Street Fighter II est le jeu que tout le monde attendait. Après avoir déchaîné les foules et vidé les portefeuilles dans les salles d’arcade, il est évident que l’adaptation sur la console 16 bits de Nintendo rencontrerait également un phénoménal succès. Dès sa sortie sur les bornes, ce beat them up fut déclaré « le jeu de l’année » par une multitude de magazines de la presse spécialisée et ce de par le monde entier. Il était considéré comme le meilleur et le plus fabuleux jeu de baston qui puisse être créé. Un monument, une légende, que dis-je ! Un mythe !
Street Fighter II nous montre le déroulement d’un tournoi clandestin visant à célébrer le plus fort et talentueux combattant de la Terre. Les affrontements se font de par le monde hors d’un ring et sans arbitre. La seule règle à respecter est que le vainqueur est celui qui a remporté 2 manches. Ensuite tout est permis : les coups en dessous de la ceinture, les prises pas très catholiques comme les écrasements de la colonne, les protections métalliques sur les membres et même les armes blanches, du moment que ça castagne dur tout le monde est content.
On a le choix parmi 8 combattants tous différents qui ont, pour la plupart, un compte à régler avec le maître des arts martiaux, le terrible M. Bison. Après avoir pris le personnage qui nous convenait le plus, on affrontera les 7 autres combattants afin de déterminer lequel est le plus apte à se battre contre le big Boss. Si vous réussissez à vaincre vos 7 premiers adversaires, cette personne sera vous. Mais avant de rencontrer M. Bison, 3 autres Boss vous attendent et se feront une joie de vous massacrer. Il y a Ballrog, le boxeur qui frime devant le public déchaîné de Las Vegas, Vega aussi agile que ses griffes en acier sont aiguisées et enfin Sagat un imposant boxeur thaï qui a une sacrée allonge. Chacun des boss ainsi que tous les autres opposants ont leurs propres techniques. Ils ont tous des coups de base comme des frappes aux poings ou aux pieds et aussi des projections mais exécutés différemment. Le mieux est qu’en plus ils ont 2 ou 3 coups spéciaux ravageurs. Par exemple, Blanka la bête fauve peut électrocuter son adversaire après avoir appuyé comme un taré sur un bouton de coup de poing ou se jeter en boule sur lui après avoir reculé 2 secondes et en avançant brusquement en appuyant simultanément sur un coup de poing. L’une des forces de Street Fighter II est comme vous l’avez remarqué la simplicité avec laquelle les coups spéciaux se déclenchent. L’autre point essentiel est la variété des attaques, avec au total plus de 100 prises, il y a de quoi faire. La maniabilité est excellente donnant ainsi d’énormes possibilités. Il est très grisant de latter son opposant avec des enchaînements destructeurs. Un bon coup de poing sauté dans la face suivi d’un autre crochet et enfin finir avec un dragon punch calme son adversaire.
Le soft prend toute son ampleur en mode 2 joueurs. Avec la diversité des personnages, tout le monde trouve chaussure à son pied. Chun Li la Chinoise excelle dans les combats aériens, Dhalsim avec ses bras qui s’allongent est doué pour repousser ses adversaires mais sa lenteur est un handicap contre les persos forts au corps à corps. Ainsi même Zangief peut le déchirer une fois qu’il est à bout portant. La première chose qui impressionne est l’intelligence des combats. Frapper bêtement comme une brute ne paye pas, il faut étudier la technique de son compagnon et le contrer avec une attaque appropriée. Cela est possible grâce à la jouabilité parfaite du produit. Toutes les touches de la manette sont utilisées, l’animation et la gestion des sprites sont de bonne facture offrant une excellente prise en main. En fait tout est haut de gamme (pour l’époque), les graphismes sont superbes autant que les sprites et la bande sonore est très correcte (quelques musiques nazes mais rien de méchant). Avec cette version Super Nintendo on retrouve les sensations géniales des bornes d’arcade. Certes, la réalisation est en deçà de celle de l’arcade, il y a moins de bruitages, des graphismes plus grossiers, quelques détails en moins mais l’action est la même et c’est le principal.
Conclusion :
Les suites de Beat them up se ressemblent énormément, au contraire de celles des autres styles de jeux où les développeurs essayent tant bien que mal de créer de nouvelles aventures. Généralement la version la plus récente reprend intégralement le contenu de l’ancienne et ensuite l’améliore. Il y a une plus belle réalisation, plus de stages, plus de vitesse, plus de combattants, plus de coups, que du plus. De cette manière l’intérêt de Street Fighter II diminue après chaque nouvelle édition : Street Fighter II’, Street Fighter II Turbo, Super Street Fighter II… surtout après avoir joué à Street Fighter II Turbo, le premier Street sur Super Nintendo paraît bien lent.
Au final Street Fighter II écope d’un 8, mais d’un 8 qui se rapproche d’un 7. Pourquoi ? parce qu’il est clair que le jeu est nettement inférieur aux versions qui suivirent. Par contre il offre encore un bon challenge et ses quelques particularités (barre de vie diminuant très vite, des coups qui durent plus longtemps…) l’empêchent d’avoir une note plus basse. Et puis après tout Street Fighter II est toujours amusant.
Astuce : Afin de profiter pleinement du mode Battle, exécutez la manip suivante quand le logo Capcom apparaît : Bas, R, Haut ,L ,Y ,B. Ainsi vous pourrez choisir 2 fois le même perso.