Star Ocean est un jeu vidéo Super NES publié par Enixen 1996 .

  • 1996
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Star Ocean

5/5 — Parfait ! par

On dit que l’univers a commencé dans un grand boum. La vie du studio tri Ace (pas de majuscule à « tri ») aussi. Un grand boum qui s’appelle Star Ocean. Malgré les résultats de vente assez moyens du titre et le fait qu’il n’ait jamais quitté le Japon, il s’impose tout simplement comme le meilleur RPG de la Super NES (ou plutôt de la Super Famicom en l’occurrence). Ceci étant dit, ne me reste plus qu’à déciller les yeux des fans de Final Fantasy et autres jeux de deuxième main. Oui, j’ose. Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît, comme disait Audiard.

LA VIE, C’EST COMME UNE BOÎTE DE CHOCOLATS

L’histoire commence dans le village de Kratos, paisible bourgade comme on en trouve dans n’importe quel RPG, avec des chevaliers, des magiciens, des prêtres, des forgerons… Bref, tout le parfait attirail médiéval-fantastique. Ici vivent Ratix Farrence, son pote Dorne Murtough (qui est sans doute trop vieux pour ces conneries) et sa potesse Millie Chliette, fille du soigneur du village. Lorsqu’un mal invisible s’en prend aux habitants d’une ville proche de Kratos et les transforme en statue, le papa de Millie court aider. Las, non seulement il n’y peut rien, mais lui-même est touché. Partant alors chercher de l’Herbe Meteox (censée tout guérir), Ratix et ses amis tombent sur deux gens un peu particuliers.

C’est là que les poncifs du genre vont complètement voler en éclat. D’un seul coup, le joueur se retrouve non plus dans un contexte d’heroic-fantasy, mais s’envole vers du grand space-opera. Oui, en matière d’ambiance, Star Ocean est plus proche de Phantasy Star que des autres.

ET POURTANT, IL BOUGE !

Star Ocean est un RPG, nous sommes d’accord. Reste donc à définir à quel sous-genre il appartient, et là c’est nettement plus compliqué. RPG classique, action-RPG, Dungeon Crawler, Tactical…? Laissons tomber les deux derniers. Pour ce qui est des deux premiers, disons que Star Ocean est un peu des deux.

En effet, le système de combat de Star Ocean se rapproche un peu de celui de Tales of Phantasia (jusque là c’est pas des références de tarlouse, hein ?). Les affrontements se déclenchent de manière aléatoire, lorsque l’on se déplace sur l’atlas ou dans une zone hostile, et ils se déroulent sur un écran dédié, et non pas là où on se trouve. Ce qui aurait tendance à nous orienter vers un système classique à la Final Fantasy. Oui, mais non.

Parce qu’en combat, les personnages n’attendent pas de se faire marraver avant de pouvoir attaquer, il n’y a pas de système de tours de jeu. Tout le monde, alliés comme adversaires, se déplace en même temps et attaque comme bon lui semble. Ou plus précisément comme bon vous semble, puisque c’est encore vous le maître, nom de Dieu. Votre équipe peut comprendre jusqu’à quatre personnages, mais vous n’en dirigez qu’un à la fois. C’est donc l’intelligence artificielle qui gère le reste de votre équipe, ainsi que les adversaires. Et comme ladite AI n’est pas trop mauvaise, cela convient parfaitement. Quant à vous, vous utilisez le bouton A pour cibler un adversaire, puis pour le frapper. Vous pouvez également utiliser les gâchettes L et R afin de déclencher une attaque spéciale, à condition que vous l’ayez apprise et que vous l’ayez assignée à la gâchette. Chacune peut être dédiée à une attaque différente.

Ces capacités peuvent être aussi bien des compétences à courte ou à longue portées pour les guerriers, ou des sorts (qui fonctionnent aussi bien de loin que de près) pour les magots. Il existe également des capacités qui ne servent pas en combat, mais qui auront leur utilité en cours de jeu pour augmenter vos statistiques, ou pour pouvoir réaliser certaines actions : par exemple, vous devrez obtenir les capacités Technologie, Minéralogie et Usages des Fées (c’est une traduction perso, hein) pour pouvoir pratiquer l’alchimie. Les capacités s’apprennent petit à petit, et deviennent de plus en plus efficaces à mesure qu’elles augmentent en niveaux (jusqu’au niveau dix). Pour ce faire, il vous en coûtera des SP, que vous gagnez à chaque fois que votre personnage monte lui-même d’un niveau.

Pour le reste, Star Ocean est plus classique. Votre quête comprend son lot de visites de villes, de discussions avec nombre de PNJ, de visites de dangereux donjons… Le menu hors combats permet de gérer vos capacités, vos objets et votre équipement, de vérifier le statut de vos personnages et de faire des réglages sur leur formation de combat.

VERS L’INFINI ET AU-DELÀ

Soyons clairs : Star Ocean est une claque à tous les niveaux. Son scénar’ par exemple : ça commence comme le plus pitoyable des sous-RPG, et ça finit dans une espèce d’apothéose spatiale alors que rien ne nous le laissait prévoir… Rien ? Comment ça, rien ?! Et cette intro, alors ? Dès le départ, on se croirait dans un film (bon, faut remettre dans le contexte hein) : les noms des créateurs apparaissent un à un alors qu’une catastrophe cosmique semble se produire en arrière-plan.

Parmi ces noms, un certain Motoi Sakuraba. Il n’est pas encore une star, mais il va le devenir. Et à l’écoute des compositions qu’il a créées pour Star Ocean, on comprend tout à fait pourquoi. Ses mélodies évoquent tout un tas de sentiments, parfaitement raccords avec chaque situation.

De fait, le joueur s’extasie devant ces amas de pixels. La finesse des détails, le choix des couleurs, les effets visuels, les petites animations… Tout concourt à la réussite du titre. C’est superbe, c’est grandiose.

Et quel rythme ! Les combats sont moins nombreux que dans la plupart des autres séries du genre, mais ils sont nettement plus nerveux. Ça bouge dans tous les sens (c’est d’ailleurs parfois un peu le foutoir pour s’y retrouver) et pourtant ça reste totalement jouable de bout en bout. Par contre, ce petit côté « Action Directe » implique une difficulté supplémentaire pour les fins tacticiens, qui aiment prendre leur temps pour réfléchir à leur prochain coup. Et comme la quête n’est pas entrecoupée d’incessants et interminables combats, elle ne souffre d’aucune perte de rythme. Si bien qu’elle est un peu plus courte (en terme d’heures passées derrière l’écran) que ses consœurs. Mais à tout choisir, il vaut mieux y passer un peu moins de temps et y prendre bien plus de plaisir, non ?

Star Ocean