Space Ace est un jeu vidéo Super NES publié par Imagineeren 1994 .

  • 1994
  • Action

Test du jeu vidéo Space Ace

3/5 — Très bien par

A sa genèse, au début des années 80, Space Ace était une de ces superproductions interactives réalisées sur Laserdisk par les studios Don Bluth. Tout comme le célebressime Dragon’s Lair, Space Ace se présentait sous la forme d’un dessin animé plein de rebondissements dans lequel il fallait appuyer sur les bons boutons au bon moment pour éviter au héros une fin aussi atroce que généralement drôle. Le scénario de cette création originale était assez sympathique : Ace, le plus grand héros que la terre ait connu, a été victime de l’arme démoniaque du mutant Borf, le rayon infantilisant. Le héros a donc régressé au stade de Dexter, l’adolescent maladroit qu’il était jadis, tandis que sa petite amie Kimberley était kidnappée par l’affreux bonhomme. Privé de ses super-pouvoirs, Baby Ace devait se lancer à la poursuite de son ennemi, et tenter de survivre aux mille et un périls de la galaxie.

Ce style de soft – très esthétique mais d’un intérêt fondamentalement très limité – fit les beaux jours (vers le milieu des années 90) de la plupart des premières consoles CD de l’histoire (Jaguar CD, Mega CD et 3DO). Sur Super NES, il était évidemment techniquement impossiblre de faire tenir un dessin animé entier sur une simple cartouche. Empire s’est donc rabattu sur un jeu d’action plus classique, tout en essayant de conserver une part de l’ancien gameplay centré sur les réflexes et l’apprentissage par erreurs successives.

Dans les niveaux centrés sur l’action, on dirige Dexter à travers l’endroit suivant un scrolling continu. De nombreux ennemis, pièges et autres gouffres sans fond se présentent sur le chemin du héros. N’ayant aucun moyen de défense, Dexter doit simplement éviter d’être touché par les ennemis ou de tomber dans les trous. La principale difficulté provient de ce damné scrolling qui, non seulement ne s’arrête jamais, mais revient parfois en arrière, s’arrête, ou se déplace vers le haut ou vers le bas. Il faut donc des réflexes d’acier pour se sortir vivant de chaque niveau. Dans le cas contraire, on progresse par tatonnements, en essayant de se souvenir pour la fois suivante dans quelle direction va avancer le scrolling, de quel côté vont arriver les ennemis ou bien l’endroit au sol que le rayon laser va frapper. Un peu frustrant, à vrai dire, comme concept de base. Entre chaque stage, le joueur a droit à une petite séquence de pilotage dans un labyrinthe galactique. On dirige un vaisseau en vue aérienne et il s’agit de trouver le vortex au centre du dédale en évitant de crasher le vaisseau contre les parois. Chacun des décès de Dexter donne lieu à une petite séquence animée, à l’animation réaliste mais dont la pixellisation ferait rougir de honte un Apple II.

Réalisation technique :

Space Ace offre de très curieux graphismes. En essayant de coller le mieux possible au jeu d’origine, Empire nous a fourgué des décors psychédéliques aux couleurs éclatantes. Parfois, le design est très réussi, parfois on a davantage l’impression d’évoluer dans un univers pastel digne des Simpsons ou de Futurama. Le parti pris était en tout cas audacieux et méritait d’exister. L’animation est très fluide dans les phases de vol, un peu moins impressionnante lors des phases d’action, malgré l’arrivée occasionnelle à l’écran de monstres gigantesques. La démarche du héros est en tout cas plutôt surprenante ! La bande sonore est sympathique, avec ses thèmes bien mégalo dignes des aventures d’un super-héros U.S et ses bruitages “starwarsiens”. Reste la jouabilité, qui s’avère le principal défaut de Space Ace. En règle générale, Dexter répond plutôt bien aux commandes (d’autant plus que la seule commande réelle est celle du saut), mais le jeu décrète souvent de manière unilatérale que vous êtes mort, sans qu’on comprenne très bien pourquoi. Par exemple, vous sautez au-dessus d’un gouffre mais, alors que le saut était de toute évidence réussi, l’animation de décès s’enclenche sans qu’il soit possible de comprendre pourquoi. De même, comme expliqué plus haut, le gameplay en lui-même provoque pas mal de frustrations. Sur émulation, il suffit de sauver tout le temps pour connaître à l’avance le déroulement des opérations mais sur console, on s’arrachait parfois les cheveux. Les phases de vol échappent à ce constat général mais elles sont malheureusement assez ennuyeuses.

En bref : 11/20

Original en son genre, Space Ace reste néanmoins trop difficile et frustrant pour contenter le commun des joueurs. Le gameplay est en outre énervant, avec cette quasi-obligation, pour ceux qui n’ont pas des réflexes surhumains, de progresser par mémorisation des séquences, et la gestion du personnage – et des multiples accidents qui peuvent lui arriver – est pour le moins hasardeuse. La tentative était courageuse, mais tenter de transposer le gameplay d’un jeu interactif dans un jeu d’action 16-bits n’était peut-être pas une si bonne idée que ça

Space Ace