Q\*Bert III est un jeu vidéo Super NES publié par Vapen 1992 .

  • 1992
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Q\*Bert III

3.5/5 — Très bien par

Sorti à l’origine en arcade en 1982 par la grâce de l’éditeur Gottlieb, Q*Bert est un des jeux les plus mythiques – et les plus étranges – de la préhistoire des jeux vidéo. Le Q*Bert est une étrange petite bestiole velue dotée de deux pattes, de pas de bras et d’une trompe, qui vit habituellement dans des pyramides de cubes que le joueur visualise en 3D isométrique. Le plus grand plaisir du Q*Bert dans l’existence consiste à sautiller de cubes en cubes afin de les faire changer de couleur. Quand tous les cubes ont changé de couleur, le Q*Bert ne s’amuse plus dans son biotope et se met à en chercher un autre.

Au départ, tout est très simple. Il suffit de sauter une fois sur un cube pour le repeindre et le tour est joué. Mais plus on progresse dans les niveaux, plus le jeu devient compliqué, voire même d’une difficulté infernale. Tout d’abord, l’architecture des pyramides devient de plus en plus tortueuse, et un œil humain non averti aura tôt fait de diriger malencontreusement son Q*Bert dans la mauvaise direction, vers le précipice et le paradis des Q*Bert par exemple. Pire : les cubes autrefois si dociles se mettront à devenir récalcitrants. Certains nécessiteront qu’on leur saute deux fois dessus pour changer de couleur, d’autres reviendront automatiquement à leur couleur initiale si, malencontreusement, on passe une deuxième fois dessus.

Comme si cela ne suffisait pas, de nombreux ennemis débarqueront sur les pyramides, sitôt que le Q*Bert commencera son petit manège. Des boules rouges stupides qui rebondissent au hasard des cubes sans se poser de questions, un serpent qui en veut tout particulièrement au Q*Bert et le poursuit sans répit, et deux gremlins vicelards qui prendront un malin plaisir à gâcher votre travail en changeant eux aussi la couleur des cubes sur lesquels ils passent.

Pour ne rien arranger, le Q*Bert n’a aucun moyen de défense, si ce n’est sauter pour se mettre en sécurité sur le disque volant qui se trouve à une des extrémités de la pyramide et qui le ramènera à l’autre bout de l’espace de jeu. Pas simple la vie d’un Q*Bert…

Réalisation technique :

Q*Bert a toujours été un jeu graphiquement très simple : une pyramide de blocs en 3D isométrique et quelques bestioles qui traînent dessus. Cette version relookée est évidemment nettement plus jolie qu’à l’origine, avec un petit Q*Bert velu du plus bel effet, des pyramides au design varié et des fonds d’écran souvent psychédéliques. Fondamentalement, Q*Bert ne frappe de toute façon pas les esprits par sa débauche d’effets graphiques. La bande sonore est plutôt soûlante : on n’a pas vraiment besoin d’écoper d’un facteur de stress supplémentaire, tant la jouabilité de Q*Bert est délicate. Non que le petit personnage ne réponde pas correctement aux commandes, mais la vue en 3D isométrique est suffisamment inhabituelle pour que l’on éprouve de grandes difficultés à maîtriser la petite bestiole. On met un certain temps à piger le lien entre la croix directionnelle et la direction que prendra effectivement le Q*Bert sur l’écran de jeu. Combien de fois ne s’arrache-t-on pas les cheveux quand, pris entre deux feux, on appuie malencontreusement sur le mauvais bouton et qu’on fait valser Q*Bert hors de la pyramide ? C’est bien entendu le principe même du jeu qui induit cette difficulté, il n’y a donc pas vraiment lieu de râler là dessus. Ou alors, il vaut mieux jouer à autre chose…

En bref : 13,5/20 : Véritable classique de l’histoire des jeux vidéo, Q*Bert propose un des gameplay les plus originaux et atypiques qui soient. Cette version Super NES n’apporte à vrai dire qu’un relookage de surface à ce principe ludique plutôt addictif. Le jeu à deux est possible, mais uniquement l’un après l’autre. Un mode coopératif n’aurait pas été de refus, vu la difficulté de Q*Bert. Cette difficulté plutôt élevée et la jouabilité très particulière risquent malgré tout d’en rebuter certains. Pour les curieux de l’histoire vidéoludique et les acharnés dotés d’une très grande maîtrise de leurs nerfs, Q*Bert mérite certainement un petit détour.

Q\*Bert III