A la sortie de la Super Nintendo, la console avait besoin de titres forts et accrocheurs. Irem sortit donc son joker de sa poche et nous gratifia d’une nouvelle version de R-Type. Super R-Type reprend le déroulement et l’histoire de R-Type II. 2 ans après sa défaite, l’Empire Bydo a presque retrouvé toutes ses forces. Les hauts dirigeants de l’espèce humaine sont avertis de cette menace imminente et convoquent la même équipe qui avait écrasé quelques années auparavant ces être venus du fin fond du cosmos. L’escadron est composé de plusieurs vaisseaux R9 sur-armés et bien évidemment vous en faites partie. Vous, le glorieux héros qui avez botté le cul de ces ignobles créatures hors de ce monde.
Encore et toujours le même plaisir :
Le jeu n’apporte pas de surprises et est dans la continuité de la série. Le parcours comprend 7 niveaux dont certains sont identiques à ceux de la version arcade de R-Type II, d’autres s’en sont inspirés et enfin quelques-uns sont totalement inédits. Toutefois l’ambiance et les sensations de jeu sont toujours les mêmes et on ne va pas s’en plaindre. Les décors et les ennemis forment un ensemble typique des épisodes du jeu phare de Irem. Ils combinent technologie et monstruosités organiques. On commence comme à l’accoutumée dans des décors très Hi-Tech avec des adversaires mécaniques, ensuite on traversera dans les prochains mondes des environnements plus minéraux et des ennemis faits de formes vivantes. Puis on devra se frayer un chemin entre d’énormes croiseurs armés jusqu’aux dents. Viendront après des passages où le décor en mouvement formant un labyrinthe est le principal adversaire, et là compte plus l’adresse que le bourrinnage. Pour finir, le dernier niveau est un classique de la série, dans les entrailles de Bydo, la pire des batailles va faire rage.
La particularité de cette série :
A la fin de chaque level, on a droit à un big Boss à l’aspect plutôt répugnant, car ils sont généralement faits à la fois de matière vivante et de composants mécaniques. Ils n’ont qu’un seul point faible (sauf le premier) et leur envoyer un méga-tir dans cette partie est la clef de la réussite. Mais avant d’arriver ici, il faudra traverser des mondes hostiles parsemés d’embûches et de gros méchants pas beaux. Heureusement vous avez à votre disposition l’arme la plus polyvalente de tous les temps, il s’agit de la Force, fruit de la fusion de la technologie des hommes avec le pouvoir des êtres Bydo. La Force, ou la nacelle, sert de bouclier et d’arme d’attaque, elle peut rester accrochée au R9 ou bien être envoyée en première ligne sur les ennemis. De cette manière on peut rester à l’abri loin du feu de l’action, en contrepartie on ne peut utiliser les armes spéciales. C’est donc un choix à faire en fonction de la technique d’attaque que vous voulez opérer.
Là où le bas blesse :
Cette version de R-Type se devait de convaincre et d’exploiter les qualités de la 16 bits de Nintendo. Côté visuel, cela semble réussi. Les graphismes sont très colorés et sont fidèles à ceux de l’arcade. Bien sûr pour les niveaux reprenant ceux de R-Type 2. Quant aux originaux ils cadrent parfaitement à l’ambiance mais sont quand même plus sombres avec une ambiance encore plus lugubre. En fait il n’y a que le premier niveau qui dénote un peu : il fait légèrement vide et le background est assez terne.
Côté sonore, c’est pas mal mais on pouvait espérer mieux d’une Super Nintendo. Les musiques sont des remixes de celles de R-Type I et II. Elles sont donc forcément bien pour les nostalgiques comme moi mais il faut tout de même admettre que toutes les capacités de la console ne sont pas exploitées et c’est bien regrettable. On peut faire à peu près la même constatation du point de vue des bruitages. Dans l’ensemble ils sont très réussis, il n’y a que les bruits d’explosions qui à mon goût sont un peu justes et cela est gênant dans un shoot them up.
Côté animation, c’est la catastrophe. Habituellement, le vaisseau R9 n’est pas très rapide. L’intérêt principal du jeu n’est pas là mais porte sur le maniement de la nacelle (je le répète encore une fois pour ceux qui sont durs de la feuille). Avec Super R-Type, c’est un vrai calvaire, le scrolling est très lent et le jeu en devient soporifique. La faute à qui ? A une mauvaise programmation. Du début à la fin de l’aventure, des ralentissements intempestifs et des clignotements nombreux apparaissent dès qu’il y a un peu de monde à l’écran. Si vous essayez le jeu en hard, vous comprendrez votre douleur. Il n’y a pas un moment où le jeu ne rame pas et le pire est la disparition complète de quelques sprites pendant plusieurs secondes. Comment les éviter si on ne les voit pas ?
Côté jouabilité, c’est correct mais sans plus. En fait, le vaisseau R9 et la nacelle sont très maniables. Le problème vient de l’animation, on a l’impression de piloter un char d’assaut quand quelques ennemis sont présents et dès que l’écran est nettoyé, la vitesse retrouve son état normal et le vaisseau accélère et… c’est le crash. Surpris par ce brusque regain de vitesse, on fonce droit dans un obstacle et on perd une vie.
Indécis :
D’un côté j’aime franchement ce jeu car je suis un inconditionnel de la série, et de l’autre côté je suis extrêmement déçu par l’animation déplorable qui gâche le plaisir. On retrouve les mêmes sensations que dans les épisodes précédents car Irem n’a apporté aucune innovation. On ne s’en plaint pas car on aime ça. Le problème est l’extrême lenteur du jeu. Les premiers shoot them up de la console sont loin d’être parfaits, ils souffrent tous de ralentissements et de clignotements mais Super R-Type est à ce niveau le pire de tous. En ressort donc un sentiment mitigé, par moments on savoure ce shoot et par d’autres on le déteste.