The Death and Return of Superman est un jeu vidéo Super NES publié par Sunsoften 1994 .

  • 1994
  • Beat them all

Test du jeu vidéo The Death and Return of Superman

2.5/5 — Moyen par

Je n’avais pas touché à un jeu sur l’Homme d’Acier depuis l’inoubliable Superman 64. L’erreur est réparée aujourd’hui. Derrière ce portage vidéoludique estampillé Sunsoft se cache un petit (à l’époque) développeur, connu uniquement pour son Lost Vikings. Un certain Blizzard Entertainment. Oui oui, celui-là même qui sortira ensuite Warcraft, Diablo et Starcraft.

L’OBJET DU SCANDALE

Quand bien même Superman est un personnage D.C. (Detective Comics, filiale de la Warner Bros. qui édite des comic-books), la paternité de sa création revient au tandem Jerry Siegel et Joe Shuster, dont la notoriété dans le monde des comics est équivalente à celle du deadly duo de « la concurrence » (entre guillemets puisque les deux ont bossé pour D.C. aussi) : Stan Lee et Jack Kirby.

Mais c’est bel et bien le scénariste et artiste Dan Jurgens qui sera à l’origine de l’objet du scandale, en signant l’épitaphe de Big Blue (l’un des nombreux surnoms du héros) lors du désormais légendaire arc The Death of Superman, paru entre 1993 et 1994. Un évènement médiatique tel qu’il fut même relayé aux JT américains !

Dans cette histoire, une créature kryptonienne quasiment invincible et baptisée à juste titre Doomsday (que l’on pourrait traduire par « le jour de l’apocalypse » !) s’en prend aux États-Unis, et bien entendu, le boy-scout de l’espace vient lui filer une mandale… sauf que la créature ne bronche pas ! Impuissant, Superman sera contraint de se sacrifier pour vaincre le monstre. Peu de temps après (on est sur la période Return of Superman, qui n’est pas un arc mais juste une longue suite d’épisodes menant à la résurrection du héros), de nombreux prétendants au titre de remplaçant de Supes apparaissent. Et parmi eux, deux versions - une bleue et une rouge - du seul et unique survivant de Krypton.

L’OBJET DE LA MANDALE

The Death and Return of Superman est un beat ‘em all en 2.5D (un néologisme qui signifie que le sol est représenté de biais, si bien que vous pouvez le parcourir sur toute sa largeur) qui se compose de onze niveaux, certains ponctués par le combat contre un boss.

La principale particularité du jeu provient de son casting. Non seulement le synopsis suit plus ou moins l’histoire de la BD (depuis le moment où les Underworlders envahissent New York jusqu’à la chute définitive de Doomsday), mais en plus le titre de Blizzard vous offre la possibilité d’incarner tour à tour Superman en personne, son clone rajeuni Superboy, l’inquiétant Cyborg, le guerrier Steel armé de son célèbre marteau, et le justicier expéditif surnommé l’Eradicator. Cependant, à la différence de la plupart des beats contemporains, vous ne pouvez pas choisir votre personnage : suivant le niveau, vous devrez utiliser tel personnage et pas un autre.

Chacun possède le même type de mouvements, même si leur effet à l’écran n’est pas forcément identique. Ainsi, tous disposent d’un bouton de saut, d’un autre pour frapper au corps à corps (on pourra se servir de ce bouton en combat rapproché pour choper l’adversaire et l’envoyer bouler de mille et une manières), d’un troisième destiné aux attaques de loin - Superman utilise son fameux rayon optique par exemple - et d’un dernier permettant de réaliser une attaque dévastatrice sur tous les ennemis à portée, moyennant la perte d’une partie de votre jauge de vie.

Tous peuvent également voler. Cela leur permettra de franchir certains obstacles, mais surtout de traverser certains niveaux. En effet, chaque personnage a droit à deux niveaux, un de pur beat ‘em all et l’autre s’apparentant plus ou moins à un shmup : votre personnage vole sans arrêt, vous pouvez le diriger sur toute la surface de l’écran et ne pouvez utiliser que les attaques de loin (sauf dans le niveau de Steel, où le héros continue d’employer son attaque au corps à corps, encore qu’avec un gros marteau c’est plus vraiment du corps à corps). Exception notable, le principal héros du jeu, Superman donc, n’a pas droit à son niveau volant, mais en contrepartie il devra franchir trois niveaux au sol.

Notez que l’Homme d’Acier n’est hélas pas invincible dans ce jeu, pas plus que ses confrères. N’importe quel ennemi, même le plus nase, peut vous blesser avec un simple petit coup de poing, et la jauge de vie défile très vite ! Heureusement, vous trouverez, au fil de votre escapade, de quoi restaurer votre santé. Comme dans n’importe quel beat, vous ne pouvez avancer d’écran en écran que quand vous aurez nettoyé la zone où vous vous trouvez de tous ses ennemis.

L’OBJET DES VANDALES

The Death and Return of Superman est un jeu honnête, mais pas la franche réussite dont on peut lire des éloges à droite et à gauche. Cependant, il a au moins le mérite de suivre, quasi scrupuleusement, la trame du comic-book dont il est tiré, ce qui est déjà un bon début.

Visuellement, c’est par contre assez médiocre. Les personnages sont petits et peu détaillés, et ne doivent le fait d’être reconnaissables qu’à leur statut iconique. Je veux dire par là que même avec deux traits, bleu et rouge, Superman était reconnaissable même sur Atari 2600. Et pourtant, hein…

Le fait est, également, que le jeu manque de couleurs et est parfois un peu sombre. La faute probablement au multiportage sur Mega Drive, qui nivelle forcément la qualité vers le bas. Les personnages sont également très rigides, et la bande-son assez passe-partout.

Outre sa réalisation moyenne, le bébé de Blizzard souffre également d’une jouabilité poussive. Les coups n’ont pas une grande portée, l’attaque de loin est lente à sortir, et au final on se fait facilement toucher. C’est ennuyeux, parce que la jauge de vie s’amenuise rapidement, rendant le jeu fort difficile. Tenir onze longs niveaux à ce rythme est éreintant.

Comme quoi on peut être fan de comics et ne pas vouer un culte immédiat et borné aux adaptations vidéoludiques qui en sont tirées. The Death and Return of Superman n’est pas la pire, mais ce n’est pas la mieux pour autant. Je dois avoir du sang de Normand dans les veines.

The Death and Return of Superman