la lenteur. Incapable de sauter, Ninja est équipé de réacteurs qui lui permettent de léviter brièvement ou de foncer à toute vitesse sur ses adversaires. En résumé, un ou deux joueurs vont traverser un succession de niveaux en tuant tous les nuisibles qui les attaqueront, et anéantiront un boss à la fin de chaque niveau.
Une fois de plus, Ninja Warriors again n’est un jeu qui nécessite deux neurones pour être maîtrisé et qui n’a d’autre intérêt que de se vider de ses pulsions meurtrières quand on rentre du taf, me direz-vous. C’est exact, mais c’est sans compter le soin apporté par Taito à ce remake d’un de ses plus célèbres titres.
Si on pouvait reprocher au jeu original (ou à son adaptation Mega-CD) de ne pas proposer beaucoup de possibilités, il n’en va pas de même pour cette version Super nes. Le nombre de coup est étonnamment élevé pour un jeu d’action sur plan unique : enchaînement poings/armes, projection, attaques en saut, avance rapide suivie d’un coup fatal,… et encore faut-il ajouter à tout cela une attaque explosive qui anéantit tout à l’écran et que les ninjas peuvent déclencher en remplissant la jauge située au bas de l’écran (jauge qui réclame que l’on tabasse un certain nombre d’ennemis pour se remplir au maximum). On a presque l’impression de ne pas avoir affaire au même jeu, tant celui-ci paraît évolué par rapport à son modèle. La filiation est malgré tout assurée avec le jeu d’arcade original puisque la majorité des adversaires seront toujours des militaires armés d’un couteau, et qu’on retrouvera également quelques transfuges du jeu original, comme les tireurs d’élite ou les petits mutants pourvus de griffes.
A noter aussi pour les plus taquins d’entre nous qu’il est possible de ramasser un certain nombre d’objets (caisses, motos, bacs de fleurs, ordinateur, fûts d’azote liquide,…) pour les projeter violemment à la tête des miliciens ennemis.
Réalisation technique :
Oubliez tout de suite Ninja Warriors en arcade, ses sprites étranges et ses couleurs lavasses : le retour des Ninja Warriors a mis les petits plats dans les grands, ou plutôt les petits détails visuels réalistes dans les sprites gigantesques. Qu’il s’agisse des trois ninjas ou de leurs adversaires, les sprites sont d’une taille très impressionnante, proposent des couleurs superbes, et des mouvements de toute beauté. C’est d’ailleurs le rendu visuel de ces attaques qui contribue pour beaucoup au plaisir que l’on prend à liquider du milicien tout au long du jeu : la fluidité et la réalisme des mouvements dégagent un parfum de saine violence tout à fait cathartique, bien davantage même qu’un Mortal Kombat qui s’avérait plus kitcho-gore qu’autre chose. Bon, le sang des adversaires est vert (du moins dans la version que j’ai pratiqué) mais on ne va pas ergoter : avec un peu d’imagination, on peut parfaitement se représenter du beau sang bien rouge ! Comme en plus, la jouabilité est impeccable et que la bande sonore propose des musiques d’arcade bien percutantes comme on les aime, je ne vois pas très bien ce qu’il serait possible de reprocher au niveau technique à Ninja Warriors again.
En bref : 18/20 : En général, les beat them up ne permettant pas les déplacement en profondeur restent d’un intérêt plutôt limité sur le long terme. On s’attend plus à les rencontrer sur une 8-bits que sur une 16-bits, pour ne même pas parler des consoles de générations suivantes. Ninja Warriors again n’autorise pas l’utilisation d’armes (en dehors de quelques projectiles à usage limité) et est d’une facilité déconcertante puisque les continue sont infinis. En contrepartie, on peut y jouer à deux simultanément mais cela ne pèse pas bien lourd face aux nombreux problèmes d’intérêt à long terme qui guettent Ninja Warriors again, non ? Hé bien, si ! En raison de son excellence technique, de sa grande violence et du sentiment de défoulement intense qu’il procure, Ninja Warriors again est un jeu auquel on ne se lasse pas de rejouer, encore et encore. Probablement l’un des meilleurs beat them up de cette console !