Par une journée quelconque de 1965, un savant et son équipe demeurant dans un manoir situé à Pontoise, en plein milieu de notre chère France, finalisent les derniers points d’une expérience. Malheureusement, ladite expérience ne se déroule pas comme souhaité et toutes les personnes présentes dans le manoir disparaissent. Quelques années plus tard, 30 ans pour être juste, un jeune garçon s’aventure dans le manoir désormais laissé à l’abandon, pour y récupérer son chien. En le cherchant, il découvre un passage secret qui les conduisent vers les lieux de l’ancienne expérience. Par mégarde, il active la machine et se retrouve propulsé dans un lieu étrange et plutôt futuriste. Ils sont accueillis par une personne qui les jette vite dehors. Le jeune homme et le chien s’enfuient à bord d’une navette qui s’écrase dans un monde préhistorique.
Une histoire peu banale :
L’aventure débute ici, au cœur même d’une forêt hostile d’où s’échappent au loin des bruits inquiétants. Armé d’un os et épaulé par son fidèle chien, le jeune garçon devra se frayer un chemin jusqu’au premier village. Les habitants l’aideront et lui expliqueront le fin mot de l’histoire. Au cours du périple, le petit gars apprendra de nouveaux sorts en utilisant l’alchimie. Les pouvoirs magiques nécessitent pour fonctionner le mélange d’ingrédients précis. Il n’est plus question de points de magie mais de racines, huile, cire et autres substances miracles. Chaque pouvoir est une combinaison spécifique de ces produits qui se trouvent n’importe où. Il y en a sous les arbres, derrière un buisson, dans les pots, au bord d’une rivière… partout en fait. Le chien est très utile pour les trouver, grâce à son odorat il déniche facilement ces précieux objets. Le héros principal n’a pas que des pouvoirs magiques, il se sert également d’armes très diverses, cela va du simple fémur au bazooka.
L’aventure ne se cantonne pas qu’à la préhistoire. Avant d’atteindre le boss final, il faudra traverser les âges. On débute par la Préhistoire, ensuite vient l’Antiquité, puis la Renaissance et enfin, ce qui semble être le futur. Chaque monde est un milieu fermé qui n’a que très peu de contacts avec l’extérieur. Comme tout bon jeu d’aventure, il faudra faire connaissance avec la population et essayer de lui arracher des secrets. L’ambiance du jeu est unique, il n’est pas limité par une période ou un style, ce n’est ni de l’héroïc fantasy, ni de la science-fiction mais un peu de tout. Les dialogues sont par moments dans un ton humoristique et les protagonistes principaux essayent de suivre ce ton. Quelquefois ça dénote un peu avec le reste mais cela dépend de l’humour de chacun.
Un remake de Secret of Mana ?
Dès les premiers instants du jeu, Secret of Evermore n’est pas sans rappeler un hit de Squaresoft, le très magnifique, génial, Secret of Mana. Premièrement les commandes sont les mêmes, le personnage se dirige de la même façon, les armes et les pouvoirs magiques passent au niveau supérieur de la même manière, les armures se portent aussi de façon identique, en fin de compte le statut est construit sur le même modèle. Il va donc sans dire que la maniabilité est nickel. Le jeu comporte aussi plusieurs personnages jouables, un jeune homme et un chien. A la différence de Secret of Mana, il n’est pas possible de jouer à 2, mais on peut tout de même diriger alternativement le chien ou le maître. Il y a même des niveaux qui jouent sur cet effet et demandent un peu de réflexion (ou plutôt de mémoire). Secret of Evermore reprend le style de Secret of Mana mais pas l’atmosphère.
Par rapport à son prédécesseur le jeu est plus difficile mais moins long. Les combats contre les Boss sont longs et peuvent tourner court car ils ont une puissance largement supérieure à la vôtre. D’ailleurs, votre statut augmente beaucoup plus lentement et vous oblige à ne plus compter que sur vos points de vie, comme c’était le cas auparavant. L’aventure est nettement moins longue et les lieux à visiter moins nombreux. La faute sûrement due aux graphismes beaucoup plus détaillés, fins et colorés que dans Secret of Mana. Du point de vue technique, Secret of Evermore est largement au-dessus de son aîné. Les graphismes sont visiblement plus beaux et les sprites plus gros mais pas mieux animés. L’animation est un peu rigide mais ça ne gêne en rien et cela est en fait considéré comme un détail. Les musiques sont plus sombres et froides, comme les décors en général. L’ambiance est donc plus pesante et moins bon-enfant qu’avant. On peut dire que le jeu fait moins conte de fée que dans Secret of Mana.
Oui et non :
Reprenant les ficelles qui ont fait le succès de Secret of Mana, Secret of Evermore ne pouvait être qu’un bon jeu. Et il l’est. Ce sont deux jeux identiques, car réalisés sur le même modèle mais avec 2 histoires complètement différentes et des univers qui n’ont aucun point en commun. Il est donc évident que si vous avez aimé l’un vous aimerez l’autre. Pour ma part, j’ai une légère préférence pour Secret of Mana, qui offre une aventure somme toute plus exaltante et des personnages plus attachants. Le seul reproche qu’on puisse faire à Secret of Evermore est justement le fait de proposer un personnage qui ne colle pas avec le reste. Normal, quand on sait que ce même personnage a été parachuté dans ce monde étrange.