Parodius est un jeu vidéo Super NES publié par Konamien 1992 .

  • 1992
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Parodius

5/5 — Parfait ! par

Comme son nom l’indique, Parodius se présente comme un parodie des shot them up légendaires de Konami, les Gradius, Salamander et autres Nemesis qui ont fait les beaux jours des consoles Nintendo et Nec. Ne vous attendez donc pas à quoi que ce soit qui pourrait s’apparenter à un shot them up à l’esprit « sérieux ». Le jeu en entier s’apparente à une succession de clins d’oeils aux classiques du célèbre éditeur japonais, revus et corrigés à la sauce « programmeurs japonais défoncés au saké ».

Parodius vous propose de piloter quatre vaisseaux différents : VicViper, le célèbre vaisseau de la série des Gradius ; Octopus la pieuvre au bandana japonais; Pentarou le pingouin volant et Twinbee, l’abeille mécanique rondouillarde (qui possède elle aussi sa propre série de shot them up). En dépit de certaines similitudes (chaque personnage peut récolter des bonus d’accélération, se doter de quatre modules de soutien maximum et certains bonus les font grossir tout en les rendant invulnérables), chacun de ces « vaisseaux » possède ses propres tirs et power-up (au nombre de six par vaisseau) et la manière de jouer ne sera donc pas identiques suivant la bestiole que l’on choisira de piloter. Par exemple, Twinbee pourra lancer des gants de boxe à effet boomerang, Octopus laissera tomber en cloche des poissons pas frais sur les cibles au sol, tandis que VicViper largue des bombes avec de petites pattes qui, une fois au sol, foncent à toute allure vers la prochaine cible. Au total, les modes de tirs sont très nombreux puisqu’on n’en dénombre pas moins de 24 ! Mais le principal intérêt de Parodius ne réside pas dans ce succès dans le remplissage du cahier de charge du shot them up parfait, mais dans son univers totalement désaxé et délirant !

Dans l’univers de Parodius, chaque niveau débute, tout comme dans Gradius, par une courte séquence dans l’espace où on abat des escadrilles de petits vaisseaux ridicules avant d’atterrir sur une planète au style très particulier. Le premier niveau, par exemple, est une île tropicale farfelue tandis que le second (dans lequel on peut se déplacer à la fois verticalement et horizontalement ; ce principe se reproduit à plusieurs reprises au fil des niveaux) est une sorte de Las Vegas kitsch.

Comme je vous l’expliquais plus haut, les clins d’oeil aux jeux classiques sont très nombreux. Ainsi, on retrouvera les murs friables de Salamander ici représentés sous forme de smarties colorés ou encore le niveau aquatique de Gradius qui prend place dans une sorte de bain moussant géant. Si les adversaires de base ne sont pas particulièrement nombreux (une vingtaine au maximum), ils sont déjà complètement fantaisistes puisqu’on tirera sur de petits pingouins pleurnichards, des abeilles, des crabes, des seringues volantes ou des cochons ailés, qui possèdent tous de belles tronches de débiles. Mais l’essentiel du travail a été consacré aux boss qui sont gigantesques, superbement dessinés et complètement fous ! Ne vous étonnez donc pas de mener l’assaut contre un vaisseau pirate à tête de chat piloté par des pingouins, de zigzaguer entre les jambes d’une danseuse de french-cancan géante, de mitrailler des cupidons contrefaits tirés par une superbe femme alanguie sur sa couche (qu’on croirait sortie d’une peinture neo-classique nipponisée), ou de régler son compte à un sumo porcin ou à un poisson fugu qui enfle démesurément jusqu’à déborder de l’écran ! Bref, n’oubliez pas de prendre vos petites pilules roses avant de jouer à Parodius !

Réalisation technique :

Parodius est un véritable feu d’artifice visuel. Il faut certes apprécier un minimum les délires à la sauce manga mais, quand bien même ce ne serait pas le cas, force est de reconnaître que Parodius propose des décors splendides, des couleurs superbes et des boss parmi les plus impressionnants et originaux jamais vu dans un shot them up. Quand en plus, on est fan de ce style d’univers délirant, on touche alors du doigt l’extase vidéoludique totale ! La difficulté est très bien dosée, et malgré les dizaines de projectiles et de sprites qui peuvent occuper l’écran en même temps dans les derniers niveaux, pas le moindre ralentissement ne se fait sentir ! A l’époque, c’était une véritable prouesse pour la Super nes ! Les thèmes musicaux, souvent de grands classiques des anciens jeux Konami ou de la musique classique remixée par une escouade de fugitifs d’asile psychiatrique, sont savoureux, tandis que les excellents bruitages s’insèrent parfaitement dans l’esprit fou-fou du soft. Non, définitivement non, il n’y a rien à reprocher à Parodius, beaucoup plus beau dans cette version que son équivalent Pc Engine.

En bref : 18,5/20

Pour les joueurs prêts à accepter l’idée que les shot them up ne doivent pas forcément avoir un fond sérieux et réaliste pour séduire, Parodius est probablement un des meilleurs shot them up jamais programmés

Parfait techniquement, passionnant et dépourvu du moindre temps mort dans l’action, Parodius séduira par dessus tout ceux qui ne se prennent pas au sérieux, maîtrisent sur le bout des doigts l’univers des shot signés Konami et vouent un culte à l’humour japonais débiloïde ! Dans un registre très différent des Super Aleste et autres Axelay, voici probablement l’un des shot them up les plus brillants et amusants de la Super nes ! L’unique regret provient du fait que le mode deux joueurs soit alternatif et non simultané, mais cela semble être une maladie chronique de la majorité des shot them up sur console

Parodius