Dans la grande tradition des jeux portant la griffe Disney, Pinocchio est un soft d’une beauté magique, qui propose une grande fidélité au scénario original, des séquences variées et une durée de vie terriblement courte.
C’est bien entendu l’adaptation du long métrage de Walt Disney de 1940, lui-même inspiré du conte écrit par Carlo Collodi dans les années 1880, qui sert de base à ce jeu d’action, publié alors que la Super NES avait déjà bien entamé son crépuscule. Pour rappel, cette satyre sociale déguisée en conte de fée voyait un pauvre menuisier italien sans enfants, Geppetto, construire un pantin de bois pour combler sa solitude. Une bonne fée donna, durant la nuit, vie au pantin. Le lendemain, le vieil homme, fou de joie, décidait que sa création mènerait l’existence de tous les petits garçons normaux et l’envoya promptement à l’école. Mais Pinocchio, écarté du droit chemin par un renard et un chat mal intentionnés, préféra prendre le chemin de « Pleasure Island », une île dédiée au plaisir et aux jeux permanents. Sa punition pour ce manque d’assiduité fut d’être transformé en âne. Pendant ce temps, Geppeto, parti à la recherche de son pantin, avait été avalé par la baleine Monstro. Pinocchio parvint, après bien des péripéties, à sauver son vieux père. En récompense de ses efforts désintéressés, la bonne fée revint et, non seulement leva la malédiction, mais transforma finalement le pantin de bois en véritable petit garçon.
La plupart des niveaux proposent une progression classique à travers les décors popularisés par l’oncle Walt. L’intérêt de cette progression tient d’ailleurs moins aux réflexes mis à contribution par le joueur qu’au simple plaisir visuel offert par les graphismes et l’animation féérique du jeu. Dans le premier stage, Pinocchio se promène dans sa petite ville, et doit éviter les garnements du coin, ainsi que le chat et le renard qui n’hésiteront pas à lui jouer de mauvais tours, comme le faire trébucher, lui renverser un pot de fleur sur le crâne ou l’écraser en ouvrant brusquement une fenêtre. La caractéristique de ce niveau provient des multiples cabrioles que Pinocchio pourra accomplir en s’accrochant aux enseignes ou en rebondissant sur d’antiques pompes à eau. Par la suite, on découvrira quelques séquences plus anecdotiques mais tout aussi plaisantes à jouer. Dans le deuxième stage par exemple, Jimmy Cricket devra éliminer, à l’aide de son parapluie, tous les insectes qui tourbillonnent autour de la lanterne où le petit criquet souhaite s’installer pour assister au spectacle de marionnettes. Ce spectacle sert de base au niveau suivant, un simple jeu de mémoire où Pinocchio devra imiter les mouvements des différentes marionnettes. Ensuite, Pinocchio visitera Pleasure Land, puis s’en échappera en direction des falaises qui bordent l’océan. Il parviendra jusqu’aux fonds marins où il tentera de fuir, en s’accrochant de poissons en poissons, le terrible cachalot Monstro. Une fois avalé, il explorera l’estomac du leviathan à la recherche de planches pour construire un radeau et quitter cet endroit dangereux. La scène finale sera une séquence de réflexes où il faudra esquiver les récifs en évitant que la baleine n’avale le radeau.
Réalisation technique :
Plus les années passaient, plus Disney Interactive semblait acquérir une maîtrise impressionnante des rouages techniques des consoles 16-bits : Pinocchio est beau à en pleurer ! Graphismes, décors, palette de couleurs, détails d’arrière plan, scrolling différentiels, tout est absolument parfait et la Super NES révèle tout ce qu’elle a dans le ventre. On se rapproche ici, autant qu’il était possible de le faire sur une 16-bits, de la qualité « dessin-animé ». Et ceci sans même parler de l’animation, surtout au niveau des attitudes et mimiques des différents personnages, qui renvoie Aladdin au rang de dessin animé tchèque des années 60. Les mélodies (inspirées du film je suppose, je n’ai identifié que « When you wish upon a star ») et les bruitages sont superbes. Comme d’habitude avec Disney pourrait-on dire. Seule la jouabilité pourrait faire l’objet de très légers reproches : il n’est pas toujours évident de s’accrocher au rebord de certaines plates-formes.
En bref : 17/20
Comme toujours, on se retrouve face à l’éternel problème des jeux de plates-formes signés Disney, qu’il s’agisse d’Aladdin, du Roi Lion ou du Livre de la Jungle. Pinocchio est une aventure magique, extraordinaire visuellement, passionnante, pleine de surprises et de trouvailles originale et très courte ! Malgré certains passages plus ardus, l’aventure se boucle en une heure à peine ! Inutile de vous dire qu’à l’époque où les jeux se négociaient au prix fort, il valait mieux ne pas investir dans un plaisir à si court terme. Mais avec un émulateur, n’hésitez pas une seule seconde à vous replonger dans ce grand classique du dessin animé, brillamment adapté par les petits génies de Disney Interactive !