Dans sa tentative forcenée de consacrer au moins un jeu vidéo à chacun des célèbres personnages de la Warner Bros, il manquait encore à Sunsoft une pièce à son tableau de chasse : Porky Pig, le célèbre cochonnet froussard et parkinsonnien. L’idée peut paraître singulière : si des héros comme Taz ou Beep-Beep semblent avoir été conçus expressément pour être injectés un jour ou l’autre dans un jeu, le petit cochon semblait manquer un peu de spécificités propres à en faire le héros d’un jeu de plates-formes mémorable. Qu’à cela ne tienne, se dirent les têtes pensantes de chez Sunsoft, à défaut d’élaborer une pierre angulaire du jeu de plates-formes, torchons vite fait un truc bien bateau, mettons-y de très jolis graphismes, plein de couleurs, plein de positions amusantes pour le sprite principal, et tout le monde n’y verra que du feu. C’était sans compter la vigilance et le mauvais esprit des testeurs d’Emunova.
Un soir, Porky s’endort en feuilletant des brochures de vacances et passe tout la nuit à cauchemarder en rêvant à diverses destinations exotiques remplies de danger. Le jeune porcin se retrouve projeté dans une forêt hantée, un village du Far-West, une mine ou encore une cité engloutie. Chacun de ces stages est peuplé de petites bestioles cauchemardesques et de nombreux pièges. Sautant de plates-formes en plates-formes, ainsi que sur la tête de ses adversaires, Porky va devoir traverser chaque sous-level afin d’atteindre le boss local, le vaincre et passer au cauchemard suivant. La seule originalité du jeu (qu’on ne retrouve pas dans la Rom cependant) tient au climat changeant des décors. Chaque fois qu’on rallumait la console, le climat des stages se modifiait : neige, pluie, ensoleillement,… chaque partie était donc visuellement différente de la précédente. A signaler aussi : la rom qu’on trouve sur Internet est la version bêta tel que développée par Sunsoft. La version commerciale avait été modifiée, principalement au niveau sonore, par l’éditeur Acclaim.
Réalisation technique :
Au moins ne peut-on pas reprocher grand chose au visuel de Porky Pig. Les décors sont très réussis, les couleurs sont très vives, les personnages sont amusants et très fidèles aux cartoons d’origine, la bande sonore est riche en petits bruitages idiots et en discrètes musiques de circonstance,… bref, Porky Pig a incontestablement fait l’objet de beaucoup de soins pour être au top visuellement. Pour le reste malheureusement, ce n’est pas vraiment terrible. La jouabilité est un peu imprécise, le petit héros dérape et ses sauts sont difficules à calibrer, l’action demeure très basique et malgré la présence de nombre d’effets spéciaux (zoom, déformations, …), l’action ralentit souvent quand il y a trop de peuple à l’écran. C’est assez rare dans le cas d’un jeu de plates-formes. Cependant, comme la Rom est une version bêta, difficile de dire si la cartouche subissait les mêmes désagréments.
En bref : 09/20
Syndrome Yogi Bear pour ce jeu mettant en scène Porky Pig. Une réalisation de très bonne facture, un esprit relativement attachant, de petits défauts techniques heureusement rattrapés par de sympathiques effets spéciaux et des décors très changeants.
Malheureusement, le jeu en lui-même est complètement plat. Aucune originalité, aucune surprise particulière, aucune séquence haletante : on est en plein dans la version 1.0 du jeu de plates-formes. La seule expérience de Porky dans les jeux vidéo n’aura donc pas été très concluante.