Rares sont les séries à atteindre le chiffre cinq et à rester fraîches et pimpantes. Super Bomberman fait plus fort, puisqu’il ne s’agit que d’une sous-saga au sein d’une franchise nettement plus vaste, comprenant des dizaines d’opus sur quasiment toutes les consoles de la Création. Comment ?! Vous ne connaissez pas Bomberman ? Laissez-moi faire les présentations, dans ce cas.
SOMETHING’S BLOWIN’
Super Bomberman 5 est probablement pourvu d’une histoire, mais comme je ne la connais pas et que tout le monde s’en contrefout, je vais plutôt vous parler du principe de jeu, au cas où vous feriez partie des trois Terriens n’ayant jamais entendu parler de l’œuvre majeure d’Hudson.
Imaginez une arène vue de dessus. L’arène est complètement cloisonnée, et parsemée d’obstacles tels que des rochers, colonnes, barils, caisses, pneus, etc. selon l’ambiance. Maintenant, imaginez cinq gugusses en forme de polichinelles dont la tête rondouillarde pourrait passer pour un casque de moto. Sympathiques, n’est-ce pas ?
Et pourtant, que vous a dit Tonton Bush sur les terroristes ? Hein ? Que même s’ils ont une bonne bouille, ils tuent des gens et menacent la sécurité de l’ALC (Amérique Libre et Capitaliste). Et effectivement, les Bombermen ont beau sembler avenants, ils n’en restent pas moins des poseurs de bombes.
Les bombes explosent en croix. En effet, leur souffle suit le couloir formé par les divers obstacles. Cependant, certains de ces obstacles peuvent être détruits et d’autres non. Le but du jeu sera donc de vous frayer un chemin jusqu’à votre adversaire à coups de bombes, puis de défaire ledit adversaire. Pour ce faire, rien de plus simple : la moindre touche le tue instantanément. Ah, que j’aime l’odeur du napalm au petit matin !
À LA FIN, IL N’EN RESTERA QU’UN
Bien entendu, Super Bomberman 5 propose son lot de trouvailles, ou tout au moins d’éléments repris des précédentes itérations. Pour commencer, le mode solo, simple préambule à la grande baston et constitué de cinq mondes de trois ou quatre arènes chacun, peut désormais être joué… à deux !
Ensuite, la palette de mouvements propres aux Bombermen a grandement augmenté. Si, au commencement, votre avatar ne pouvait que poser une bombe là où il se trouvait, il peut désormais l’envoyer valser d’un coup de pied (elle ne s’arrêtera que lorsqu’elle rencontrera un obstacle ou un adversaire, à moins qu’elle n’explose avant) ou bien encore la soulever pour la jeter au loin.
En outre, il trouvera toute une palanquée d’options sous les décombres des obstacles détruits : de quoi augmenter la portée des bombes ou le nombre que l’on peut poser à la fois (une seule par défaut), accroître la vitesse de vos déplacements, mais aussi de quoi jouer les passe-murailles (puisqu’en règle générale vous ne pouvez pas avancer lorsqu’une bombe ou un mur se trouve devant vous), de quoi paralyser les adversaires…
Et différents types de bombes : les bombes à retardement n’explosent que lorsque vous appuyez sur le bouton idoine, les mines n’explosent que lorsqu’on passe dessus, les bombes cloutées peuvent détruire plusieurs obstacles à la fois, les bombes à tête chercheuse poursuivent l’adversaire, etc.
Enfin, dernière option, héritée pour sa part de la version PC Engine, vous pourrez également trouver des œufs. Si vous passez dessus, vous vous retrouverez à chevaucher une bestiole étrange, croisement entre un lapin de Pâques et un Yoshi. Cette monture permet de se déplacer plus vite, encaisse une explosion à votre place (suite à quoi elle disparaît bien entendu), et est même dotée d’une capacité spéciale, différente selon sa couleur.
Notez enfin que lors des parties en multi, si jamais vous mourez prématurément, vous n’aurez pas besoin d’attendre que les autres joueurs en aient terminé : vous réapparaissez sur les côtés de l’écran, dans un vaisseau, et pouvez vous amuser à balancer des bombes sur les survivants !
LE TERRORISME N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI AMUSANT
Du point de vue de la réalisation, Super Bomberman 5 ne se distingue pas vraiment du lot. Les graphismes sont jolis, les animations fluides et la bande-son guillerette comme il faut, mais disons que depuis Super Bomberman 3 on ne ressent pas la moindre progression en la matière.
À vrai dire, s’il est un point où Super Bomberman 5 surclasse grandement ses aînés, c’est probablement en terme de fun. Avec toutes ces petites améliorations, toutes les options qu’il propose, il enrichit d’autant le gameplay. Les matches en deviennent plus tactiques et, paradoxalement, plus amusants aussi.
Bien entendu, si j’avais dû écrire ce test à la sortie du jeu, je ne vous aurais conseillé l’achat que si vous n’aviez jamais pratiqué la série, ou pas depuis longtemps à tout le moins. Mais aujourd’hui je ne saurais que trop vous suggérer de vous y essayer. Bomberman se consomme sans modération, alors n’hésitez plus.