Également connu sous le titre Elnard au Japon, The 7th Saga est l’occasion pour Enix de rentrer de plain-pied dans le si joli monde de la Super Famicom, après un Dragon Quest V et deux ActRaiser globalement irréprochables. Preuve que la firme n’est pas bonne qu’à nous pondre un énième DraQue.
J’AI TOUJOURS PAS COMPRIS COMMENT ÉCRIRE UNE HISTOIRE
S’il est un point commun à quasiment toutes les œuvres d’Enix, c’est bel et bien leur absence de scénario. Hélas, The 7th Saga ne déroge pas à la règle… En début de partie, vous choisissez votre personnage parmi sept (tiens, tiens…). Aucun n’a d’historique propre, tout ce que l’on connaît d’eux, ce sont leurs classes : guerrier, moine, sorcier, robot…
Quel que soit votre choix, vous incarnerez ce que l’on appelle un apprenti. Il vous faudra alors parcourir le monde à la recherche des sept (tiens, tiens, tiens…) runes qui, si on les rassemble dit-on, confèrent à leur porteur la capacité de diriger le monde. En cours de route, vous tomberez régulièrement sur les autres apprentis, qui soit vous rejoindront dans votre quête, soit partiront vivre leur vie… soit vous attaqueront, histoire de vous voler les runes en votre possession.
J’AI TOUJOURS PAS COMPRIS COMMENT VARIER LES PLAISIRS
The 7th Saga est un RPG dans la plus pure tradition des jeux du genre sur consoles. Il alterne entre une vue de dessus pour les phases d’exploration et pour le parcours de l’atlas, et une vue de dos pour les combats. Le passage de l’un à l’autre se fait d’ailleurs au moyen du légendaire mode 7, procédé de recalcul des lignes qui permettait, sur Super NES (ça existe ailleurs mais je crois que le terme est déposé par Nintendo), de basculer d’une vision à plat à une simulation de profondeur par le biais de zooms et de rotations.
Hormis ce bonus cosmétique qui permettait aux joueurs de Super NES de se foutre allègrement de la gueule des Megadrivers à l’époque, le jeu reste tout de même très classique. Il consiste en une succession classique de villes, de passages sur l’atlas et d’exploration de donjons. Les premières permettent de se reposer, de s’équiper et de glaner quelque information sur la suite du périple ; l’atlas propose quant à lui un flot discontinu de combats aléatoires grâce auxquels vous pourrez cumuler des points d’expérience, et par là même gonfler vos statistiques ; et les donjons abritent principalement un artefact lourdement gardé qui vous est nécessaire pour la suite de votre quête.
Rien que de très banal donc, et ce ne sont pas les combats qui vont venir changer la donne. Ceux-ci sont donc au tour par tour, et à votre tour de jeu vous pourrez choisir, dans le menu qui apparaît pour l’occasion, une action parmi celles-ci : attaque, défense, utilisation de magie, d’un objet, vérification de vos statistiques et fuite.
Cependant, The 7th Saga se distingue tout de même de ses confrères grâce à une trouvaille ingénieuse. Si jusqu’alors les combats aléatoires étaient, comme de juste, aléatoires (déterminés par un algorithme simple impliquant le nombre de pas effectués par le joueur) et se déclenchaient parfois tous les trois pas, ici on peut les prévoir à l’avance. En effet, un radar en bas d’écran indique votre position et celle des ennemis invisibles, ces derniers se déplaçant sans cesse. Une fois que le point vous représentant et celui représentant l’ennemi se rencontrent, il y a combat. Cela signifie par contre que même en restant immobile vous pouvez avoir droit à un combat !
J’AI TOUJOURS PAS COMPRIS COMMENT FAIRE SIMPLE
The 7th Saga est un jeu Enix, il n’y a pas de discussions possibles là-dessus. Tout d’abord parce que son scénario est très limité, mais aussi et surtout parce que sa réalisation est irréprochable.
Ainsi, les décors sont variés et riches en détails, les sprites sont gros et eux aussi finement ciselés, l’animation est fluide et le mode 7 est bien utilisé, avec parcimonie, là où certains jeux en ont surexploité les ficelles. Seule la bande-son un peu molle du genou pourrait légèrement faire chuter la bonne impression générale.
Autre point qui fait que l’on ne doute pas de la provenance du jeu : sa jouabilité simplissime. Pas de techniques à la mords-moi-le-zob ici : The 7th Saga fait dans l’efficacité plutôt que dans la sophistication. Bien roots le jeu, donc, et cela se ressent jusque dans sa difficulté exagérément élevée. De longues heures de combat seront nécessaires afin de devenir un monstre de puissance, et par là-même d’espérer pouvoir progresser à peu près normalement.
Du coup, alors qu’il ne fait sans doute pas plus d’une quinzaine d’heures en ligne droite, on peut en compter pas loin de soixante-dix avant d’en voir le bout, une fois les heures de levelling ajoutées.
The 7th Saga est un RPG à l’ancienne, qui plaira avant tout aux inconditionnels de la première heure, ceux qui n’avaient pas peur de passer trente heures derrière leur écran pour augmenter d’un tout petit niveau. Ceux-là sont de toute façon complètement lobotomisés, paralysés derrière leur écran, bavant, le regard perdu, on les entend gémir les soirs de pleine lune : HP+15, et 300 gold, je vais pouvoir m’acheter l’épée en mousse et repartir latter le boss…