Super Gussun Oyoyo est un jeu vidéo Super NES publié par Banprestoen 1995 .

  • 1995
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Super Gussun Oyoyo

3.5/5 — Très bien par

Certains ont des goûts bizarres quand même. Par exemple je me rappelle d’une ex-copine qui mangeait des pâtes au chocolat. C’est pas encore du hareng à la chantilly, mais ça me serait pas forcément venu à l’idée de mélanger les deux, même si j’aime les pâtes et le chocolat séparément. Et pourtant elle m’avait fait goûter, et j’avais bien aimé. De la même façon (et vous allez voir à quel point mon esprit chaotique peut aller chercher ses analogies super loin), j’ai été fort surpris lorsque j’ai découvert que les gars de chez IREM avaient décidé de mélanger Tetris et Lemmings dans un seul et même jeu. Et là encore, en goûtant je m’aperçois que c’est pas si dégueulasse que ça.

GUSSUN ET OYOYO SONT DANS UN TABLEAU

Aussi connu en tant que « Risky Challenge » aux États-Unis, le jeu d’arcade Gussun Oyoyo a donc connu des portages sur Super Famicom, Saturn et PlayStation. La Super NES nippone a même connu une suite apparemment inédite.

Le jeu étant exclusivement en japonais sur la 16 bits de Nintendo, impossible de vous dire de quoi ça parle. Tout ce que je puis vous certifier, c’est qu’il s’agit de guider le personnage principal, sorte de petite marionnette ridicule, vers la sortie de chaque niveau.

I DID IT MY WAY

Super Gussun Oyoyo est donc un jeu de réflexion qui s’apparente à la fois à Lemmings et à Tetris. Du premier, il reprend le principe de personnages qui avancent bêtement, droit devant eux, et qu’il va falloir guider vers la sortie en leur construisant un chemin. Comme il n’y a qu’un seul personnage à l’écran, ça serait plutôt Mario & Wario la référence, d’ailleurs, plus que Lemmings. Du second, il conserve le concept d’empilement de formes géométriques, puisque c’est par le biais de ces dernières que vous allez créer votre chemin.

Concrètement, chaque niveau représente un niveau fermé, avec une porte de sortie. Cette dernière est inaccessible de prime abord. Le sol de ce niveau est plus ou moins accidenté, et il y a même parfois des ennemis qui peuvent être mobiles ou immobiles. Mais votre principal adversaire, c’est le temps : car si le parcours n’est pas chronométré, il n’empêche que le niveau de l’eau monte sans cesse dans la salle. Or, dès qu’il n’a plus les pieds au sec, votre protégé se meurt.

Ne supportant pas la vue de ces noyades intempestives (vous pouvez recommencer les niveaux à loisir), vous n’avez d’autre choix que de l’emmener rapidement vers la sortie. Vous êtes un bâtisseur, et cela tombe bien puisque des pièces géométriques chutent sans cesse du haut de l’écran. C’est elles et elles seules que vous pourrez diriger : vous les déplacerez latéralement au moyen de la croix directionnelle et pourrez les faire tourner sur elles-mêmes, dans un sens ou dans l’autre, grâce aux boutons A et B.

De temps à autre, ce n’est plus une pièce qui tombera, mais une bombe. Vous ne pourrez bien entendu pas la faire tourner (oui, moi aussi j’ai vu dans cette phrase une amorce de jeu de mot, mais je ne sais pas comment l’emmener) mais vous vous en servirez pour détruire les ennemis. Notez que vous pouvez aussi les écraser avec une pièce, mais autant conserver ces dernières pour construire votre chemin.

Une fois le personnage parvenu jusqu’à la porte, vous avez terminé le niveau et pouvez passer au suivant. C’est là votre objectif principal ; vous pouvez la plupart du temps gagner sans tuer qui que ce soit. Par contre, vous gagnerez des bonus de score si vous éradiquez les menaces.

LE CŒUR QUI JOUE OYOYO

Il fallait y penser. Gussun Oyoyo a le mérite de proposer un concept hybride franchement original et, à dire vrai, franchement amusant aussi.

Visuellement ce n’est pas la panacée, mais qui irait reprocher à Tetris d’être trop carré ou à Lemmings de manquer de détails ? les graphismes sont certes basiques, mais on reconnaît néanmoins le style un peu granuleux d’IREM. Quoi qu’il en soit, Gussun Oyoyo ne fait peut-être pas honneur à son support de par sa réalisation, mais il est tout de même assez mignon, et les musiques entraînantes comme les bruitages rigolos aident à faire passer la pilule.

À jouer par contre, c’est une vraie réussite. Et le constat est d’autant plus surprenant pour moi que je ne suis pas, mais alors pas du tout, fan de Tetris à la base. L’aspect sans doute trop abstrait du jeu m’a probablement rebuté, mais ici les situations sont concrètes : il ne s’agit plus d’imbriquer des pièces farfelues, il s’agit de sauver une vie !

Et autant dire que la mission n’est pas de tout repos. Super Gussun Oyoyo a beau se parer d’un premier niveau en forme de tutoriel, il n’en reste pas moins que la suite du jeu est terriblement compliquée. Il faut à la fois des réflexes et une propension à réfléchir vite si l’on veut s’en sortir. Et en fait, je crois que c’est plutôt ça qui m’a toujours fait chier dans Tetris, moi qui préfère les jeux plus cool et/ou demandant moins de neurones.

Mais là on s’accroche plus volontiers, encore une fois grâce au concept sympatoche. Et si vraiment cela ne vous suffit pas, il reste encore le deuxième épisode.

Super Gussun Oyoyo