Super Adventure Island est un jeu vidéo Super NES publié par Hudson Soften 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Super Adventure Island

3.5/5 — Très bien par

Nintendo a toujours été jaloux de Wonderboy. Le petit héros de Sega incarnait à l’époque l’exemple parfait du jeu de plates-formes réussi, avec un univers et des personnages attachants, des touches d’originalité et un principe novateur. Certes, à la fin des années 80, ni Alex Kidd ni Wonderboy ne risquaient sérieusement de menacer la suprématie de Mario en tant que mascotte, mais Nintendo est comme ça : il n’a jamais aimé que les autres aient les bonnes idées à sa place. C’est alors que tout semblait perdu que surgit hors de la nuit le développeur Hudson Soft, son attaché-case rempli d’idées pour programmer une parfaite imitation de Wonderboy mais avec un nouveau petit héros dont le principal mérite serait d’éviter de coûteuses procédures juridiques entre les deux entreprises : Adventure Island. Que ce soit sur les consoles Nintendo ou NEC, la série des Adventure Island a donc toujours été un plagiat intégral des diverses aventures du petit héros de Sega, rebaptisé pour l’occasion Master Higgins et coiffé d’une casquette.

Dans cette version Super NES, la copie des principes de jeu de Wonderboy atteint un stade presque parfait : le joueur dirige Higgins, un petit sauvage à moitié nu à travers des îles paradisiaques, des cavernes ou des forêts, en combattant la faune et la flore à coup de tomahawks et de boomerangs (qui peuvent être upgradés à deux reprises : il s’agit sans doute de la seule touche personnelle de ce soft). Higgins peut également enfourcher un skateboard pour aller plus vite mais il le perd en cas de contact avec l’ennemi. Tout comme dans Wonderboy, la principale caractéristique d’Adventure Island tient à ce que non seulement Higgins meurt au moindre contact avec un ennemi, mais que sa vitalité diminue sans cesse s’il ne s’alimente pas. Heureusement, les îles tropicales regorgent de fruits et il faudra donc attraper ces fruits-bonus le plus souvent possible afin que le petit personnage ne meure pas d’inanition.

Réalisation technique :

Plagiat oblige, Super Adventure Island propose des univers tropicaux rafraîchissants et un trait graphique très enfantin, voire même grossier si on se montre un tantinet difficile. En tout cas, le tout est à la fois mignon et coloré. L’animation n’est pas très significative, vu qu’il n’y a pas grand chose d’autre à animer que le petit héros. En revanche, un grand sujet d’étonnement est la bande sonore, avec des thèmes musicaux extraordinairement rythmés et entraînants, qu’on s’attendrait plus à entendre dans une discothèque de Cancún que dans un jeu vidéo japonais. La jouabilité n’est pas tout à fait optimale : le principe des sauts est assez perturbant vu qu’il est nécessaire d’avoir un peu d’élan pour qu’ils soient efficaces. Cela oblige le joueur à des sauts aux millimètre près lorsqu’il s’agit de faire un bond d’une petite plate-forme jusqu’à une autre petite plate-forme.

En bref : 13,5/20

Evidemment, Super Adventure Island ne propose qu’un gameplay de console 8-bits, une absence d’originalité à ce point voyante qu’on est un peu gêné pour les programmeurs et une réalisation mignonne mais sans éclats. Reste que le principe, basique et efficace, avait déjà fait ses preuves depuis longtemps, et que Super Adventure Island ne prétend pas être autre chose que ce qu’il est : un jeu de plates-formes totalement classique et sans prétentions. Sur les consoles 16-bits, il est indéniablement plus charmeur et intéressant que le faiblard « Wonderboy III : Monster Land » de la Megadrive. Même si les aventures de Master Higgins ne sont absolument pas le jeu de siècle, ni même de l’année ou du mois, elles n’en restent pas moins un chouette petit jeu de plates-formes « petit budget »… !

Super Adventure Island