Skuljagger : Revolt of the Westicans est un jeu vidéo Super NES publié par American Softworks Corporationen 1992 .

  • 1992
  • Action

Test du jeu vidéo Skuljagger : Revolt of the Westicans

1/5 — Bof… par

Incapable de m’intéresser plus de trois secondes au scénario d’un jeu d’action aussi minable, j’ai décidé unilatéralement que Skuljagger retracerait l’épopée d’un jeune pirate à la recherche d’un fabuleux trésor. Remarquez, je ne vois pas très bien ce qui pourrait motiver un pirate à se lancer dans une quête de longue haleine. Une fiancée ? Les catins de Port-Royal sont largement suffisantes. Une princesse ? Faut d’abord qu’il estime la rançon qu’il pourra en tirer. L’avenir du monde ? Leur vision cosmique des choses s’arrête au nombre de fûts de rhum qui reposent dans les caves de leur taverne favorite. Non, de l’or, des joyaux, des topazes et de l’améthyste, ça, c’est rien que du bonheur pour un pirate, et ça mérite amplement qu’on sacrifie sa vie en essayant de l’obtenir.

Dans une succession de stages qui fleurent bon les Caraïbes coloniales, votre mission sera donc de guider un jeune forban armé d’une épée d’un bout à l’autre de chaque stage. La progression est très dirigiste bien qu’il soit possible d’escalader des échelles et empilements de tonneaux et de monter sur les toits de certains bâtiments et sur des plates-formes aériennes. En détruisant des coffres, le pirate trouvera divers types de joyaux, qui augmenteront son score, lui rendront de l’énergie ou, dans le cas des joyaux rouges, lui permettront de tirer un projectile magique avec son sabre. Face à lui, toutes sortes de créatures : différentes variétés de pirates bien sûr (du tireur au mousquet au lanceur de morgenstern) mais aussi des ninjas (??) et des hordes de fourmis et d’abeilles géantes (???). J’arrête là : si je n’ai rien contre les cross-over entre univers ludiques, Skuljagger me fait décidément beaucoup trop penser à un jeu conçu avec ce logiciel qui permettait de créer ses propres jeux d’arcade par copier-coller successifs dans une base de données (du genre « Et des vikings dans le décor lunaire, j’ai déjà essayé, ça ?»).

Réalisation technique :

Skuljagger m’aura au moins offert un immense éclat de rire. Je crois même que depuis Rastan Saga II, je n’avais pas vu un jeu aussi moche. Le héros comme les adversaires semblent tout droit venus d’une console 8-bits tant leurs mouvements sont simplistes et prévisibles. Les décors, malgré une ambiance de piraterie qui aurait pu être intéressante, sont d’une laideur à couper le souffle. Brouillons, simplistes, granuleux et coloriés par un daltonien, il s’agit d’une véritable insulte aux capacités de la console en la matière. Pour ne rien arranger, ça ralentit, ça saccade et ça s’anime de manière complètement indigne. Encore un clou au cercueil : le jeu n’est pas maniable, les collisions sont imprécises et le pirate saute comme s’il était en apesanteur. La progression est en outre totalement inintéressante, sans la moindre surprise ou le moindre élément qui pourrait susciter un tant soi peu d’empathie pour Skuljagger. Reste la bande sonore : quoiqu’insipide, elle est encore ce qu’on rencontre de moins pire.

En bref : 04/20

Insipide, sans originalité, brouillon et mal fagoté, il n’y a décidément rien à conserver de cette incursion 16-bits dans l’univers de la piraterie. Ou plutôt si : Skuljagger est d’une telle laideur qu’il s’agit sans doute d’un des rares jeux qui vous fera oublier que vous êtes sur Super Nes ! C’est à se demander comment, vu le système de notation préalable des jeux instauré par Nintendo avant leur sortie dans le commerce, un tel truc (au mieux de la qualité d’une bêta-version bâclée) a pu passer le filtre de sélection.

Skuljagger : Revolt of the Westicans