Spirou est un jeu vidéo Super NES publié par Infogramesen 1995 .

  • 1995
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Spirou

4/5 — Exceptionnel ! par

Dans la grande série des adaptations des classiques de la bande dessinée franco-belge, Spirou constitue une des plus belles réussites d’Infogrames dans ce domaine. Le comte de Champignac est à New-York pour présenter ses dernières inventions lorsqu’il est enlevé par la cruelle androïde Cyanure. Pendant que Fantasio s’occupe de glaner des informations sur Cyanure, Spirou entame une course-poursuite à travers la grande ville et finit par secourir son ami inventeur. Malheureusement, Cyanure a eu le temps de fuir et s’est retranchée dans une base secrète où elle continue à comploter pour s’emparer de la planète. Commencera alors pour Spirou une traque tout autour du monde, qui l’entraînera à travers des paysages exotiques jusqu’en Palombie, afin d’empêcher définitivement Cyanure de nuire.

Spirou vous proposera de diriger le célèbre groom/reporter/aventurier à travers une succession de stages inspirés de ses plus célèbres aventures. Les adversaires sont relativement peu nombreux et le jeu fait la part belle aux pièges à éviter, aux passages de plates-formes et à quelques mécanismes à actionner. D’ailleurs, dans la majeure partie des cas, il est conseillé de se contenter d’esquiver les adversaires plutôt que de chercher à tout prix à leur tirer dessus. Néanmoins, Spirou pourra compter sur quelques unes des inventions du comte de Champignac pour s’aider dans son aventure. Le pistolet à impulsions sera son arme de prédilection durant l’essentiel de la partie. Mais d’autres équipements plus anecdotiques, comme un engrais à croissance rapide ou un objet qui liquéfie la pierre lui seront apportés de temps à autres par le célèbre snouffelaire. Spip, le petit écureuil, suit ou précède Spirou à travers tous les niveaux et lui indique comme il peut le chemin à prendre ou l’action à accomplir.

Réalisation technique :

Comme souvent avec Infogrames, on se retrouve en face d’un quasi sans-fautes au niveau de la réalisation. Le travail graphique est au-dessus de tout soupçon, non seulement sur la forme (sprites de grande taille, palette de couleurs judicieusement exploitée, décors fins et stylés et niveaux bien construits), mais également au niveau du fond, particulièrement fidèle à la bande dessinée. On retrouve d’ailleurs, au fil des stages, un mix original de plusieurs albums de Spirou, notamment « Spirou à New York », « La vallée des bannis », « Le nid des Marsupilamis » et « QRN sur Bretzelburg », tant au niveau des décors que des adversaires. L’animation est très réussie, avec un sprite principal bourré d’attitudes et de mouvements réalistes. De plus, ses mouvements sont assez nombreux puisqu’il est possible, entre autres, de s’accrocher aux plates-formes ou de se jeter au sol en glissant pour franchir un tunnel au ras du sol. La bande sonore, sans proposer de mélodies inoubliables, remplit son office avec talent, adaptant son style à chaque niveau visité. Une fois de plus, c’est la jouabilité qui procure quelques soucis. Le principe des sauts, plus ou moins importants suivant que l’on maintienne ou pas le bouton de course enclenché, n’est pas vraiment optimal, pas plus que la précision quand on essaie de s’accrocher au rebord des plates-formes situées en hauteur. Cette imprécision donne parfois lieu à de fatales erreurs et, Spirou tablant beaucoup sur le volet «précision » de la partie, la difficulté du jeu s’en trouve rehaussée.

En bref : 17/20

En dépit d’une certaine difficulté et d’une jouabilité parfois perfectible, on ne s’ennuie pas une seule seconde à diriger le célèbre héros habillé de rouge à travers cette succession de stages bien conçus et fidèles en tout points à la bande dessinée créée par Franquin. (Note d’Angus : c’est Rob-Vel qui a créé le personnage de Spirou, mais c’est bien sûr le grand Franquin qui en a fait la série que l’on connaît, notamment en adjoignant au groom les personnages de Fantasio, le comte de Champignac, Zorglub, Seccotine et le mythique Marsupilami.) Intéressant et techniquement réussi, Spirou ne ménage pas ses efforts pour captiver le joueur et lui faire oublier ses a-priori vis-à-vis des jeux de plates-formes « occidentaux » et « à licence », deux caractéristiques souvent associées à de funeste daubes. Pour être parfaitement honnête, c’est un fan de la bande dessinée qui vous parle, aussi peut-être faudrait-il revoir la note légèrement à la baisse au cas où les noms de Zorglub, Spip ou Champignac ne vous évoqueraient rigoureusement rien. Mais comparé à des softs très moyens comme le premier jeu Astérix ou les Schtroumpfs, Spirou, bien que clairement moins « international », s’en tire beaucoup mieux.

Spirou