Ce Super Metroid, le 3ème épisode de la saga, est celui qui aura le plus marqué les joueurs. Autant vous le dire tout de suite, pour moi il s’agit ni plus ni moins de l’un des meilleurs jeux de tous les temps.
Super Metroid reprend le concept de ses deux aînés ; c’est un jeu d’aventure-action. Le but du jeu est de déambuler dans des labyrinthes creusés dans les souterrains d’une planète que l’on nomme Zebes, repaire des fameux pirates de l’espace.
Samus Aran, personnage énigmatique et solitaire dont on ne sait pas très bien si c’est un humain ou une machine, se rend sur cette planète hostile, après que le dernier exemplaire vivant de metroid ait été volé par « Ridley » dans un laboratoire en charge de l’étudier.
Samus lui emboîte le pas, et atterrit à la surface de Zebes, sous un orage et une pluie acide battante…
On se retrouve donc planté là, au milieu de nulle part, à se demander où l’on va bien pouvoir aller. Sans une bribe d’information sur la tâche à accomplir, tout ce que vous savez c’est que vous devez retrouver la larve. Vous partez donc à la découverte de cet endroit peu accueillant.
Et c’est l’une des grandes forces de ce jeu : le sentiment d’être absolument seul, abandonné sans aucune indication sur ce qu’il y a à faire, contrairement à l’épisode GBA. On doit donc se débrouiller seul et partir explorer au hasard l’immense aire de jeu, où l’on va s’enfoncer de plus en plus dans les profondeurs de Zebes, habitée par une faune et une flore agressives.
On a une liberté d’action assez énorme. D’ailleurs, la première fois que j’ai terminé ce jeu, je me suis rendu compte plus tard que je n’avais pas pris le cheminement « officiel ». Certes, on ne pourra ouvrir certaines portes qu’à certains moments du jeu, après avoir rempli une certaine action, mais on n’est pas tout le temps bloqué. Tant et si bien que le joueur ressent une sensation d’abandon, livré à lui-même ; on est perdu. Il faut se battre pour survivre et trouver la sortie. Tel semble être le credo de cet opus.
Le gameplay de ce Metroid est très très riche. Il y a tout un équipement à rassembler, divers costumes, des capacités spéciales comme la fameuse boule morphing, la vitesse supersonique, la vision à travers les murs,… et de nombreuses armes de plus en plus puissantes. En tout une vingtaine d’upgrades, qu’il faudra parfois associer entre elles pour former d’autres attaques. Quand Samus est suffisamment équipée, le personnage dégage vraiment une impression de surpuissance.
Il faudra bien ça pour vaincre les boss, tous très impressionnants de par leur taille et leur difficulté, à tel point qu’on redoute à chaque fois le moment où l’on sent que l’affrontement va arriver.
Pour la partie technique, le jeu date tout de même de 1994, mais reste très appréciable à l’œil. Il ne rivalise certes pas avec un Donkey Kong Country ou un Yoshi’s Island (sortis plus récemment), mais sait faire valoir ses qualités. On retiendra l’excellente animation des personnages, dont les mouvements sont très bien détaillés, le plus impressionnant à l’époque restant la course supersonique de Samus. Les environnements sont également à l’honneur puisqu’au-delà de leur design réussi, très organique, on pourra se réjouir de leur diversité. Il y en a pour tous les goûts, de la lave à l’eau, en passant par un vaisseau échoué ou des caves sombres.
Côté son, je connais peu de jeux ayant un rendu sonore autant en osmose avec le design graphique. Un point qu’il convient de souligner est l’ambiance unique qui se dégage de ce jeu, très sombre et mystérieuse, et le son y est pour beaucoup. Les musiques qui accompagnent les niveaux sont très étranges et restituent bien le sentiment d’être seul, très loin de tout, et de descendre de plus en plus dans les entrailles de cette planète.
Avec ce Super Metroid, Gunpei Yokoi a réussi son pari : donner dans le machiavélisme à outrance, de manière à plonger le joueur dans une ambiance teintée de solitude, d’inquiétude, d’oppression, et surtout une totale inconnue sur ce qui nous attend derrière la porte suivante.
Honnêtement, Super Metroid est un très grand jeu dans son genre, à savoir l’aventure/action/plates-formes. Je pense qu’il reste encore une référence malgré ses 12 ans d’âge. D’ailleurs, il vient d’être élu 10ème meilleur jeu de tous les temps par le site de référence IGN.