Manga culte au pays du soleil levant, Ranma a généré un très grand nombre d’adaptations vidéoludiques dans des registres très différents, dont quelques rares jeux bénéficièrent d’une localisation française. Hard Battle fut le premier d’entre eux. De retour des îles Hawaï, le principal Kunou organise un grand tournoi d’arts martiaux avec à la clé une récompense personnalisée pour chaque participant. Dans le respect de la philosophie de la série, chaque combattant désire remporter la victoire pour des raisons parfaitement triviales. Ranma souhaite échapper à une interro surprise, Akane (Adeline) désire persuader les garçons de l’école de ne plus lui demander de sortir avec eux, Genma veut simplement mettre une raclée à son fils, Moose (Matthias) veut épater Shampoo (Bambou)… Au total, on retrouve 12 personnages différents, tous tirés de la série, qui combattront impitoyablement pour satisfaire leur micro-ambitions…
Le jeu propose les modes classiques de tout jeu de combat qui se respecte, ni plus ni moins. Mode solo où il faut remporter deux matchs pour gagner, mode Vs… Ranma ne verse pas dans la prodigalité au niveau des modes de jeu, c’est le moins qu’on puisse dire. Cependant, si vous appréciez la série, l’esprit général de Hard Battle devrait vous ravir. On retrouve les décors popularisés par le dessin animé (le jardin de Ranma, le lac où Genma a été transformé en panda, etc.) ainsi que son humour débile, avec des attaques spéciales surréalistes et les tonnes de petits détails typiques des mangas japonais, comme les grosses larmes ou les sparadraps qui apparaissent en cas de blessure, ou les expressions débiles des personnages en toutes circonstances.
Réalisation technique :
Techniquement Ranma est une belle réussite. On retrouve pile poil l’ambiance de la série, avec des adversaires parfaitement reproduits, des décors détaillés, une riche palette de couleurs agréables à l’œil, et de nombreuses attitudes typiquement manga chez les combattants. Cette fidélité à la création de Rumiko Takahashi permet de mener des combats vraiment fun à deux joueurs. Et puis, les jeux de combat « non sérieux » ne sont pas si nombreux que ça sur Super NES. Sans être particulièrement rapides, les matchs sont assez rythmés et globalement souples. Ce n’est pas Street Fighter II Turbo mais ce n’est pas non plus Mortal Kombat si vous voyez ce que je veux dire… La bande sonore est tout aussi drôle que le reste, avec des petits cris japonais et des musiques… euh… difficiles à décrire. Si vous vous rappelez ce qu’on entend dans la série, sachez que c’est plus ou moins la même chose dans le jeu. Un sans-faute pour Ranma alors ? Pas vraiment. Pourtant, on pourrait encore ajouter que les personnages sont faciles à maîtriser, mais il faut dire qu’on ne risque pas de se perdre dans les commandes. Car ce qui choque principalement, c’est le faible nombre de coups disponibles. Les combattants disposent d’un coup de pied et d’un coup de poing et c’est tout. En y ajoutant la possibilité de se baisser et de sauter, on arrive à six malheureux coups au final. Le nombre de coups spéciaux est par contre dans une moyenne acceptable pour la console, et ils sont généralement amusants et originaux, ce qui ne gâche rien.
En bref : 13/20
Malgré ses possibilités plus que limitées, Ranma Hard Battle reste un jeu de combat plutôt agréable. Ce que le jeu perd en coups spéciaux, il le récupère au niveau de son agréable réalisation, de son humour délirant et du plaisir tout bête qu’on prend à y jouer. Car amateur de la série ou pas, les duels de Ranma sont indéniablement fun, même si tout cela ne va pas chercher bien loin. A conseiller à tout ceux qui en ont un peu marre des affrontements entre lutteurs musculeux raides comme des statues et souhaitent un peu de violence « non-violente » !