Rival Turf (Rushing Beat au Japon) est un beat them all dans la droite lignée de Final Fight, où il faut une fois de plus débarrasser les rues de la ville d’un gang particulièrement hargneux. Il fut l’un des tous premiers représentants du genre à être disponible sur la console, toujours après Final Fight. Quoi qu’il en soit, deux combattants des rues, Rick Norton - le Cody du coin - et Douglas Bild, un gros malabar qui aime les uniformes en cuir rouge (et peut-être les fouets et les colliers étrangleurs…) vont se charger de la bande de Big Al en moins de temps qu’il n’en faut pour briser les vertèbres cervicales d’un punk. Seul ou à deux joueurs, six stages urbains composés de plusieurs sous-sections vous attendent, chacun d’entre eux se terminant par un boss très robuste.
Les deux personnages disposent de quelques attaques et projections basiques et peuvent détruire divers containers pour dénicher de l’énergie et de rares armes blanches. Le jeu inclut un mode Vs et il est également possible de sélectionner un mode « furie » qui permettra à votre personnage de devenir brièvement invincible s’il se ramasse un grand nombre de baffes en quelques secondes. C’est à peu près tout ce qu’il y a dire au sujet de Rival Turf qui, qualitativement, est à Final Fight ce que Jaleco est à Capcom.
Réalisation technique :
Il fallait vraiment que l’on soit sevré en beat them all à l’époque pour trouver de quoi s’extasier face à Rival Turf. Si les sprites sont de grande taille, le choix des couleurs est désastreux, les décors sont grossiers et sans imagination, et le gang n’est composé que d’un ramassis de brutes sans charme comme on peut en rencontrer dans n’importe quel beat them all de seconde zone. L’animation est limitée au possible : les coups ne sont pas très nombreux, aucune impression de violence cathartique ne se dégage de ces mouvements saccadés et sans vie, et les ennemis ont une fâcheuse tendance à s’écrouler au sol d’une manière peu naturelle, comme si la raideur cadavérique les saisissait en quelques secondes. Seule la bande sonore reste plus ou moins dans une norme acceptable, avec des musiques passe-partout (mais dans la veine des jeux d’arcade) et des bruitages potables. Histoire d’enfoncer le clou : la jouabilité est aussi pénible qu’il est possible de l’être. La rigidité épouvantable des combattants ôte toute souplesse au jeu, sans même parler du déséquilibre existant entre les deux héros : alors que d’ordinaire, mon choix se porte instinctivement vers les grosses brutes, je n’ai pas mis plus de deux minutes à accorder mes faveurs à Rick Norton. Question vivacité, ce molosse de Douglas Bild possède en effet les caractéristiques croisée de Zangief et d’un parpaing…
En bref : 07/20
Un médiocre beat them all, lent, moche et lourdingue, dont le seul avantage par rapport à Final Fight résidait dans son mode deux joueurs. Passez votre chemin, d’autant plus que la ludothèque Super NES propose quand même quelques réussites autrement plus conséquentes dans l’art de l’explosion de cloisons nasales.