Déjà héros d’un précédent beat them up sur Super NES, Sonic Blastman est l’incarnation vivante du parfait super-héros américain un peu ridicule, avec ses plaques d’armures blindées, ses lunettes d’aviateur et sa cape bleue claquant derrière lui. Comme tout surhomme de comic qui se respecte, Sonic Blastman possède une force monumentale, des capacités physiques surhumaines, un esprit pur et désintéressé et une forte propension à s’empiffrer de donuts. Néanmoins, son activité principale consiste à écrabouiller tout ce qui nuit à la bonne marche du monde sous une avalanche de mega coups de poings soniques pleins d’énergie electro-télékinésique vulcanienne (ou quelque chose du même tonneau). Le jeu favori de Sonic Blastman consiste, quand il y a foule à l’écran, à déclencher sa super mega attaque de la mort qui tue, une attaque tellement apocalyptique que les programmeurs, incapables de retranscrire à l’écran toute la puissance de cette botte secrète, se sont contentés de faire apparaître une énorme étoile colorée estampillée « 100 mega-tonnes ».. !
Comme il faut bien inventer un scénario pour éviter d’être taxé de violence gratuite, sachez que le fléau galactique, Heavy Blastman, est de retour sur Terre, l’esprit rempli à raz bord de plans de domination du monde. Comme l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, l’ignoble personnage s’est directement mis au travail, transformant tous les malheureux humains qui lui tombaient sous la main en guerriers zombifiés soumis à sa volonté. Fidèle à sa réputation, Sonic Blastman ne tarde pas à se mettre en travers de son chemin, cette fois aidé par deux nouveaux acolytes dont les super pouvoirs rivalisent avec les siens : Sonia (la rapide du lot) et Captain Choyear (la brute du lot).
Le binôme sélectionné par vos soins à supposer que vous ayez au moins un ami avec qui jouer devra franchir de nombreux niveaux en tabassant tous les adversaires qui se présenteront ainsi que l’inévitable boss - bien entendu énorme, solide comme le roc et passablement mutant sur les bords, et en n’oubliant pas de démolir les quelques rares caisses dans lesquelles on ne trouvera pas d’armes mais plutôt des mega-pouvoirs et tout un tas de saloperies énergétiques pour recharger la barre d’énergie.
Réalisation technique :
L’animation des personnages est un peu ridicule par moment, avec des mouvements plutôt forcés et grotesques, de même que les thèmes musicaux, dans un genre heroïco-cheap qui aurait fait les belles heures d’une série Z. Le jeu étant un peu tourné vers le second degré, on se montre bon public, comme si on regardait un épisode de la vieille série « Batman », et on accepte l’idée que telle était l’optique voulue par les développeurs. Mais ce côté ingénu n’excuse pas pour autant les couleurs un peu ternes, les bruitages étouffés et le manque d’originalité pathologique des décors et des adversaires. C’est assez regrettable car les sprites sont de grande taille, mais on aurait aimé autre chose que ces opposants fades et sans personnalité, à peine dignes d’Ultraman. La jouabilité, enfin, n’est pas mauvaise (quoique les attaques en sautant ne soient pas vraiment précises à réaliser), mais on ne nage pas dans la félicité ludique pour autant.
En bref : 11/20
Malgré quelques clins d’oeil sympathiques, notamment en raison de l’aspect volontairement cliché du machin, Sonic Blastman II est un beat them up techniquement quelconque, dépourvu d’originalité et de personnalité, où la progression est ennuyeuse et sans surprise. Des ennemis moches et passe-partout, pas de possibilité de récupérer des armes, des personnages un peu lourdauds seuls les coups parfois impressionnants rattrapent un rien la mayonnaise. En attendant, cela fait toujours un défouloir de plus à deux joueurs le temps d’une après-midi