Tout le monde le sait, les jeux de course automobile sur consoles 16-bits ont tous pris un sacré coup de vieux dès l’apparition des jeux en véritable 3D texturée. Difficile de se passionner pour une simulation avec des bords de route tristement vides et une mobilité qui concernait surtout la route une fois découverts les prodiges de réalisme moteur proposés à partir de 1995. Le meilleur moyen d’éviter le vieillissement accéléré des jeux de tuture restait encore de s’écarter des traditionnelles vue cockpit ou vue arrière au profit d’un mode de visualisation plus marginal… au hasard, la 2D isométrique. Dans mon souvenir, la première fois que j’ai eu affaire à un soft de ce calibre, il s’agissait de l’extraordinaire World Rally Championship, développé pour les salles d’arcade par un petit éditeur espagnol inconnu, Gaelco. Jamais adapté sur console, ce hit eut pourtant un petit frère très débrouillard en Power Drive.
Avec Power Drive, ce ne sont pas moins de 64 courses qui vous attendent dans de nombreuses régions du monde (Alpes françaises, Angleterre, Suède, Kenya, etc.). En utilisant au mieux les caractéristiques de votre véhicule (sa vitesse, sa capacité de freinage, sa tenue de route pour les dérapages contrôlés,…), la victoire ne devrait pas vous échapper bien longtemps ! Entre chaque course, il vous est possible de réparer les éléments de votre véhicule qui ont été amochés durant l’étape précédente (suspension, système de freins, carrosserie, etc.). Ces diverses réparations entament évidemment votre compte en banque, péniblement rempli après chaque victoire. Si vous devez à chaque fois dépenser les trois quart de votre prime à rafistoler la voiture, vous ne risquez pas de pouvoir un jour en acheter une nouvelle. Parce que bon, la Mini Cooper et la Fiat Cinquecento que vous pouvez choisir au départ, c’est bien gentil mais vous ne risquez pas de progresser bien loin dans le jeu avec ces deux petits bolides poussifs. Il faudra donc non seulement conduire vite, mais également BIEN conduire. De plus, vous sentirez réellement pour une fois les dégâts infligés à la voiture par votre style de conducteur du dimanche : si vous persistez à vous manger les rocailles du bord du route ou à érafler les ailes le long des falaises à force de virages trop serrés, vous découvrirez que passer la quatrième deviendra de plus en plus difficile et que maintenir la voiture au milieu de la route s’avèrera une véritable gageure. De même – et c’était assez rare à cette époque pour qu’on le signale -, les diverses conditions climatiques (pluie, route verglacée, conduite nocturne) auront une influence sur le comportement de la voiture.
Réalisation technique :
Le scrolling est tout à fait fluide et sans accrocs, ce qui est bien la moindre des choses pour un jeu de voitures. Au niveau graphique, on trouve du bon et du moins bon. L’ensemble est très lisible, les voitures sont particulièrement bien reproduites mais les circuits manquent finalement un peu de variété et la profusion de détails n’est pas vraiment ce qui les caractérise. Les bruitages sont un peu étouffés et souvent dominés par des musiques dont on se serait à vrai dire bien passé. Reste la bonne maîtrise du pilotage : s’il faut un certain temps d’adaptation pour s’habituer à cet angle de vue inhabituel, on s’en sort rapidement très bien. Power Drive atteint également un bon équilibre entre réalisme et player fun. Ni vraiment arcade, ni vraiment simulation pointue, le jeu satisfera les deux types d’amateurs de sports moteur. Power Drive permet à 8 joueurs de participer à la compétition, l’un après l’autre. Les circuits étant dans l’ensemble assez brefs, les temps d’attente pour s’emparer de la manette resteront supportables.
En bref : 16/20
Un très bon petit jeu de voiture, qui sort des sentiers battus et offre aujourd’hui un plaisir bien plus actuel que ses contemporains qui misaient sur la vue en perspective. Seule sa relative monotonie graphique se montre un peu décevante.