Au fond de leurs égouts, les Tortues Ninjas regardent le journal télévisé du dimanche soir, sur leur… télévision. Jusque là, il n’y a rien d’anormal, excepté le fait que les tortues ont une forme humaine et que leur maître est un rat qui ne les laisse regarder la télé que le dimanche. Franchement c’est pas humain ces choses-là ! Les pauvres tortues ne peuvent même pas regarder Ulysse 31 sur France 3 à 20 H. Quelle horreur ! C’est triste, mais tout ceci ne nous regarde pas. Alors que les reptiles regardent leur présentatrice préférée, April O’Neil, au pied de la Statue de la Liberté, un énorme humanoïde venu de nulle part dérobe la célèbre sculpture. Ensuite, Shredder apparaît sur les écrans pour narguer les tortues. Mais que peut-il bien faire avec une aussi gigantesque statue ? La mettre dans le salon ? Ça va dénaturer son home cinema. Dans le jardin ? Shredder n’a pas de jardin dans son Technodrome. Il veut sûrement créer un climat politique difficile en volant la statue offerte par les Français. Tout ça, c’est à cause de lui !
Une petite mise en jambe :
Ni une ni deux, les ninjas à carapace prennent leurs armes et s’en vont latter les sbires de Shredder. Les premiers coups sont distribués dans le cœur de New-York, dans les hauteurs d’un gratte-ciel en construction. L’action est basique et se résume simplement à tambouriner sur le bouton Y. Les hordes de méchants viennent par vagues et ne sont pas très féroces. C’est le moment de s’essayer aux arts martiaux des batraciens (en fait non, ce sont des chéloniens). On peut dire qu’ils n’ont pas une technique très orthodoxe. Comme tout le monde, ils ont des prises simples constituées d’un enchaînement de coups de pied ou de poing. Ils exécutent également des coups de pied sautés classiques mais aussi des projections spéciales. Les tortues peuvent chopper un adversaire et l’envoyer bouler à travers l’écran, le tout servi avec un beau zoom. A l’époque, ça faisait son petit effet. Elles peuvent également le prendre par un bras et le balancer de gauche à droite en le fracassant bien sur le sol. Et ça, c’est bien fendard.
Au final, nos gentils mutants verts ont plus d’une dizaine d’attaques à leur disposition. Tout ça en utilisant seulement 2 boutons. Un pour sauter si nécessaire et l’autre pour frapper. Tous les coups étant portés avec le bouton Y, les prises se succèdent rapidement. Toute la finesse consiste simplement à orienter convenablement la manette ou à frapper au bon moment. C’est vrai que dans Turtles in Time, ça bastonne dur. C’est bourrin et rapide mais les manipulations étant assez similaires, il est fréquent de ne pas exécuter la bonne attaque. Principalement quand on veut faire une projection donnée. Néanmoins cela est tout relatif, car ce n’est pas énervant outre mesure.
Après s’être familiarisé avec les commandes, on avance et on pète la tronche à tout ce qui bouge. Les 4 premiers niveaux se déroulent à New York, d’abord au centre ville, puis dans les bas-fonds, ensuite dans les égouts et enfin au cœur du Technodrome. Le début peut paraître légèrement terne et sans grand challenge, car les ennemis manquent de punch. Les choses commencent après le combat contre Shredder. En rogne de s’être fait battre par les tortues, il les envoie voyager dans le temps, et c’est à partir de là que le titre du jeu prend tout son sens.
Effet comique assuré :
Shredder ne fait pas les choses à moitié et téléporte les tortues dans la préhistoire, au temps des dinosaures. Les ennemis sont plus variés et beaucoup plus vifs, par conséquent le jeu est plus rythmé et forcément plus amusant. En plus ces méchants sont des gros bouffons qui ont un gros pois chiche à la place du cerveau. Ils ne ratent pas une occasion pour se faire humilier. Doués comme ils sont, ils réussissent à se taper dessus ou à coincer leur arme. Certains sbires ont des haches et s’en servent aussi bien qu’un manche à balai. Cela peut arriver qu’en voulant toucher une tortue, ils plantent la hache dans le sol puis essayent de la retirer dans un rictus risible. En fait, voilà tout l’intérêt du soft, il est bourré d’humour. Les gags pleuvent autant du côté des gentils que du côté des pas beaux. Le mieux est de pouvoir jouer à 2 simultanément. On se fend la poire à se moquer de son camarade qui n’a pas vu venir un gag. Par exemple, sur le bateau pirate, le plancher est traître puisque certaines planches mal fixées peuvent éclater la tronche des batraciens (flûte, non, chéloniens). Hihihi !
Plié en 2 :
Avec Turtles in Time, Konami montre encore sa maîtrise de la Super Nintendo. Techniquement le jeu en jette. Les effets spéciaux spécifiques à la console sont utilisés à foison et surtout à bon escient. C’est bon de projeter les autres à travers l’écran (une fois qu’on a pigé le truc). On prend énormément de plaisir à castagner tout ce qui bouge. On passe son temps à taper mais l’action est diversifiée. D’abord, les prises sont nombreuses et ensuite les niveaux sont différents. Il y a du classique comme de l’inédit, par exemple il y a un stage possédant une ambiance à la F-Zero. Le seul reproche que l’on puisse faire est au niveau de la durée de vie. Les développeurs ont misé sur l’action en bridant la difficulté. Il en résulte donc qu’en jouant à 2, on voit la fin en moins d’une après-midi.
Moi qui n’apprécie guère les Beat Them All de la sorte, car je trouve ce genre beaucoup trop répétitif, j’ai été séduit par Turtle in Time. Il est varié et principalement très rigolo.
PS : Pour faire une projection, il faut d’abord frapper son adversaire, ensuite avancer à sa hauteur et faire se confondre les 2 sprites (celui du héros et celui de l’ennemi), puis appuyer sur le bouton Y.