Pushover est un jeu vidéo Super NES publié par Oceanen 1992 .

  • 1992
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Pushover

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Vous connaissez tous, je suppose, le principe des dominos-cascade. Mais si : ces circuits constitués d’un bon million de dominos posés à la verticale les uns derrière les autres, dont tout l’intérêt réside dans le fait de culbuter le premier domino de la série, qui fera lui-même culbuter le deuxième sur le troisième, et ainsi de suite jusqu’au dernier domino (à condition évidemment que les dominos aient été alignés avec précision). Un bref instant d’extase visuelle au prix de dizaines d’heures de travail réduites à néant en moins d’une minute. Heureusement, Pushover ne vous demandera pas de construire les circuits de dominos mais bel et bien de les faire intégralement s’écrouler d’une seule et unique poussée. L’instrument du destin aura l’apparence d’une petite fourmi dont la mission, dans chacun des 100 tableaux proposés par Pushover, sera de renverser tous les dominos d’une seule poussée, la règle étant que le dernier domino à tomber devra obligatoirement être celui qui est décoré de plusieurs barres rouges transversales.

Bien entendu, les dominos ne sont pas sagement alignés en ligne droite et leur configuration à travers le niveau est parfois sacrément tortueuse. Inutile de vous préciser qu’il est impossible de faire s’écrouler toute la série en laissant l’organisation des dominos dans l’état où vous les aviez trouvés. Pour réussir son coup de maître, la fourmi dispose cependant de deux atouts bien utiles. Premièrement, il lui est possible de déplacer n’importe quel domino pour le repositionner à l’emplacement de son choix. Deuxièmement, certains dominos, décorés d’éléments rouges variés, possèdent des caractéristiques spéciales. Certains explosent lorsqu’ils sont heurtés ; d’autres se scindent en deux dominos qui partent dans deux directions opposées ; d’autres, encore, roulent sur eux-mêmes à l’infini jusqu’à ce qu’ils en heurtent un autre.

Dernier élément vicieux : le temps pour faire s’écrouler chaque série est limité, dramatiquement limité, et vous n’aurez guère le loisir d’analyser méthodiquement la configuration du terrain avant d’agir (d’autant plus qu’en appuyant sur pause, on passe à un écran explicatif sur les différents types de dominos. Raté pour ceux qui espéraient observer le tableau à loisir). Lorsqu’on remporte un tableau dans les temps, on gagne un jeton de survie qui équivaut à un crédit supplémentaire pour continuer la partie. Lorsqu’on réussit le tableau mais que le temps imparti est dépassé, on peut le recommencer sans pénalité. Lorsque la fourmi tombe dans un trou ou a effectué une poussée sans que tous les dominos ne tombent, la partie est terminée mais on peut recommencer aussi longtemps qu’on dispose de jetons de survie.

Réalisation technique :

Pas grand-chose à attendre de ce jeu de réflexion pur et dur, mais il est vrai qu’il n’y a pas de raisons d’espérer de miracles visuels d’un soft de ce genre. Malgré la présence de plusieurs environnements (ville industrielle, temple grec, zone hi-tech,…), les graphismes sont ternes et répétitifs, les rares musiques sont assez déprimantes et on éprouve quelques difficultés à prendre le jeu en main, le temps qu’on pige que certains dominos ne peuvent être transportés ou posés n’importe où. Après quelques parties, ce problème disparaît heureusement de lui-même. Les seuls éléments techniques réellement positifs à signaler sont les expressions amusantes et les nombreux petits bruits idiots de la fourmi.

En bref : 18/20

Un excellent jeu de réflexion, vraiment très original, auquel j’ai personnellement accroché instantanément. Les casse-têtes sont vicieux à souhait, et les tableaux à l’apparence complexe ne sont pas forcément les plus ardus à dominer. Seul petit bémol : le principe même de Pushover s’effondre avec la possibilité de sauvegarde offerte par l’émulation. La sauvegarde permet de progresser à volonté par erreurs successives. Il suffit d’essayer toutes les possibilités et de recharger le niveau à volonté après coup, alors que le principe même de Pushover exige que l’on découvre le bon mécanisme en un minimum de coups, sous peine d’épuiser tous ses jetons de survie. D’un autre côté, cela diminue un peu la difficulté de ce soft terriblement difficile. Mais même comme cela, on cogite tout de même pas mal à essayer de comprendre comment diable il est possible de faire tomber tous ces satanés dominos en un seul coup. Vous êtes en tout cas prévenus : si vous voulez en profiter « comme dans le temps », jouez honnêtement !

Pushover