Shadowrun, ça vous dit quelque chose ? En fait, il s’agit, à l’origine, d’un jeu de rôle sur papier, un peu comme Donjons & Dragons.
Sauf qu’ici, l’action se déroule dans un univers cyberpunk. Ce monde, c’est la Terre vers 2050. La magie est de retour, amenant avec elle, un terrible fléau : la gobelinisation. Cette maladie transforme les humains en créatures magiques. C’est comme cela que l’on peut trouver aussi bien des elfes, que des orcs ou des trolls se balader dans les rues.
Mais la magie n’est plus la force dominante en ce monde, et la technologie se taille la part du lion en matière d’étrange : samuraï des rues (êtres vivants mécaniquement modifiés, plus proches du Terminator que de l’humain), ou deckers (pirates informatiques qui se connectent aux ordi un peu à la façon de Néo dans « Matrix »), tels sont ceux qui hantent les bars mal-famés des bas quartiers.
Pour couronner le tout, le monde est divisé par les Méga-Corpo (des Méga-multi-nationales), plus puissantes que des Etats, avec leur propre administration, leur propre armée. Ces Méga-Corpo ont donc pour habitude d’engager des types dans votre genre, appelés Shadowrunners pour faire leur sale boulot. Ce qui nous amène directement à l’histoire.
L’histoire
Plus tordu, tu meurs. Attendez quelques secondes à l’écran de démarrage pour voir un mec se faire allumer par des types pas très sympathiques. Une fois ces gangsters partis, arrive un chien qui se transforme en jeune femme et qui jette un sort au cadavre, avant qu’il ne se fasse ramasser par le service de la morgue, fin de l’intro.
L’histoire commence donc à la morgue, où le vrai cadavre, VOUS, se relève, totalement amnésique, à la suite d’un accident de votre datajack (ordinateur intra-cranien en gros). La lutte pour retrouver votre mémoire ne fait que commencer. Le problème, c’est qu’a-priori, votre dernier « run » ne s’est pas déroulé comme prévu et il semblerait que vous soyez en possession d’un secret, que certaines Méga-Corpos n’ont aucune envie de voir révéler. Et vous voilà donc en fuite dans les bas-fonds de la ville, à la recherche de votre mémoire. Pour ceux qui ont joué à « Snatcher »(voir le test du site sur Mega CD) on retrouve un peu la même ambiance, sauf qu’ici, la menace cachée des « snatchers » est devenu la chasse à l’homme organisée par les Méga-Corpo, dont vous êtes le gibier d’honneur.
15/10
Les graphismes
Certains pourront trouver les graphismes un peu ternes, certes. Néanmoins ceux-ci représentent parfaitement l’ambiance pourrie, insalubre de Shadowrun. Car il ne faut pas oublier que l’action se déroule dans un monde futuriste, où les gratte-ciels ont remplacé les arbres et la pollution, l’air que vous respirez. Bon, les détails ne sont pas excellents, mais dans un RPG, finalement, ce ne sont pas les graphismes les plus importants, non? De plus, les zones de jeu où vous évoluez sont vraiment variées, des building high-tech des Méga-Corpos, aux bidonvilles où vous vous terrez, en passant par les cimetières ou autres docks et entrepôts, sans oublier la matrice. La diversité des lieux visités est véritablement plaisante, et permet un renouvellement fréquent de l’ambiance du jeu.
6/10
Le gameplay
Très particulier, le gameplay du jeu demande une certaine prise en main. Bouton B pour activer le viseur et tirer, A pour activer la main qui vous permet d’interagir avec le monde extérieur, X pour les items, START pour avoir accès à tout l’équipement. Une fois la prise en main effectuée, on découvre une interactivité impressionnante avec l’environnement. Seuls les combats peuvent se révéler assez durs, votre héros ayant tendance à mourir assez facilement au début.
9/10 Ca peut sembler beaucoup, mais l’interaction est vraiment énorme, si,si!
Le héros
On peut peut-être attribuer un paragraphe au héros. Car il est rare de trouver un RPG, avec un héros attribué d’office ou la possibilité d’évolution est aussi impressionnante. En effet, Jake (c’est son nom), se trouve à la charnière entre magie et technologie. A vous de voir si il deviendra un shaman aux puissants pouvoirs ou si il sera cybernétisé jusqu’aux oreilles, comme un clone de Robocop ou de Terminator. Serez-vous un champion des armes à feu, un pirate informatique de haut vol, ou bien un mage : à vous de voir. D’autant plus que son amnésie vous laisse un personnage entièrement neuf, mais avec une pointe de mystère. Et voilà une vraie force pour un jeu se situant dans un univers aussi complexe que celui de Shadowrun.
Le reste(en gros)
Le jeu se base plus sur la recherche et l’enquête que sur les combats. A vous donc de trouver les bons objets, de poser les bonnes questions aux bonnes personnes. Un conseil ! Faites de très nombreuses sauvegardes rapides ou le jeu va devenir un véritable enfer. Vous pouvez à chaque instant vous retrouver bloqué, et l’ordinateur est un maître du jeu impitoyable qui vous laissera crever sans sourciller. A vous les sauvegardes, avant d’entrer dans la matrice, ou de vous faire opérer. Un deuxième conseil, ayez une bonne maîtrise de l’anglais ! En effet, il ne s’agit pas de jouer en traduisant approximativement. Si vous ne comprenez pas que le 2, affiché en haut à droite, c’est le nombre d’heures qui vous restent avant l’explosion de votre bombe corticale, vous êtes dans la merde. Assurez vous donc de bien avoir compris chaque dialogue, avant de passer au suivant. Si vous suivez bien tous ces conseils, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon jeu.