Le scénario de ce Shoot Them Up horizontal est des plus banal et nous allons passer outre. Il s’agit sûrement d’aliens qui viennent foutre le bordel chez nous car ils se font chier comme des rats morts. Et vous, pigeon que vous êtes vous vous êtes fait avoir. Pensant avoir gagné un séjour dans la galaxie, vous vous retrouvez aux commandes d’un vaisseau de combat nommé Phalanx. La prochaine fois, vous ne vous laisserez plus abuser et n’achèterez plus de voyages à bas prix. A peu de chose près, le scénario doit être identique. Non ?
Accroche-toi Jeannot !
Bien calé dans le poste de pilotage du chasseur, un gros croiseur vous lâche au-dessus de la couverture nuageuse de la Terre. Pas le temps de souffler, qu’une escadrille ennemie fond déjà sur vous. Le nombre d’appareils vous submerge rendant impossible leur éradication complète. Vous devez donc faire un choix et décider vite fait par où passer et qui descendre. Dès les premières minutes, on se rend rapidement compte que la mission va être excessivement difficile. En plus de proposer des milliers de sprites, l’armée alien dispose de gros vaisseaux résistants. Par niveau, 2 ou 3 boss vous barreront la route et feront leur possible pour vous détruire. Ils largueront tout ce que contiennent leurs canons et appelleront même leurs congénères. Par exemple au stage 4, ce salaud de demi-boss enfermé au cœur de la planète enverra sur vous des sortes de vers accoutrés d’une énorme tête. Ces monstruosités viennent des tréfonds de l’écran grâce à un zoom et surgissent à votre hauteur de tous côtés. Si ça ne suffisait pas, le demi-boss se sépare en 2 parties et tire des rafales de boulettes. C’est le calvaire pour le vaincre. Vous avez bien compris, l’action est frénétique et vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer.
Classique :
Phalanx reprend les ficelles des Shoot Them Up qui ont fait leurs preuves. Il est certes classique mais bien construit. L’ambiance générale n’est pas originale, pourtant elle fait toujours son effet. Dans un univers futuriste noir de pollution, la Terre est envahie par des hordes d’engins bio-mécaniques. Le level design est assez familier et sans surprise, parfois détaillé, d’autres fois plus simpliste. Le jeu est terne et froid avec une atmosphère lugubre mais qui ne prend pas toujours. Ainsi, le niveau 3, celui des cavernes déçoit beaucoup par sa laideur.
Bien que classique dans son déroulement Phalanx différencie son gameplay dans quelques niveaux. Par endroits, le vaisseau doit lutter contre un courant marin, à d’autres c’est au joueur de faire le scrolling. Sympathique mais sans plus, mais sympathique quand même, mais … Et chose peu ordinaire dans un Shoot Them Up, le jeu incorpore quelques passages secrets.
L’emballage n’est pas tout, ce qui fait la force d’un jeu de tir est essentiellement le système d’armement. Le vaisseau peut stocker au maximum 3 armes différentes et en appuyant sur le bouton X, on saute de l’une vers l’autre. Cela est pratique mais d’une utilité discutable. En fait, quand on a trouvé son arme de prédilection, on n’en change plus, car il n’y a pas de situations spéciales pour mettre en valeur telle ou telle attaque. On peut également regretter le choix restreint des attaques : 4 armes dont 1 définitivement inutile. Par contre, il est appréciable de pouvoir éliminer l’une d’elle à tout moment. Grâce au bouton B, elle sert de megabombe dévastatrice.
Seulement 3 boutons suffisent à attaquer, pourtant les commandes ne sont pas instinctives. Notamment lors de l’utilisation d’une mégabombe pour se sortir d’une situation délicate. Avant de la larguer, il faut choisir son arme avec X. Mais comme il y en a 3 , le choix se fait par un roulement circulaire, alors qu’il aurait été plus simple et plus rapide d’en changer avec les gâchettes R et L. Il en résulte qu’avant d’avoir bien en main la manette, on fait de grosses bourdes souvent mortelles. C’est peut-être ce manque de souplesse qui rebute certains joueurs. En effet la prise en main est longue, empêchant le joueur de s’immerger pleinement dans le Shoot. A tel point que, après avoir terminé le jeu en mode Easy, elle pose encore problème.
Phalanx, ça fait mal aux phalanges :
Phalanx est arrivé à point nommé, au temps où les Shoot Them Up de la Super Nintendo devenaient enfin dignes de la console. Les premiers étaient malheureusement bourrés de ralentissements, limite injouables. Phalanx rattrape le coup mais reste loin de la perfection, il contient encore pas mal de ralentissements, notamment quand l’écran est empli de nombreux sprites et les armes sont à pleine puissance. Tout comme Super Aleste, Phalanx est classique, difficile, frénétique et pourtant il est loin d’être aussi jouissif. Pourquoi ? Peut-être à cause d’une réalisation légèrement inférieure, sûrement à cause de passages trop longs et du coup répétitifs, ou encore une maniabilité qui n’est pas optimale.
Si vous êtes un inconditionnel des Shoot Them Up, que la difficulté ne vous rebute pas, alors Phalanx vous offrira de bons moments.