Imaginée en 1963 pour le générique du film du même nom avec Peter Sellers, la panthère rose aura connu une destinée encore plus enviable que le film dont elle est tirée. Dans cette adaptation sur console 16-bits, le célèbre félin est en route pour Hollywood pour le casting d’un grand rôle des studios MGM, mais elle tombe malencontreusement sur son célèbre ennemi, l’inspecteur Clouseau, qui la poursuit à travers les studios de cinéma. Pour échapper à son poursuivant la panthère devra traverser de nombreux univers, tous dédiés à un film célèbre.
Le premier stage se présente comme une parodie de « Chérie, j’ai rétréci les gosses ». La panthère rose se déplace dans un décor familier démesurément grand et trouvera à partir de là les accès vers les autres stages. Par exemple, les bottes sur l’étagère sont l’entrée vers le monde des westerns, le frigo donne accès à une zone polaire dans laquelle des aliments se livrent une bataille sans merci. Rien n’indique cependant quels objets donnent accès à un nouveau niveau, mais généralement, on tombe dessus automatiquement. Pour se défendre contre les ennemis étranges qui vivent dans les différents stages, la panthère peut bien évidemment leur sauter dessus, mais également utiliser une sorte de fly-tox qui diffuse un nuage de poussière rose. Quelques bonus peuvent être récupérés dans les niveaux : des chapeaux pour pouvoir se faire toucher une fois supplémentaire avant d’y passer (chapeaux adaptés au niveau visité : stetson pour le Far-West, bonnet de bain et tuba pour les zones aquatiques, bonnet en laine pour le frigo etc…). Les pièces de monnaie permettent, une fois que l’on trouve les monnayeurs adéquats, d’obtenir divers résultats : création de plates-formes, apparition d’un parapluie pour voler etc… Là aussi, l’effet des bonus est adapté au type de stage (dans le stage western, les plates-formes seront des cartouches ; dans le stage du verre de limonade, ce seront des rondelles de citron et ainsi de suite).
Tous les stages proposent également des entrées vers des stages bonus : dans ces stages, la panthère, coiffée d’un haut-de-forme, court dans une rue et doit récupérer les bonus en évitant les enclumes et les pianos à queue qui tombent du ciel.
Réalisation technique :
Malgré un premier impact plaisant, on constate vite que les graphismes ne sont pas vraiment terribles : décors grossiers et sprites peu détaillés au look trop enfantin, couleurs tape-à-l’œil « à la Simpsons »… : soit les programmeurs ont voulu rester fidèle à l’univers très graphique et peu détaillé de la panthère rose, soit ils se sont tout simplement montrés paresseux. Heureusement, l’originalité des décors et le principe de parodier de grands classiques du 7e art reste suffisamment sympathique pour contrebalancer la pauvreté graphique. L’animation, rapide, ne propose rien de bien extraordinaire en dehors de la démarche nonchalante de la panthère. Les thèmes musicaux adaptent avec brio la célèbre mélodie d’Henri Mancini à toutes les sauces. Là aussi, c’est sympathique sans plus. Malheureusement, la maîtrise de la panthère n’est vraiment pas terrible : les sauts sont imprécis, la panthère dérape en permanence et on se fait souvent toucher stupidement pour cette raison.
En bref : 10/20
Pink Panther est amusant le temps de quelques parties. On s’amuse beaucoup à découvrir les différents décors, assez bien imaginés et à manœuvrer ce personnage rarement exploité en jeu vidéo. Puis, on se rend compte que la jouabilité est médiocre, que les principes de jeu sont d’un classicisme absolu, que l’originalité se limite au choix des décors, et qu’on est pas très concerné par le destin de la panthère rose. Dommage, ce sympathique personnage méritait beaucoup mieux que ce petit jeu de plates-formes sans envergure.