Robocop III est, selon les dires de nombreux fans, l’épisode le moins réussi de la trilogie cinématographique mettant en scène le célèbre flic cybernétique de Detroit. Après la violence sanguinaire du second épisode, Robocop III fut réalisé pour être accessible à tous et délivrait donc un message bien plus moraliste et connoté « valeurs familiales » que les précédents épisodes. Dans ce troisième volet, le méchant de service est une entreprise immobilière japonaise qui, profitant de l’état de banqueroute de l’OCP, opère une fusion industrielle avec cette dernière et rachète le centre-ville de Détroit pour le raser intégralement. Pour arriver à ses fins, le nouveau cartel n’hésite pas à recruter toute la lie de l’ancienne cité industrielle, en renfort de ses propres miliciens, afin de forcer la main aux habitants les plus rétifs à s’adapter à la grande marche du progrès. Robocop, retrouvant son humanité, prend en pitié la situation des indigènes américains, et s’allie aux résistants et à la police de Detroit pour repousser les cruels envahisseurs économiques nippons.
Sur Super NES, Robocop III se présente comme un classique jeu d’action vu de profil. On avance en flinguant tout ce qui bouge, on évite quelques pièges, on saute sur quelques plates-formes, et le tour est joué. Enfin, dans la pratique, ce n’est tout de même pas aussi simple. Robocop peut récupérer différentes armes (ou plutôt différents projectiles, du tir tri-directionnel au rayon laser) et passer de l’une à l’autre quand il le souhaite de manière à pouvoir réagir au mieux aux différents ennemis qui se présenteront à lui. Il peut également tirer en diagonale ou vers le haut, de manière à abattre les ennemis qui se planquent aux fenêtres des bâtiments ou aux drones qui prendront un malin plaisir à le bombarder d’explosifs.
Réalisation technique :
Réalisation graphique plutôt réussie, avec des sprites assez grands et des décors urbains bien retranscrits, impression de lourdeur du cyber-flic bien rendue, ambiance sonore correcte sans plus, Robocop III se défend plutôt bien techniquement. Si on apprécie le souci d’Ocean de retranscrire toute la pesanteur de Robocop, le niveau de difficulté aurait du être revu à la baisse, car Robocop III s’avère tellement difficile qu’il en devient quasiment injouable. Plusieurs éléments sont en cause. Les ennemis sont très nombreux et plutôt résistants : de ce point de vue, ce n’est pas encore trop grave. Outre l’action pure, on trouve quelque passages de plates-formes et de réflexes : pas vraiment dramatique non plus, bien que diriger une boîte de conserve William Saurin surarmée n’était peut-être pas le meilleur choix pour se livrer à des acrobaties millimétrées. Les munitions sont en nombre limité : soit, pour les hardcore gamers, je veux même bien admettre que cela procure un challenge supplémentaire. Mais là où le gameplay déraille complètement, c’est au moment où Robocop entre en contact physique avec ses ennemis. Si le cyborg encaisse plus ou moins bien les projectiles, sa barre d’énergie fond comme neige au soleil lorsqu’il est directement touché par un ennemi. Et évidemment, le temps que vous ordonniez à ce gros lourdaud de reculer et qu’il ait la présence d’esprit de remuer son énorme carcasse de titane, les trois quart de la barre de vie se sont déjà évaporés.
En bref : 05/20 :
Robocop aurait pu être un bon jeu, un très bon jeu même. La licence était une valeur sûre, la réalisation ne souffrait d’aucun défaut particulier, et le challenge était élevé. Mais la tragique erreur des programmeurs fut de ne pas prendre la mesure de l’incompatibilité entre une jouabilité lourde au possible (voulue, ceci dit), une difficulté hyper élevée et un manque de cohérence dans les dégâts infligés par les ennemis. Conséquence : Robocop III est un jeu pratiquement injouable, ou réservé à des joueurs mono-maniaques et dépourvus de nerfs..