Comme tout bon film d’action qui a rempli les salles de cinéma, Terminator 2 : The Judgement Day se voit immanquablement converti en jeu vidéo. Le premier support touché est l’arcade avec un Gun Shooting explosif et très difficile. Ensuite la vague a submergé toutes les machines de salon, que se soient les micros ou les consoles, néanmoins les adaptations sont légèrement différentes. Les ordinateurs accueillent un jeu mélangeant Beat Them Up (combat un contre un) et réflexion, tandis que les consoles mêlent les genres Beat Them All et Shoot Them All, des jeux somme toute plus bourrins. Au final, nous avons des conversions qui ne sont pas identiques et qui portent pourtant le même nom. Il y a de quoi s’y perdre un peu, mais nous allons quand même essayer de voir ce que vaut la version SuperNES.
Introduction :
Lorsque nous allumons le jeu et que nous le laissons tourner, nous sommes reçus par une introduction avec une musique qui monte en puissance et qui mettrait presque l’eau à la bouche. Cette petite séquence montre l’arrivée du T-800 dans le présent (1991). Entre des remorques de camions, des éclairs surgissent puis une boule d’énergie laisse apparaître le terminator, tout nu. Pas la peine de s’exciter, des élément du décor cachent les partie intimes. Les mauvaises langues diront que nous avons encore affaire à la censure de Nintendo, mais la mouture Megadrive est semblable. Le robot se dirige vers un bar où les bandes de motards et hardos du coin s’y rejoignent. Il fout son boxon et ressort tout habillé de cuir. Nous ne voyons rien de la scène puisque la caméra reste à l’extérieur du bâtiment, mais nous entendons les bruitages. Force est de constater que les bruits de castagne sont vraiment de piètre qualité.
Petite mise en jambe :
Après l’intro, il faut quand même se décider à jouer, alors nous appuyons sur Start et nous commençons justement à la sortie du bar, habillé mais sans arme. Le premier objectif est donc de récupérer un pistolet et un fusil. Les flingues sont dans le bar, alors nous devons y retourner. Jusque là rien de compliqué. Les motards ne vont pas se laisser faire et ils s’acharnent donc sur le cyborg. Pour s’en débarrasser, une bonne mandale dans la tronche devrait suffire. C’est là que commencent les problèmes. Le T-800 est d’une lenteur énervante. Il ne sait pas courir, il se retourne aussi vite qu’un escargot, saute comme un pied et a une allonge minable. En clair, il n’est pas maniable. On pourrait croire que l’on dirige un manche à balais. Ne nous laissons pas emporter et cherchons nos précieuses armes. Une fois en possession, la tension baisse un peu. Il est plus facile de se défendre, mais ce n’est toujours pas la panacée car l’animation du personnage reste ce qu’elle est. C’est à dire qu’elle a autant de souplesse et de grâce que Carlos en train de faire de la gym ! Avant de quitter le level, le terminator doit trouver l’adresse de John Connor. John ne l’avait justement pas implémentée dans ses circuits ? Bref, passons sur ce léger détail. L’adresse est donc facilement trouvable dans les cabines téléphoniques.
En route vers l’aventure :
La mission suivante est complètement différente. Il n’est plus du tout question de taper du méchant loubard. Sur une Harley, le T-800 doit gagner la maison où réside normalement John Connor. L’action est vue de dessus et l’environnement est en 3D isométrique d’une laideur à faire pâlir une NES. L’arrière plan est pauvre en couleur et en divers éléments, quant aux sprites des véhicules, ils ne sont pas dignes d’une Super Nintendo. On sent qu’un minimum d’efforts a été fourni. Après avoir digéré le choc des graphismes minables, la pilule est loin de passer. Cela encore une fois dû à une maniabilité abominable. La moto a un contrôle tout à fait particulier. Pour faire demi-tour, il faut appuyer sur « bas ». Pour se déplacer latéralement, il faut presser sur « gauche » ou « droite », et pour tourner, il faut appuyer sur « Y » et simultanément sur « gauche » ou « droite ». La navigation n’est franchement pas instinctive et devient un calvaire. Sans trop y comprendre grand chose, on se retrouve involontairement nez à nez avec un véhicule. Ensuite dans la panique, on ne sait plus que faire et on perd bêtement de l’énergie ou pire encore une vie. Malheureusement, le jeu n’incorpore qu’une seule vie, après l’avoir perdue, arrive donc le fatidique Game Over. Tout aurait été plus simple avec l’utilisation des gâchettes de la manette Super Nintendo.
Technique :
Graphismes : Pour une 8 bits, il sont très bien. Ah, flûte ! On est sur une 16 bits. Ah bon ? Et bien, ça ne se voit pas du tout.
Musiques : Deux morceaux extrêmement répétitifs et c’est tout, un pour les niveaux Shoot Them All et l’autre pour les courses en moto ou en voiture. A vrai dire, il n’y a que la musique d’intro qui est potable.
Animation : Ridicule. Le T-800 est beaucoup trop raide. Le T-1000 a des postures risibles quand on lui tire dessus. Dans les niveaux élevés, on note malheureusement des ralentissements.
Jouabilité : Exécrable. La lenteur du terminator nous tape sur les nerf, mais cela n’est rien comparé à la maniabilité mal pensée lors des séances avec des véhicules.
Nul :
Terminator 2 : Judgement Day sur SuperNES est l’exemple parfait du produit dérivé d’une licence à succès. Le jeu est sorti à la va-vite, peu de temps après le film pour bénéficier encore de sa notoriété. Les développeurs sûrement par manque de moyens ont fournis un minimum d’efforts pour créer un produit vendable. Indubitablement, il n’en ressort que de la médiocrité.