Vous aimez vous prendre la tête mais vous ne supportez pas les débiles aux cheveux verts que l’on appelle Lemmings ? Alors mesdames et messieurs, bienvenue dans le monde merveilleux des humains, d’autres débiles, mais avec des cheveux noirs. C’est déjà mieux.
JURASSIC PARK
Nous sommes quelques millions d’années avant la naissance du barbu de Noël (non, pas le Père du même nom, l’autre : celui qui se trimballe avec une croix dans le dos et une couronne piquante, le con). En cette époque pour le moins hostile, nos ancêtres se trimballent avec une simple peau de marmotte sur le sbob et doivent faire face, aussi anachronique que ce soit, à de gigantesques dinosaures bien peu civils, qui s’amusent à bouffer tout ce qui est plus petit qu’eux, les cons. Alors pour sauver leur peau, les premiers Hommes vont devoir s’entraider et apprendre à évoluer, vite.
HUMANS ON THE INSIDE
Mais The Humans n’est pas un Civilization. Vous ne faites pas évoluer l’ensemble de l’humanité, uniquement une petite tribu. Et ce dans un jeu d’action/réflexion qui, encore une fois, n’est pas sans rappeler Lemmings. Ainsi, à l’image du légendaire jeu, vous devrez ici traverser une palanquée de niveaux, quatre-vingt très exactement. Et comme dans le titre de Psygnosis, le but du jeu est d’atteindre un objet ou une issue en utilisant les forces vives à votre disposition, le tout en temps limité.
Concrètement, vous disposez d’une tribu de douze humains au départ. Mais selon les niveaux, vous n’aurez pas besoin de tous les utiliser. Ainsi, le premier stage par exemple, ne nécessite que quatre Humans. Donc vous n’aurez à en diriger que quatre.
Cependant, si un Human chute de trop haut (genre un demi-écran c’est bon, plus c’est un casse-gueule), ou s’il se fait bouffer, ou s’il meurt d’une quelconque manière que ce soit, vous n’aurez plus que onze Humans, l’un des survivants prenant la place de celui qui est mort. Logique. Maintenant, mettons que vous en ayez paumé sept et que le prochain niveau en nécessite six. Si je sais bien compter il ne vous en reste plus que cinq : du coup c’est Game Over.
Qui plus est, les Humans ne savent pas faire grand-chose au départ. Ils marchent, grimpent aux escaliers et se font la courte échelle. Rien d’autre, ils ne savent pas sauter, ils ne savent pas se battre… Ce sont des boulets. Vous utilisez les gâchettes L et R pour changer de Human, et vous appuyez vers le haut pour lui faire lever les bras. Ensuite, changez à nouveau de Human et faites-le grimper sur les épaules de son camarade, et ainsi de suite. Ça a l’air simple, mais les niveaux sont conçus de manière à vous prendre la tête un maximum.
D’autant qu’au fur et à mesure, vos options vont s’agrandir quelque peu. Ainsi vous pourrez par exemple vous servir de ptérodactyles pour vous rendre sur des endroits en hauteur autrement inaccessibles. Autre possibilité qui viendra à vous, le shaman. En lui sacrifiant l’un des vôtres, vous pourrez utiliser ses pouvoirs magiques. Et en plus de cela, les Humans vont faire quatre découvertes capitales :
La lance, tout d’abord. Elle peut être brandie pour effrayer certains adversaires, lancée pour les tuer (elle part en cloche, charge à vous de bien viser) et, surtout, utilisée pour faire du saut à la perche et franchir les trous. Ce sera par exemple le but du deuxième niveau.
Ensuite, nos primates vont découvrir le feu. Ils pourront également brandir ou jeter leurs torches, mais ne pourront pas s’en servir pour jouer les Jean Galfione primitifs. Cependant, la torche sert aussi à brûler certains obstacles infranchissables.
Plus tard, les Humans découvriront la corde. Pas de grande surprise, celle-ci permet de grimper le long des parois. Enfin, il restera à inventer la roue. Ceci fait, et à condition que vous ayez suffisamment d’équilibre pour rester debout sur une roue lancée à vive allure dans une pente, vous pourrez franchir de gigantesques trous grâce à l’élan que vous aurez pris.
L’APPEL DE LA NATURE
Nul doute que The Humans nous fait faire un sacré retour en arrière. Non pas vers la préhistoire, son ambiance étant bien trop farfelue pour coller à la réalité historique, mais vers les années 90, où certaines productions venues du monde des micros avaient le bon goût d’atterrir dans les chaumières des consoleux.
The Humans, c’est d’abord un jeu Amiga, et ça se sent rien qu’à la réalisation. Joli, coloré avec les inoubliables fonds d’écran en dégradé, le jeu conserve une « esthétique micro », cet aspect moins lisse, plus « sale », qui fait que l’on n’a aucun doute quant à la provenance du jeu. C’est joli mais c’est pas aseptisé, c’est plus franc du collier.
Et puis c’est vachement mou aussi, autre caractéristique des jeux micros de l’époque par rapport aux jeux consoles. Les humains ne bougent pas vite, et on se prend à stresser même quand il reste deux bonnes minutes au chronomètre, simplement parce qu’on se dit qu’à cette vitesse on n’y arrivera jamais.
Mais on y arrive quand même. Pas toujours du premier coup, parce que le jeu d’Imagetec n’est pas souvent facile, mais par contre il se prête bien mieux à une jouabilité à la manette que Lemmings. Et avec ses quatre-vingt niveaux baignés dans une ambiance tribale de bon aloi, il nous en donne pour notre argent.
Aucune des quatre suites ne verra le jour sur Super NES, ce qui nous prive d’un bon paquet de niveaux sur cette bécane, mais qu’importe. Ceux qui sont présents devraient suffire à maintenir vos méninges en état de marche.