On l’avait annoncé comme un soft d’exception : il n’en fut rien. Ce Dr. Franken, sous des dehors très aguichants, se révèle à l’usage être un jeu complètement insipide. D’accord, d’accord, ça ne se fait pas d’annoncer la couleur d’entrée de jeu, mais avouez, au vu des images, que Dr. Franken a vraiment l’air d’un soft sympathique. Rien que le scénario fait l’effort de sortir des sentiers battus. Frankie, monstre contrefait de son état, rêve de faire visiter le monde à sa chère et tendre moitié Bitsy, avec laquelle il coule des jours heureux dans son château transylvanien. Malheureusement, Bitsy n’a pas de passeport. Frankie, jamais en retard d’un plan foireux, a alors l’idée lumineuse de découper Bitsy en morceaux et de l’expédier via courrier express vers leur lieu de vacances sous les tropiques. Évidemment, en Transylvanie, la poste est encore plus nulle que dans nos contrées, et voilà les morceaux de Bitsy dispersés aux quatre coins du monde, de l’Angleterre au Japon et de l’Italie à New-York. Très contrarié par ce méchant coup du sort, Frankie n’a d’autre choix que de partir explorer le vaste monde, à la recherche des différents morceaux de Mme Frankie… après bien entendu avoir mis la main sur son propre passeport !
Frankie va donc visiter différents niveaux répartis à travers les 5 continents. Chacun de ces niveaux se compose d’une zone unique remplie de souterrains, plates-formes, passages secrets, ascenseurs et ennemis en adéquation avec le pays visité. Frankie devra retrouver dans ces zones 4 morceaux de Bitsy, puis filer vers la porte de sortie, avant que le compte à rebours n’atteigne le zéro fatidique. Pour tuer ses ennemis, Frankie peut donner de coups de pied et des coups de poing, et même réaliser une sorte de salto arrière (sans perdre le moindre morceau de son corps, un exploit !). En fonction des bonus qu’il trouvera, il lui sera également possible de tirer quelques projectiles d’énergie plus ou moins puissants.
Réalisation technique :
On tombe immédiatement sous le charme des décors très colorés et cartoonesques de Dr. Franken : le personnage principal est sympathique, les décors sont bien élaborés en fonction du pays où on se trouve, et les ennemis sont à l’avenant. Il est par contre assez énervant que ces mêmes ennemis ressurgissent perpétuellement quand bien même on les aurait expédié au diable quelques minutes auparavant. Rien non plus à reprocher du côté de la bande sonore, qui propose des thèmes sympathiques et entraînants, dans une veine un peu macabre qui colle bien au jeu. Frankie n’est en revanche pas très maniable : le personnage manque de souplesse, le système d’attaque est mal pensé (surtout le salto) et on se fait toucher très régulièrement. Heureusement, on peut encaisser pas mal de coups avant d’y passer.
En bref : 7,5/20
Malgré ses appâts graphiques et son univers attachant, Dr. Franken est un jeu très peu passionnant. Le principal challenge réside en fait dans le principe d’explorer les niveaux, et de trouver le plus rapidement possible les différents morceaux de Bitsy et la sortie, ce qui oblige le joueur à parcourir les niveaux à toute vitesse sans faire dans la finesse. Ce gameplay simpliste tient le joueur en haleine le temps de quelques niveaux, mais l’intérêt s’estompe bien vite, et on se retrouve alors à jouer de manière un peu forcée, en plus de devoir gérer cette maniabilité pataude, afin d’avoir un aperçu de tous les stages disponibles. Une fois terminé, on ne revient en tout cas jamais plus à ce Dr. Franken. Dommage, pour une fois qu’un jeu avait fait l’effort de démarrer sur une base originale…