Développé par Activision, paru en 1994
La première apparition de Pitfall dans le monde des jeux vidéo date de… 1982 ! Eh oui, c’est sur Atari 2600 que l’on put pour la première fois s’accrocher aux lianes des jungles parcourues par Pitfall Harry. On peut donc dire qu’il s’agit d’un vieux de la vieille. Pourtant, il s’est fait relativement discret par rapport à d’autres sagas vidéoludiques.
Bonus : Il est possible de jouer au jeu originel de l’Atari 2600 en trouvant un passage secret (ou en tapant un ‘cheat code’).
Indiana Jones ? Non ! Pitfall Harry
Vous incarnez Harry Junior, fils d’un ancien explorateur réputé (Pitfall Harry), lequel a replongé lorsque le fiston, qui a manifestement chopé le virus, lui rappelle le bon vieux temps à courir à droite à gauche. Ensemble ils se mettent en route vers l’Amérique du Sud pour tenter de percer un des (nombreux) mystères des Mayas.
Bien entendu, tout ne se déroule pas comme prévu : papa se fait capturer par l’esprit d’un guerrier maya pas très sympa, Zakelua, et Junior (Cessez de m’appeler Junior !!! Heu… ah, non… c’est dans une autre série, ça ><) doit tout tenter pour le délivrer.
Il va donc falloir traverser plusieurs niveaux allant de la jungle à un vieux temple en passant par une mine ou encore une cataracte pour secourir le paternel.
Vous rencontrerez de nombreux ennemis sur votre chemin. Ça va des singes et serpents aux chauve-souris, jaguars et sangliers en passant pas des esprits, crocodiles, et autres guerriers du terroir. Tous protagonistes en rapport avec la géographie et l’histoire d’où se déroule l’action.
Pour avoir une chance de vous en tirer sans trop de bobos, vous disposez de plusieurs attaques : vous pouvez lancer des pierres à l’aide de votre fronde (quantité limitée !), lancer votre boomerang (mais si vous ne le rattrapez pas, vous le perdez !) ou donner des coups avec la fronde seule. Vous disposez également de projectiles explosifs, eux aussi en faible quantité. Il s’agit donc de se montrer parcimonieux.
Outre l’armement, Harry Jr. dispose de quelques moyens de déplacement : il peut s’accrocher aux lianes, mais aussi utiliser des élastiques qui peuvent le catapulter assez loin. De la même manière, de grosses toiles d’araignée (mais où sont donc les araignées, justement ?!?) font office de trampoline. Enfin, il peut ramper.
Si vous vous perdez (je pourrais tout aussi bien dire quand vous vous perdrez), de petites idoles placées ça et là vous indiqueront la direction à suivre.
Techniquement parlant
Les graphismes sont magnifiques ! Que ce soit le niveau de détail sur plusieurs niveaux (avant-plan, arrière-plan), la palette de couleurs très variées et très bien choisies, ou encore l’animation des sprites, tout concourt à faire de Pitfall un absolu régal visuel. On en redemande !
En parlant des sprites, ils sont très gros et donc très détaillés. Le personnage principal possède de nombreuses mimiques qui contribuent à le rendre réaliste (par exemple lorsqu’il rampe ou encore lorsqu’il heurte un obstacle en courant, Harry Jr. vacille quelques secondes avant de tomber par terre). Le niveau dans la mine avec ses trajets sur wagonnet, ça décoiffe.
Les ennemis ne sont pas en reste, puisqu’eux aussi bénéficient d’une animation hors pair.
Que ce soit lors de l’escalade de lianes, de sauts, des attaques, tous les mouvements sont décomposés de façon ample (y compris les vêtements), de façon très dessin animé. D’ailleurs, l’animation a été confiée à Bill Kroyer, qui travaille dans le milieu du cinéma et s’est occupé entre autres de Scooby-Doo et Garfield.
Au niveau des musiques, celles-ci sont choisies de manière à installer une ambiance plutôt que de véritablement imposer une mélodie ou un rythme particuliers. Elles augmentent donc encore l’immersion du joueur dans chaque niveau en cours, au lieu de l’en distraire. De manière générale, elles imposent une imagerie sonore ‘jungle’ de par leurs sonorités et rythmes. Pas de la musique de science-fiction, c’est sûr.
Les bruitages sont bons mais pas révolutionnaires. Ils participent à l’ambiance générale et remplissent leur tâche sans être transcendants.
Maniabilité et difficulté
Malheureusement, cette animation chatoyante pose un problème : la maniabilité et la collision des sprites en pâtissent. Tout d’abord, elle induit un manque de précision qui mène trop souvent à manquer une liane, à chuter et à devoir refaire une bonne partie du niveau, ce qui passe une ou deux fois mais finit par franchement irriter. On observe trop d’approximations, notamment dans les sauts. Il arrive souvent aussi que l’on chute d’une plate-forme parce que la limite entre celle-ci et le vide n’est pas claire à distinguer.
Les combats sont aussi faussés car un mouvement ample du bras, qui de prime abord donne à penser que l’on vient de foutre une raclée magistrale à ce singe impudent ou à ce serpent sournois, et bien en fait on est passé à côté et, le temps de réagir, on se fait blesser ! D’où frustration et énervement.
La construction des niveaux est foncièrement la même pour chacun, mais les très beaux graphismes tendent à en distraire le joueur. Cependant on finit pas éprouver une certaine lassitude à répéter les mêmes gestes d’un niveau à l’autre. Leur agencement demeure fort convenu.
Terminons en signalant qu’il n’existe ni sauvegarde ni mots de passe, juste une fonction ‘continue’. Vu la difficulté élevée, c’est un gros regret. Il existe aussi un ‘cheat code’ permettant de sélectionner le niveau, si comme moi vous en avez marre de recommencer le même encore et encore.
En bref
Pitfall : The Mayan Adventure bluffe au départ par son aspect visuel franchement réussi. Malheureusement, on se rend assez vite compte que des graphismes et une animation bien léchés ne compensent pas une maniabilité approximative, et une construction somme toute classique.
On se prend à souhaiter qu’il s’agisse d’un dessin animé et non d’un jeu.
Verdict : 6/10