J’aime beaucoup les cartoons de Warner dans l’ensemble, mais ceux mettant en scène Beeb-Beep et le coyote m’ont toujours fait littéralement hurler de rire. Voir ce pauvre coyote mettre en œuvre des plans aussi complexes que machiavéliques, et prendre un air complètement idiot lorsqu’il se rend compte que l’énorme rocher ne va pas retomber exactement où il l’avait prévu, est un plaisir dont je ne me suis jamais lassé. Inutile de vous dire que j’avais plutôt bien accueilli à l’époque la sortie d’un jeu mettant en scène les courses-poursuites les plus célèbres de l’histoire du cartoon.
Chacun des très nombreux niveaux (toujours situés dans l’une ou l’autre zone désertique) se déroule suivant un rite immuable. Beep-Beep doit arriver le plus rapidement possible à la sortie de la zone. De nombreux check-points sont disséminés ici et là à travers les niveaux, mais il n’est pas impératif de les trouver tous (leur seule utilité est de rapporter des points). Donc, Bip-Bip saute de plates-formes en plates-formes, pousse de subites pointes de vitesse pour gravir des falaises verticales à toute allure, évite les pièges et élimine les quelques ennemis présents (scorpions, serpents à sonnettes, etc…) à coups de bec. Mais le plus grand danger provient du coyote, qui vous poursuit tout au long du niveau, équipé des engins les plus variés : voitures supersoniques, ailes membraneuses, montgolfières, nacelles volantes, jet-packs ; ce pauvre charognard mettra tout en œuvre pour ajouter Bip-Bip à son menu du soir. Il est donc très important de ne jamais rester au même endroit trop longtemps, sinon le coyote vous retrouve rapidement.
Lorsqu’il court, Bip-Bip accélère progressivement la cadence jusqu’à atteindre une vitesse démentielle où il apparaît alors sous la forme d’un truc bleu tout flou se déplaçant à grande vitesse. Il est cependant possible d’utiliser ce sprint sans prendre préalablement de la vitesse, en piochant dans un compteur de vitesse (que l’on rechargera en picorant les graines pour oiseaux qui se trouvent à différents endroits des niveaux).
A la fin de chaque niveau, une fois le dernier check-point franchi, une petite scène vous montre le coyote qui assiste à la ruine de ses ambitions, ruine généralement consécutive à un impact violent contre une falaise ou à une explosion malencontreuse de son équipement. Parfois, on aura même le plaisir d’assister à la célèbre scène (en zoom) où le coyote tombe au fond d’un gouffre très profond, en déclenchant un petit nuage de fumée à son point d’impact !
Tous les trois ou quatre niveaux, il faut affronter le boss. Une fois de plus, il s’agit du coyote, mais qui a cette fois mis les petits plats dans les grands puisqu’il se retrouve aux commandes d’une gigantesque catapulte, d’une grue de démolition ou d’un autre gigantesque engin de mort.
Réalisation technique :
Très grande fidélité graphique et sonore de Roadrunner par rapport aux célèbres cartoons de la Warner. On retrouve des décors colorés et chatoyants, des sprites amusants et joliment réalisé, et de petites mélodies rigolotes comme on en entendait dans tous les cartoons de l’époque. Assez logiquement, le grand point fort de Roadrunner réside dans sa rapidité et son scrolling sans le moindre accroc. Quand le Bip-Bip pique un sprint, même Sonic se retrouve calé dans les starting-blocks. On a d’ailleurs tendance à tabler sur la vitesse pure pour franchir les niveaux car dès qu’on essaye de progresser plus calmement, la situation se complique quelque peu. Beep-Beep saute d’une manière bizarre, dérape continuellement et ses sauts sont très difficiles à gérer vu que le piaf a tendance à accélérer aussi en plein saut. Cela n’empêche pas le fait que l’on puisse progresser sans trop de problèmes, mais on aurait aimé que la maniabilité fasse l’objet de davantage de soins. Enfin… le plus important, c’est qu’il y ait un bouton pour faire « Beep-Beep » ! Complètement inutile mais fendard à mort.
En bref : 14/20 : Chouette petit jeu de plates-formes, ce Death Valley Rally. Les personnages étaient sympathiques et relativement peu exploités jusque là dans les jeux. De plus, le principe d’être pourchassé tout au long du niveau varie un peu les éternels principes des jeux de plates-formes. Dommage que la jouabilité ne suive pas vraiment. Reste la sensation de vitesse incroyable que procure le jeu. Suffisant pour faire un soft réussi, mais pas un incontournable.