Primal Rage est un jeu vidéo Super NES publié par Time Warneren 1995 .

  • 1995
  • Combat

Test du jeu vidéo Primal Rage

3.5/5 — Très bien par

Une météorite s’est écrasée sur Terre, annihilant la civilisation et faisant régresser l’humanité à l’âge de la pierre. Sept puissances représentant les différentes facettes du bien et du mal s’incarnent alors en de puissantes créatures préhistoriques et commencent à se livrer une guerre sans merci, qui déterminera du futur de la nouvelle planète « Urth ». Les entités du bien sont le dieu de la vie Armadon, un saurien cuirassé qui prend la forme d’un improbable mélange de Tricératops et d’Ankylosaure ; le dieu de la faim Sauron (un Tyrannosaurus Rex) et leur chef le dieu du bien Blizzard, un Megaprimatus Arcticus Kong, mieux connu sous le nom de King Kong des neiges. Face à ces âmes généreuses qui veulent relever l’humanité de ses ruines se rangent les sales bêtes du lot, avides de sang et de destruction : le dieu de la folie Vertigo qui ressemble à une sorte de cobra royal avec des pattes, le dieu de la pourriture Chaos, un primate cinglé que l’ingestion de fortes doses de bananes fermentées a pourvu d’un système digestif totalement imprévisible et le cruel Dieu du mal, Diablo, une saleté d’Allosaurus cracheur de feu. Et enfin, il y a Talon le Raptor, qui est également le dieu de la survie. Comme son nom l’indique, il se fiche du quart comme du reste des luttes fratricides qui ensanglantent la planète et veut juste protéger les siens.

Outre leurs barres d’énergie, les différents monstres possèdent une barre d’endurance, représentée par un petit cerveau. Cette barre diminue dès qu’on se prend un mauvais coup mais se recharge automatiquement. Néanmoins, si un enchaînement de coups particulièrement violent fait tomber cette barre d’énergie à zéro, le dinosaure sera sonné pendant quelques instants et par conséquent, terriblement vulnérable. A cela s’ajoute les adorateurs humains. Chaque combat se déroule sous les yeux d’une petite cour de primitifs en vénération devant leurs dieux. Parfois, l’un ou l’autre de ces sauvages viendra se répandre en salamalecs au beau milieu de la zone de combat, fournissant un amuse-gueule qui tombe à pic pour recharger la barre d’énergie.

La réalisation des coups spéciaux est très perturbante au début. Contrairement à la totalité des autres jeux de combat, il faut ici maintenir enfoncés certains boutons d’attaque, puis seulement exécuter le mouvement à la croie directionnelle. On ne s’y retrouve absolument pas au début, mais une fois qu’on a pris le pli, ça fonctionne plutôt bien. Les coups sont assez classiques et prévisibles et ne sont finalement intéressants que parce que ce sont de grosses bêbêtes d’une dizaine de tonnes qui les exécutent : projectiles variés (flammes, traits empoisonnés, souffle glacé,…), charges rapides et prise à la gorge suivi d’un véritable acharnement sanglant dans le cas de Talon. Seul Chaos, le singe pétomane, est assez rigolo, avec les multiples fluides corporels qu’il éructe et vomit en permanence sur ses adversaires. Ce personnage scatologique causa d’ailleurs quelques ennuis à Primal Rage. Déjà échaudés par la déferlante d’hémoglobine des combats, les associations parentales américaines montèrent au créneau lorsqu’elles entendirent parler de la fatalité - tout comme dans Mortal Kombat, il est possible d’achever son adversaire titubant de manière particulièrement odieuse - de Chaos. Répondant au doux nom de « Golden shower », il ne s’agit ni plus ni moins que d’un bon jet d’urine acide qui réduit l’opposant en petit tas de viande faisandée et odorifère. Tollé général au pays des W.A.S.P. : le jeu – sa version Super NES du moins – fut promptement retiré de la vente et édulcoré pour ne pas choquer les âmes parentales sensibles.

Réalisation technique :

Une fois de plus, le portage Super NES a sévèrement entamé la qualité technique du jeu d’arcade original. Les décors semblent plus fixes, les dinosaures moins réalistes, les mouvements un peu moins détaillés… En tenant compte des capacités de la Super NES, Primal Rage propose malgré tout une réalisation de bonne facture. Les progrès sont visibles depuis l’époque du premier Mortal Kombat, les dinosaures ne manquent pas d’allure et les combats sont dans l’ensemble assez vifs. L’impression de lourdeur ne subsiste que pour rendre crédible les mouvements de ces pachydermes couverts d’écailles. Bon point aussi pour la bande sonore, avec de chouettes musiques et des bruitages décapants. Comme expliqué plus haut, la jouabilité est un peu perturbante, avec cette étrange façon de réaliser les coups spéciaux, mais on finit par prendre le tour de main. Ce gameplay étrange offre d’ailleurs un challenge supplémentaire aux joueurs qui se sont usés les phalanges sur les méthodes plus traditionnelles de coups spéciaux et que les manipulations contre nature de la croix directionnelle ne font même plus sourciller.

En bref : 14/20

A peu de choses près, on pourrait dire que Primal Rage est une transposition de Mortal Kombat dans un contexte préhistorique. Les similitudes entre les deux softs sont assez nombreuses. Avec ses graphismes digitalisés, ses fatalités, sa jouabilité un peu lourde, son gameplay davantage tactique que purement instinctif et son faible nombre de personnages, Primal Rage s’avère tout de même un rien supérieur au célèbre hit d’arcade de Midway. Les coups de base sont beaucoup plus variés et le jeu est beaucoup plus vif (bon, ce n’est pas Street Fighter II mais il y a tout de même moyen de bien se défouler avec Primal Rage). Mais avant tout, la relative réussite de Primal Rage tient à l’esprit plutôt original du jeu. Excepté le minable King of the Monsters, je ne connais aucun jeu qui permet de faire combattre des dinosaures, et l’atmosphère préhisto-postapocalyptique de Primal Rage est plutôt réussie. Bref, il ne s’agit pas d’un grand jeu de combat en soi mais, dans le registre des jeux dotés de digits, Primal Rage s’avère quand même un morceau de choix, seulement surpassé – mais de peu – par Killer Instinct.

Primal Rage