Manfred Trenz, le père du cultissime Turrican, veut faire évoluer son concept et offrir à la désormais dépassée Super Famicom (Super Nintendo japonaise) un titre hyper puissant qui tire tout le jus de la machine. En fait le jeu peut se couper en 2 parties bien distinctes puisque il y a 8 levels, 4 action, 4 shoot them up.
Phase actionOn y contrôle un gars armé d’un fusil qui doit dégommer tout ce qui bouge. Très inspiré de Turrican (normal), Alien 3 ou Contra, l’action est hyper soutenue et la difficulté vraiment très élevée. Sans réelle nouveauté, le jeu offre tout de même rythme véloce et ambiance apocalyptique, assez excellente. Votre fusil possède 4 armes upgradables qui ont chacune 3 mega bombes bien distinctes rechargeables. Chaque arme avec un potentiel destructeur et des facultés offensives, propre. Les 4 armes auront leurs propres mega-bombe pour le ménage, bombe qui se rechargent automatiquement (enfin une idée fraîche).Les boss sont énormes, les levels sont longs (parfois trop) et le parcours regorgent de subtilités. D’ailleurs les bourrins n’iront pas bien loin ! Le jeu privilégie la subtilité et l’attaque réfléchie plutôt que le -rentre-dedans-.A vrai dire, l’ambiance générale ressemble beaucoup à Terminator (MD, MCD et SN), le jeu sorti au début des années 90, par son atmosphère un peu sulfureuse et lourde. Le 1er niveau vous jette au beau milieu d’une guerre dévastatrice avec des vraies batailles en fond. Impressionnant !Je le répète, ces phases manquent cruellement d’originalités car plagiant un peu trop les hits du genre mais pousse ce classicisme à son niveau maximal pour une 16bits.
Phase shoot them upCes passages sont beaucoup plus courts que ceux à pieds et aussi moins difficiles (sauf au dernier level). Les armes comme les bombes sont exactement les mêmes qu’à pattes avec tout de même 2 petits ajouts : le retournement (on peut retourner son vaisseau pour attaquer dans l’autre sens) et les classiques drones. D’ailleurs classique est le bon terme. N’apportant rien de neuf à un genre ultra usé, R² puise encore une fois dans les grands hits du genre comme Thunder Force IV et Last Resort. Mais le résultat est tout de même plus subtil et si l’action y est aussi très soutenue, une difficulté un peu moindre fait qu’on les apprécient plus.
Parlons techniqueLe jeu ne s’ouvre sur aucune intro, ni aucun scénario. Il y avait pourtant de quoi faire mais c’est l’écran titre direct. 8 levels de folie (difficulté) mais tout de même un système de passwords vous permettra de reprendre votre partie. La jouabilité, à pieds comme à vaisseau, est excellente, très précise et jamais mise à défaut dans cette débauche d’action. Il faut dire que ça fuse de tous les côtés, les ennemis sont nombreux et le jeu use du mode7 avec intelligence. Quelques zooms, quelques rotations, mosaïques, transparences… mais sans abus, évitant ainsi le gavage outrancier de certains titres du genre (du coup, ça reste impressionnant).Et dans tout ça, je dois dire que l’animation m’a bluffée. Parfaite en toute circonstance. Belle prog’ !Graphiquement le jeu est une tuerie. Cette atmosphère lourde d’apocalypse environnant est superbement retranscrite en plus d’user de belles couleurs et d’une finesse graphique remarquable. Le design des ennemis étant lui aussi, de haut niveau.Le seul regret à formuler sera au niveau son. Le jeu ne possède aucune voix, les bruitages sont bons mais manque peut-être d’agressivité et surtout, les musiques sont à chier (sauf celle du level 8) ! On croirait des compositions de débutants tant les morceaux sont dénués de charme et de quelconque mélodie. On en reviendrait presque à regretter qu’une option permettant de couper les musiques ne soit pas dispo !
Le mot de la finPour le thèse finale, je dirais que j’ai étais très surpris par ce jeu. Original dans un sens en proposant une alternance action/shump’, et ultra basique dans un autre en plagiant les grands noms de chaque style, R² reste quand même un titre hors norme. Hormis un son médiocre (musiques), la réalisation est de très haut niveau, poussant la SuperNes à son maximum. C’est pas de la NeoGeo mais on est pas loin !!Hyper jouable, action soutenue, classique mais poussant le concept à son rendement max’, Rendering Ranger est un jeu méconnu à tort. Réellement explosif à pieds, carrément époustouflant à vaisseau, le jeu divertit (c’est le but) dans un déluge d’explosions et de sensations fortes.Sorti un an après la naissance des Playstation et Saturn, le jeu aurait été un véritable carton s’il avait vu le jour un peu plus tôt. Disons que c’est un beau cadeau de la part des développeurs pour une machine en perdition, mais son manque de succès est due à une sortie tardive. C’est un peu dommage parce qu’il méritait un franc accueil de la part des amateurs des 2 genres.Testé 11 ans après sa sortie, Rendering Ranger m’a quand même laissé sur le cul ! C’est un grand succès technique et ludique.