6 mois après avoir mis un 0 à Traysia sur Megadrive (le seul sur plus de 150 tests à ce jour), je fait concourir, dans la même catégorie, The Lord of the Rings sur SNES.
Lord of the Strings
Ce jeu, je l’ai trouvé dans une brocante. Vu l’âge que je devais avoir, sans doute vers 94 ou 95. J’étais plus orienté Sega, mais j’avais acquis la SNES pour jouer à F-Zero, et voilà que je tombe sur… oO ! Est-ce possible ? Un jeu intitulé « The Lord of the Rings ». Mon anglais était minable, mais bon, y’a des choses qu’on reconnaît. Je demande à ma maman, et elle me confirme : c’est bien également le nom anglais de ce fameux livre mettant en scène des hobbits face aux forces du mal.
Les forces du mal… on les associe à l’enfer. Mais l’homme est naïf, car moi je sais à quoi ressemble l’enfer, je l’ai vu en ce jeu… je n’étais qu’un enfant, je n’étais pas prêt. :( Et maintenant, 15 ans plus tard, je prends mon élan et je ressaute en plein dedans.
A l’heure actuelle, je suis mieux préparé… et j’aurais dû le voir venir ; une grosse licence comme ça, qui donne un jeu pour lequel j’ai mis 20 minutes rien que pour trouver un screenshot sur internet. Non franchement, j’étais trop jeune.
Highway to Hell !
Ô joie, The Lord of the Rings est un jeu d’aventure, et pas un affreux STR ou un beat them all. Après quelques recherches, j’ai vu qu’une adaptation vidéoludique du roman The Lord of the Rings devait sortir sur NES, en 3 jeux (1 par livre). Le projet étant tombé à l’eau, le premier volet sort sur Super Nintendo, et n’aura pas de suite sur cette console (sans doute le peu de succès, mérité).
Bon alors, le jeu.
Bah, c’est donc une sorte d’action/RPG, avec une vue à la Zelda ou presque.
Le jeu étant l’adaptation du livre (on parlait pas des films à l’époque), le scénario semble fidèle au bouquin.
Frodon récupère l’anneau de Sauron. Gandalf a peur, part faire des recherches quelques dizaines d’années pendant que Frodon reste jeune, et puis décide d’envoyer le hobbit balancer l’anneau dans le volcan où il fut forgé. On retrouvera la plupart des lieux du livre, pas tous (l’auberge du Prancing Pony à Bree, Fondcombe, la Lorien ; le jeu se finit juste après le passage dans la Moria et la disparition de Gandalf).
On constate quelques omissions, et quelques ajouts au tout début pour se familiariser avec le jeu (faudra trouver Sam et les autres).
On m’a volé mon enfance !
Le premier choc sera visuel. C’est hyper laid (voyez le screen), ou plutôt pauvre. Les décors sont dignes de la NES, avec 15 couleurs à l’écran. Les animations sont pitoyables, et le jeu rame par moment.
Niveau jouabilité… l’inventaire est clair (un avantage sur Traysia sur Megadrive), on s’y retrouve bien. Par contre, pas de carte du monde ni des donjons (sic !). Un bouton pour taper, un pour parer, ça a l’air cool comme ça.
Mais ça ne l’est pas. La faute à la maniabilité horrible. Les persos sont vraiment hyper lents, et ne peuvent pas se déplacer en diagonale (re-sic !).
Donc pour frapper un ennemi, il faut être pile en face, et c’est hyper dur, car le perso reste tourné dans la direction vers laquelle vous avez avancé en dernier. Bref, souvent vous mettez un coup d’épée dans le vide (le con est trop haut par rapport à vous), vous montez un peu pour taper, mais vous n’êtes plus en face, vous êtes carrément perpendiculaire à lui, et il faut encore tourner à 90° pour frapper.
On peut parer, c’est dans les options, ils le disent ! Parce que dans les faits, ça pare moins d’une fois sur 10. Donc les combats sont hyper difficiles.
On évolue donc comme dans le roman, en passant par les endroits cités plus haut, entre autres. Les PNJ servent à rien ; on trouve les classiques auberge et armurerie, et c’est tout. Au passage, les armes sont toutes les mêmes (épées), avec une puissance qui évolue un peu, sans autre effet cool (brûler ou geler). Seul Gandalf peut attaquer à distance avec ses boules de feu, mais on le voit peu dans le jeu. Pas de grandes magies RPGesques.
Save our souls !
Par où continuer… Le jeu est horriblement pénible dans les combats, mais pas seulement. Les donjons sont horribles, hyper labyrinthiques. En plus, y’a pas de cartes in game, argh. Toutes les salles se ressemblent, on se perd très facilement (ça m’était jamais arrivé dans un RPG 2D), et dès le premier donjon, on en a plein le cul. C’pas qu’on ne peut pas avancer, c’est qu’on ne voit pas POURQUOI on s’infligerait ça.
On citera les grosses bourdes du jeu : Legolas et Gimli ne servent à rien (même pas une seule flèche pour se la péter), idem pour Gandalf qui ne servira qu’à se faire tuer par le balrog à la fin du jeu (quand bien même vous pourriez ratatiner le balrog, ça change rien).
Les ennemis sont peu variés… j’ai même pas pu taper un nazgûl. On trouve quelques orcs, un troll, des gobelins et pi c’est tout.
Une idée originale : les potes de Frodon, là… bah ils servent à rien par défaut, certes. Cela dit, vous pouvez les contrôler en appuyant sur un bouton (mais vous ne contrôlerez plus Frodon). Vous pouvez ainsi jouer les éclaireurs avec eux… à vos risques et périls ; déjà parce que Frodon sera vulnérable, ensuite parce que parfois, lorsque vous voulez le récupérer, le jeu freeze. En fait, ça lui arrive assez souvent, mais surtout à ce moment-là.
Et n’espérez pas trouver un mode multijoueur avec ce système (dommage, ça aurait pu le faire, si chacun avait pu contrôler un perso).
Et alors là… j’aborde un truc qui est hyper drôle quand on a pas joué à ce truc : le système de sauvegarde. Le jeu en lui-même est assez long (une quinzaine d’heures), donc on doit sauvegarder, c’est mieux. Bon déjà, y’a que 7-8 points de sauvegarde, pas terrible : ça oblige à refaire 2 heures de jeu souvent, en cas de mort prématurée.
Mais… ici y’en a qui vont rire. Vous voyez les sauvegardes par mots de passe ? Pas le système où l’on fait aller le curseur sur les lettres à l’écran, mais celui où l’on fait défiler le truc de 0 à 9 puis de A à Z (on s’arrête sur la lettre ou le chiffre qu’on veut), puis on passe à la suivante, et ainsi de suite jusqu’à avoir un password complet. Bah, c’est ce système dans The Lord of the Rings… AVEC 48 CARACTÈRES ! Bref, 5 minutes pour rentrer un mot de passe et déjà saoulé avant même de recommencer à jouer (encore pire quand le jeu a bêtement planté après 1 heure de combats ardus).
Sans compter les gros bugs qui vous font réapparaître sans vos armes ou objets, magnifique !
Et pour finir… la non-fin du jeu. J’vais pas vous refaire le scénario, mais vous savez que la trilogie du Seigneur des Anneaux est longue, et que la fin du premier volume n’est qu’annonciatrice de beaucoup d’évènements à venir. Bah comme je l’ai dit, ce jeu était prévu pour être le premier d’une trilogie… qui ne verra pas le jour. Donc pas de suite, donc rien après la Moria.
Je me prends à imaginer une trilogie avec deux autres jeux du même acabit… ça aurait été mythique je pense.
Une lueur d’espoir ?
Ce jeu a UNE grande qualité : sa bande-son. Rien à voir avec celle du film (qui sortira 10 ans plus tard) mais c’est beau. Très médiévale, très « flûtée », la musique est vraiment très très bonne et assure une ambiance extraordinaire… si on ferme les yeux et qu’on évite de jouer pour ne pas tout gâcher (et parce que les bruitages sont affreux aussi).
Deux soucis néanmoins : les musiques sont peu nombreuses (p’têtre 3 morceaux qui tournent), et la SNES est une console, pas une chaîne hi-fi. Donc à la limite, acheter ce jeu juste pour sa bande-son, je suis pas d’accord.
Un des pires jeux au monde
Je crois que j’avais rien vu d’aussi immonde depuis le film Porn of the Dead de Rob Rotten et le clip musical « Love is all » de Butterfly Ball (je fais de la pub, pas de raison que je sois le seul traumatisé ici).
C’est mon second 0/10 en plus de 130 tests, et le jeu ne l’a pas volé, loin de là (cela dit, ça fait deux fois que je mets 0/10 à un RPG ou simili). Ce jeu, à part sa musique, n’a RIEN, et s’enfonce dans la médiocrité. Le mieux que vous puissiez faire d’une telle cartouche, c’est la faire voler en éclats, à l’instar de mon innocence à l’époque.