En 1993, Star Fox (Starwing dans nos contrées) premier du nom fut un jeu très audacieux pour son époque, avec de la vraie 3D polygonale pour la toute première fois sur super NES. Certes la 3D était basique, mais elle apportait de toutes nouvelles sensations au joueur en le plaçant derrière le vaisseau qu’il dirigeait, contrairement aux autres shoot them up, qui jusqu’alors se déroulaient entièrement avec un scrolling vertical ou horizontal (voire une alternance des deux). C’est sans doute pour cela que le jeu rencontra un grand succès, qui était mérité. Suite à une telle réussite, Nintendo décida de développer une suite, dont certains parmi vous ont pu voir des images dans la presse de l’époque…
Histoire d’un enfant mort-né
Le grand problème de Nintendo a toujours été le temps de gestation de leurs projets : chaque titre est souvent caractérisé par un certain nombre de trouvailles très inventives qui renouvellent un genre, mais cela se fait au prix d’un temps de réflexion très long, parfois trop long. Star Fox 2 se voulait être plus qu’une simple suite : il devait innover et apporter de tout nouveaux éléments de gameplay au jeu. Hélas, le projet mit tant de temps à aboutir qu’il finit par être tout bonnement annulé, à une époque où la PlayStation commençait déjà à faire des ravages (le copyright affiché par la rom indique 1995).
Un scénario pas spécialement original
Star Fox 2 est avant tout un shoot them up en version bêta, ne vous attendez donc pas à un scénario très profond : après avoir perdu contre Star Fox, l’équipe de mercenaires engagée par la planète Corneria, Andross revient et est décidé à se venger! Pour ce faire, il envahit des planètes stratégiques du système solaire Lylat et lance des missiles sur Corneria.
Le principe du jeu
Le principe du jeu est le même que celui de l’épisode précédent : vous êtes un membre de l’équipe de mercenaires Star Fox, et vous avez été engagé pour faire le ménage à l’aide d’un vaisseau spatial équipé de canon(s) lasers, l’Arwing.
Du neuf !
La première chose qui surprend quand on commence une partie est le nombre de personnages jouables : 6 au total (les 4 de base du premier épisode plus 2 nouveaux) ! Il y a même de légères différences entre chaque vaisseau, uniquement pour l’apparence. Une autre particularité intéressante qui n’a pas été retenue dans les épisodes suivants provient du rôle tenu par la carte : plus qu’un repère pour savoir où l’on en est dans le cheminement du jeu, elle remplit ici un rôle actif, puisqu’on peut s’y déplacer librement, tout comme un certain nombre d’escouades et de missiles ennemis, qu’il faudra à tout prix intercepter pour éviter que la planète qui vous a engagé ne soit détruite.
D’autres nouveautés par rapport au précédent volet font également leur apparition, et en les voyant,
toute personne ayant joué à l’épisode sur Nintendo 64 les reconnaîtra aussitôt : au niveau de l’Arwing d’abord, avec la possibilité de laisser le bouton de tir appuyé pour accumuler une boule d’énergie que l’on peut lancer sur un ennemi après l’avoir verrouillé, mais aussi, dans toutes les missions qui ne se déroulent pas dans l’espace, la possibilité de passer du mode Arwing au mode Walker (les ailes se transforment alors en deux pattes et l’Arwing se met à marcher sur le sol), qui fait fortement penser au tank de Star Fox 64. Son maniement est cependant totalement libre, un peu à la manière du personnage d’un jeu de plates-formes 3D (pas de scrolling qui oblige à avancer) ; de plus, on peut passer d’un mode à l’autre à tout moment. Ensuite, au niveau du scénario : dès l’introduction, on remarque une sorte de station spatiale d’où proviennent les Arwings, qui est sans nul doute l’ancêtre du GreatFox, la base de l’équipe Star Fox dans la version N64 du jeu. Vous aurez aussi assez rapidement l’occasion de combattre des membres de l’équipe Starwolf, rivale et ennemie de l’équipe Star Fox, que les joueurs N64 reconnaîtront immédiatement.
Un jeu beaucoup trop court
On peut subdiviser les niveaux en deux catégories : combat spatial et combat planétaire. La différence étant qu’il est impossible de se transformer en Walker en combat spatial. Malheureusement, Star Fox 2 est un jeu qui n’a jamais été terminé, et cela se sent. Tous les niveaux, quels qu’ils soient, sont ridiculement courts et trop faciles à terminer, que ce soit les phases de shoot pures avec l’Arwing, ou les phases en mode Walker dans les mini labyrinthes formés par les bases que vous aurez pour mission de détruire. De plus, les boss sont peu originaux (chaque base planétaire a le même type de générateur peu défensif à détruire) et tous relativement faibles. Mais qu’importe ! Le plaisir de jouer à un Star Fox est toujours bien présent ! Et même si une version bêta comme celle-ci laisse un peu le joueur sur sa faim, on dirige toujours l’Arwing avec autant de plaisir dans les différents niveaux du jeu, on a tendance à user et abuser du mode Walker (qui est décidément très original) dès qu’on en a l’occasion, et on passe au final un très bon moment.
Verdict
Pour un jeu en version bêta, Star Fox 2 s’en tire relativement bien : il est jouable jusqu’au bout et ne plantera à aucun moment si vous utilisez le bon émulateur (SNES9x 1.43-WIP est le seul qui fonctionne parfaitement à ma connaissance). Aucun bug n’est à déplorer grâce à certains programmeurs qui ont corrigé les défauts que la rom avait à l’origine (comme un problème de framerate), et la maniabilité est très bonne.
Il est cependant indéniable que le jeu aurait pu être 1000 fois meilleur (des niveaux plus longs, plus peuplés et plus originaux, des boss plus variés, l’ajout d’un mode entraînement…), mais Nintendo ne lui en a pas laissé l’occasion, privilégiant Star Fox 64. Il reste malgré tout très agréable à jouer, surtout pour les fans de la série des Star Fox, qui seront ravis de découvrir cet épisode inédit de la série. A essayer !
Graphismes…………..16/20
Une 3D polygonale basique, mais on ne peut vraiment pas en demander davantage à la SNES.
Sons………………..13/20
Musiques discrètes et pas spécialement inoubliables. Bruitages corrects.
Durée de vie…………8/20
On aurait vraiment aimé plus long.
Maniabilité………….15/20
Quelques soucis pour la vue extérieure lors des phases dans l’espace. Autrement, c’est nickel.