Alors là, j’avoue ne pas comprendre.

Comment Seiken Densetsu 3 peut-il être moins bien noté que son ainé ?Alors que ce dernier était bourré de bugs d’affichages et sonores, et que les choix de gameplay étaient laborieux ?Sans compter que Secret of Mana 2 (pour les frenchies) corrigeait le principal défaut que faisait les gamers à son grand frère : le fait que les alliés gérés par l’ordinateur bloquent parfois la progression du joueur (en tout cas, c’est la critique que l’on retrouve le plus souvent sur les forums).

Je ne vois qu’une seule explication : Seiken Densetsu 3 s’adresse à un publique de Hardcore Gamer, ce qui est suffisamment rare chez les A-RPG pour être appréciable.En effet : si le large publique a le courage de supporter la difficulté extrême offerte par le jeu, il y a des chances pour qu’il ne savoure toute sa richesse qu’à sa plus simple expression, passant à côté des différents scénarios et des différentes possibilités offert par le jeu (même si on est encore très loin des 20 scénarios offert par Chrono Trigger).

Car oui, Seiken Densetsu 3 (ou Secret of Mana 2) demande de l’investissement.Le jeu est dur, obligeant les joueurs a effectuer des phases de pures leveling pour affronter les boss et traverser les donjons.De plus, il y a de fortes chances, comme tous les novices, qu’arrivé à la moitié de l’aventure, vous vous rendiez compte que votre répartition des statistiques ne tient pas suffisamment la route. Les plus acharnés et perfectionnistes d’entre vous se sentiront obligé de recommencer la partie en réfléchissant mieux à l’évolution de leur personnage.De même pour les 36 classes proposés (6 par personnage, sans compter la classe de base) : elles ne sont pas équivalentes en puissances et en possibilités. Si vous voulez néanmoins toutes les tester, il faudra aussi réfléchir à un moyen de les complémentariser au mieux.Mais pour ceux qui voudraient aujourd’hui tester cette prouesse technologique de l’époque, pas de panique : il existe sur internet de nombreuses aides et guides qui peuvent vous assister. Cela vous évitera de chercher à tâton le meilleur moyen d’optimiser vos personnages en jouant avec les 3 malheureuses sauvegardes que propose le jeu.

Techniquement, SD3 est peut être le jeu le plus abouti de SNes. On en vient même à avoir l’impression de jouer à un jeu Playstation.La qualité graphique est époustouflante.Quant à la bande son, les bruitages n’ont rien de bien nouveau par rapport à Secret of Mana. Les musiques sont dans la même veine, même si j’ai une petite préférence pour son ainé (mais cela reste subjectif). L’absence de musique dans certaines phases de jeu est tout autant appréciable.Le scénario est riche et parfois inattendu, et le comprendre dans son intégralité demandera des efforts et motivera à recommencer l’aventure d’un autre point de vue, tant les personnages et les lieux sont divers et variés (au début, on est complétement paumé).Les personnages jouables sont bien plus travaillés, vivants et animés que son prédécesseur.De plus, leur évolution n’est pas passive : il faudra choisir les statistiques à évoluer et, encore mieux, l’évolution de leur classe, privilège bien trop souvent réservé aux RPG pures.

Bien évidemment, ce jeu n’est pas exempt de défaut.Comme judicieusement remarqué par d’autres intervenants, le système de combat est souvent brouillon et relativement frustrant de prime abord. On a du mal à comprendre quand le personnage peut frapper (un petit temps d’attente étant nécessaire entre 2 coups), et parfois on s’acharne à appuyer sur le bouton d’inventaire sans que celui s’ouvre, sans vraiment saisir pourquoi. On peut aussi lui reprocher une certaine « passivité » du joueur durant les affrontements.Mais ces défauts sont vite amortis par la volonté de voire évoluer ses personnages. Et une fois les principes de Gameplay assimilés, les phases d’actions deviennent bien plus lisibles.De même, l’éclosion des graines, nécessaires à l’accession aux classes, demande de la patience.Enfin, peut être que le système d’équipement aurait put être plus étoffé, mais cela aurait peut être été au détriment de l’importance des statistiques.Et j’ai beau chercher, ce sont les seuls défauts que je lui trouve.

En conclusion : même si toutes les aides sur internet le rendent bien plus accessible, Seiken Densetsu 3 (ou Secret of Mana 2) est tout de même à réserver à une classe de Hardcore Gamer, près à en découdre avec un jeu subtil et difficile.On peut lui reprocher que son intérêt ne réside pas tant des les phases de combat, mais plutôt dans la composition de son équipe et son évolution.Pour moi, le A-RPG le plus travaillé et réfléchi qui soit.