Shaq Fu est un jeu vidéo Super NES publié par Electronic Artsen 1994 .

  • 1994
  • Combat

Test du jeu vidéo Shaq Fu

2/5 — Presque bien par

Pauvres basketteurs de la NBA ! Ils ont vraiment été adaptés à toutes les sauces ! Outre les jeux de basket sérieux (Lakers vs Celtics et ses innombrables suites) et pas sérieux (NBA Jam), les plus célèbres des stars de la sélection américaine se sont souvent retrouvées dans des situations assez gênantes, qu’un cachet substantiel est heureusement venu atténuer. C’est tout juste si on n’a pas eu droit au Tetris-Like avec des ballons oranges et des Magic Johnson explosifs à balancer sur le jeu adverse ! On se souvient en tout cas du jeu d’action « Michael Jordan : Chaos in Windy City », de sinistre mémoire. Cette fois, c’est le grand – très grand, même – Shaquille O’Neil, à l’époque star des Orlando Magic, qui se retrouve plongé dans une daube conçue rien que pour l’humilier.

Commençons par la scénario à la con du jour. Shaq est au Japon pour participer à un match de charité. En promenade dans la métropole nippone, notre homme pénètre dans un dojo et se voit confier par un vieux Roshi la mission de sauver un jeune garçon nommé Nezu des griffes d’un monstre redoutable. Avant d’avoir pu réclamer des éclaircissements ou proposer de signer un autographe à ce vieil ivrogne, O’Neal se retrouve projeté dans une dimension parallèle, où une courte (7 personnages en tout ; il y en a qui ne se sont pas foulés…) série d’adversaires redoutables l’attend de pied ferme. Car Shaq n’est pas uniquement un basketteur de génie : c’est aussi un maître d’arts martiaux à faire pâlir Bruce Lee et Steven Seagal réunis, en plus d’être un mec parfaitement désintéressé qui n’hésite pas une seconde à laisser tomber un plantureux cachet pour aller secourir la veuve et l’orphelin pour peau de balle dans un univers peuplé de créatures Alice Sapritch-esques. Quand vous aurez fini de vous étouffer de rire face aux dialogues foudroyants de pertinence qui ponctuent l’aventure, vous pourrez également affronter un ami en mode Vs, ou participer à un tournoi.

Réalisation technique :

D’après la photo, il y a de quoi se dire que Shaq Fu, en dépit de son contexte débile, pourrait quand même valoir le coup. Détrompez vous, sa particularité daubesque n’est pas visible, et elle gâche complètement le reste. C’est vrai que les sprites sont curieusement petits pour un jeu de combat sur 16-bits, mais la qualité et l’originalité des décors compense ce menu défaut. La bande sonore est sympa, les personnages sont assez bien imaginés (une femme-chat, une momie, un spectre, …) et le rythme des combats est assez soutenu, avec la possibilité pour les combattants de se déplacer très rapidement en avant ou en arrière. Les coups spéciaux sont en nombre suffisants, bien qu’ils ne soient pas particulièrement originaux. Mais le principal argument de vente de Shaq Fu, c’était son animation ultra réaliste. Electronics Arts a confié l’animation du bazar à Delphine Software (Another World, Flashback, …), les maîtres de l’animation réaliste de ces années là. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat se montre à la hauteur de leurs précédentes réalisations. Les mouvements sont crédibles au possible, qu’il s’agisse des positions de parade, des sauts ou même des attaques magiques. Mais cette optique réaliste se paye au prix fort : la jouabilité est nulle, tout simplement. Les personnages n’ont aucune allonge, les coups spéciaux sont difficiles à réaliser, les commandes répondent très mal et de toute façon, on ne touche son adversaire que quand le jeu le décide, en dépit de toute logique. Durant les combats, on passe d’ailleurs la moitié de son temps à voler à travers les airs sans arriver à toucher l’adversaire, comme dans un très mauvais film de Hong Kong.

En bref : 08/20

L’animation de Shaq Fu peut bien être formidable, cela ne rattrape en rien l’ennui que ce jeu m’inspire. Possibilités assez limitées, nombre de personnages très faible, rigidité des combats et gestion des collisions foireuse, les défauts du jeu décrédibilisent complètement ses quelques qualités. Malgré les graphismes agréables, malgré des combats d’un certain rythme, la précision des commandes et la maîtrise des personnage est tellement calamiteuse que Shaq Fu en devient un des pires jeux de combat de la console. Et puis pourquoi Shaquile O’Neal, d’ailleurs ? Pourquoi pas Steffi Graff, O.J. Simpson, Joe Pesci ou Umberto Eco ? Une pratique mercantile douteuse de plus et, au vu du résultat final, on se dit qu’il y a tout de même une justice en ce bas-monde.

Shaq Fu