Quelque part dans la brousse, dans un village d’Homos Cavernus, Sam le gros bras du coin s’apprête à prendre son petit déjeuner. Malheureusement des dinosaures affamés ont pillé le silo qui contenait toute la nourriture. La tribu n’a donc plus rien à manger pour affronter l’hiver. Le grand chef convoque Sam et lui montre ce qu’il doit accomplir pour sauver les villageois. Loin, derrière la barrière de glace, se situe un cimetière de dinos qui contient des milliers d’ossements. Les os représentent la monnaie d’échange à la préhistoire et permettront de renflouer les stocks. En chemin, Sam n’oubliera pas d’amasser des aliments qui serviront d’en-cas en attendant que les choses reviennent dans l’ordre. Il recevra également l’aide du grand chef qui lui indiquera les objectifs à accomplir, rencontrera le forgeron qui lui donnera des armes et obtiendra les inventions loufoques du savant.
Ah ! le bon vieux temps :
Sam débute son périple aux abords de la caverne auprès de ses compagnons qui lui expliquent comment évoluer dans ce monde sauvage. Après avoir appris les mouvements de base et traversé les grottes de sa région natale, il emprunte de vastes forêts peuplées d’animaux en tous genres comme des gorilles, des perroquets, des dinos, des libellules géantes ou encore des ethnies peu sociables. Ce bestiaire mélange tout ce qu’a produit la préhistoire indépendamment de la période géologique. Dans ce monde cohabitent autant des espèces du quaternaire que du jurassique ! Si les premiers niveaux consistent en une mise en jambe, ceux dans les bois deviennent ardus et parfois labyrinthiques. Les objectifs variés nécessitent la récolte d’objets pour accéder au niveau suivant, ou au contraire certains stages se résument simplement à rejoindre la sortie. Le jeu mêle parcours linéaires et explorations intensives. Dans un esprit plates-formes, il contient aussi nombre de passages secrets. Sam s’aventurera dans des lieux divers, des espaces en flammes, enneigés, aquatiques ou verdoyants. Les classiques de la plate-forme.
A l’attaque !
Sam dispose de plusieurs moyens de défense. De manière conventionnelle, il peut sauter sur la tête de ses adversaires pour les éliminer ou bien employer des armes. Avec une grosse massue, il frappe au corps à corps les bestioles qui l’approchent de trop près. S’il rencontre le forgeron, celui-ci lui donnera ses dernières créations : les haches de pierres abattent les ennemis à distance et les lances permettent de grimper aux arbres. Coup suprême, Sam possède un cri perçant qui élimine tout le monde à l’écran. Très classe ! Quand l’inventeur entrera en scène, il apportera à Sam des véhicules parfois étranges : le deltaplane permet de récupérer les bonus dans les airs, l’ooga-boinga -qui est une sorte de bâton sur ressort- permet de faire des sauts de kangourou. C’est pas un peu frappadingue ce machin là ?!
Waouh que c’est beau !
L’univers que nous présente Prehistorik Man distille une légère touche d’humour. D’abord en mêlant moult anachronismes et ensuite en proposant de gentillets graphismes. La tête des personnages est légèrement disproportionnée par rapport à leur corps pour montrer leur air généralement abruti, d’autant plus lorsqu’ils se prennent des coups dans la tronche. Sam n’a pas à avoir honte de son état, il se fond parfaitement dans le moule. Il affiche des postures aussi débiles : il tire la langue à la manière d’un gros neuneu et court comme un chien. D’ailleurs les animations du héros sont convaincantes et variées. Globalement le jeu reste fluide et ne montre aucun signe de faiblesse, ni ralentissements ni clignotements. Il est vrai que la vitesse sans prétention du héros n’engendre pas de calculs faramineux. Mais ce qui frappe le plus, ce sont bien les graphismes sublimes. L’écran foisonne de couleurs grâce à de jolis dégradés que dessine l’état du ciel. Les arrière-plans présentent plusieurs scrollings différentiels qui apportent un effet de profondeur. Le joueur remarque immédiatement le soin apporté aux décors fins et détaillés qui créent des niveaux plus beaux les uns des autres. Il apprécie encore plus le voyage dans ces temps reculés que la souplesse de la maniabilité permet de faire bouger le héros avec aisance. Enfin, les musiques exploitent les capacités de la machine en proposant des thèmes d’ambiance utilisant plusieurs instruments. Les bruitages renforcent le ton un tantinet débile du jeu. Par exemple, Sam crie comme une femmelette lorsqu’il meurt.
Varié et passe-partout. Prehistorik Man se classe dans les jeux de plates-formes traditionnels et classiques, mais son univers fantaisiste et une dose d’humour relève la sauce. Le tout servi par une réalisation de très bonne qualité.