Vous avez aimé Tower of Druaga ? Tower of Drua-quoi ?! Cette vieille série entamée dès 1984 en arcade nous vient de chez Namco, et Blue Crystal Rod en est la quatrième itération, après Return of Ishtar et Quest of Ki. Une saga qui a connu un franc succès, oui, mais qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.
ET TOUT DE SUITE, LE RAPPEL DES TITRES
Le premier épisode nous mettait dans la peau du vaillant Gilgamesh, prêt à affronter des hordes de démons pour se frayer un passage jusqu’à leur maître, l’ignoble Druaga, armé d’un artéfact surpuissant appelé la Baguette de Cristal Bleu. Dans la suite, le héros, qui entre-temps a délivré la magicienne Ki et récupéré la baguette, tente de s’évader des ruines de la tour en compagnie de la belle.
Le troisième opus servira de préquelle aux deux premiers, puisqu’il se déroule juste après que le démon Druaga ait volé la Baguette de Cristal Bleu : la déesse Ishtar envoie la sorcière Ki récupérer le puissant objet.
The Blue Crystal Rod joue pour sa part la carte… du jeu à la carte, justement ! Il y a a priori quarante-huit fins différentes (Chrono Cross n’a plus qu’à aller se rhabiller !), et vous pouvez aussi bien rendre la baguette à Ishtar que vous en servir pour vous venger des Summeriens, ou assoir votre règne sur la contrée…
JE LANCE UN D20 ET JE RAJOUTE 3
The Blue Crystal Rod (notez que le jeu est aussi connu sous le titre Destiny of Gilgamesh, je ne sais pas d’où ça vient…) n’est pas un RPG façon AD&D, mais bel et bien un jeu d’aventure textuel.
La vue est à la première personne, comme dans un FPS, mais le défilement s’effectue écran par écran. Ça se rapproche donc plus de certains RPG comme Eye of the Beholder par exemple, sauf qu’ici il n’est point question de statistiques, d’équipement, ni même de combats à proprement parler.
Concrètement, vous visiterez différentes villes et labyrinthes en vous déplaçant à la croix : gauche et droite permettent de vous tourner dans ces directions, haut d’avancer et bas de reculer. Pour vous aider, vous pouvez faire apparaître (gâchette R) un petit curseur en haut d’écran. Ce sera votre GPS : si une direction est pleine, cela veut dire que vous pouvez vous y déplacer. Sinon, la flèche est creuse. En appuyant sur le bouton X, vous pouvez même savoir où vous conduiront vos pas.
Pour le reste, les boutons A et B permettent respectivement de valider toute interaction ou de les annuler. Et quand je parle d’interactions, le terme est ici très vaste : il s’agit aussi bien de parler avec un autochtone, de lire un panneau, d’ouvrir un coffre ou une porte, ou même de combattre un monstre (le combat se limite donc à valider le choix : si le scénario nécessitait que vous l’évitassiez, eh bien vous l’avez dans l’os !). La touche Y, enfin, permet de sauvegarder.
Votre aventure ne sera donc constituée que d’errances à travers moult couloirs, et de validations au moyen du bouton A. Il est très rare de mourir, mais par contre il est assez fréquent de se perdre ou de ne pas savoir quoi faire, le jeu étant exclusivement en japonais.
PERSONNE NE M’AIME…
Il est vrai que Blue Crystal Rod est assez déstabilisant lorsque l’on s’y attaque. Bien entendu parce qu’il n’a pas été traduit, mais le fait est que même en français, il en aurait sans doute surpris plus d’un.
Tout d’abord, il n’est pas particulièrement beau. Les couleurs sont vives, et le design rappelle un peu le trait simple de certains mangakas comme Osamu Tezuka. Deux bons points vite contrebalancés par des graphismes plutôt rudes, alors que l’on aurait pu s’attendre à bien plus de finesse de la part d’un jeu sorti sur une bécane comme la Super NES.
Bon, par contre il est bien évident que je ne jugerai pas de la qualité des animations, puisqu’animations il n’y a pas, le jeu n’étant qu’une suite d’écrans fixes. Je saluerai ceci dit les thèmes épiques qui composent une bande-son de bon aloi, faisant la part belle à l’aspect aventurier de la quête.
La réalisation est donc mi-figue mi-raisin. Pour le reste, tout est relatif, comme disait tonton Albert. Ceux qui aiment les jeux calmes, reposants, limite contemplatifs, où le seul risque est de se perdre dans de tortueux couloirs, risquent d’apprécier The Blue Crystal Rod. Ceux qui préfèrent un challenge captivant, un stress de tous les instants, passeront leur chemin, BCR n’ayant de toute évidence pas été prévu pour eux.
Pour ma part je dirai qu’il s’agit d’une aventure sympathique. On n’en comprend pas tous les tenants et les aboutissants, mais les saynètes imagées en début et en fin de partie permettent tout de même de comprendre grosso-merdo de quoi il s’agit.
C’est arrivé pile au bon moment pour reposer mes petits nerfs fragiles, déjà bien malmenés depuis quelques semaines par les tests d’un grand nombre de daubes sans nom.