Othello World est un jeu vidéo Super NES publié par Tsukuda Originalen 1992 .

  • 1992
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Othello World

2.5/5 — Moyen par

Alors de deux choses l’une. Ou bien à la lecture du titre de ce jeu vous avez pensé, en bon littéraire, qu’il s’agissait d’une adaptation vidéoludique de l’œuvre de Shakespeare, et dans ce cas-là il vaudrait mieux arrêter la masturbation intellectuelle tout de suite ; ou bien vous avez tout de suite compris qu’il s’agissait du fameux jeu de plateau, aussi connu sous le nom de Reversi, et vous méritez un bon point. Ou une sucette. Enfin qu’importe, cette longue intro n’a pour autre but que de masquer l’absence totale d’intérêt de ce test. En fait, parler d’Othello World sur un site de jeu vidéo, c’est un peu comme si Chapatte nous faisait une émission spéciale de Turbo consacrée au Solex.

JE TE PRENDS, JE TE RETOURNE ET JE T’ENC…

Aussi, afin de bien vous faire comprendre qu’il n’y a rien de particulier à dire de ce titre signé Dice pour le compte de Tsukuda Original, je vais vous parler deux minutes du principe du jeu original.

L’othello, ou reversi, est un jeu de stratégie combinatoire abstrait. J’adore vraiment cette expression qui équivaut un peu à une explication sur la métaphysique quantique à destination d’un enfant de trois ans. En français ça veut dire que comme pour les échecs ou les dames, il s’agit d’un jeu où l’on élabore des stratégies à l’aide de plusieurs pièces, sans aucune toile de fond. Il n’y a pas d’histoire, quoi. C’est pas comme le Cluedo ou le Monopoly, ça parle de rien.

Bref. Le plateau, nommé othellier (sisi), se compose de soixante-quatre cases, toutes plus vertes les unes que les autres. Deux joueurs s’y affrontent, l’un jouant les blancs et l’autre les noirs. Cependant, chacun des soixante-quatre pions est blanc d’un côté et noir de l’autre.

Explication : le but du jeu est de retourner les pions adverses en les coinçant entre deux pions à soi. Si vous avez le plus de pions, vous gagnez. En début de partie, quatre pions sont déjà placés sur les quatre cases du milieu : deux blancs et deux noirs, en diagonale les uns des autres (E4 et D5 pour les noirs, D4 et E5 pour les blancs). C’est le joueur noir qui commence.

À votre tour de jeu, vous placez un pion de votre couleur de manière à coincer, entre deux de vos pions, un ou plusieurs pions adverses, à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Vous pouvez d’ailleurs faire des « combos » avec un seul pion. Tous les pions adverses ainsi piégés sont retournés, et deviennent donc de votre couleur.

L’astuce du jeu est donc, si possible, de se placer sur les bords ou, encore mieux, dans les coins, afin d’être plus difficile (c’est même impossible dans les coins) à retourner. Les retournements de situation sont nombreux. Notez qu’à l’inverse du reversi originel, vous êtes obligé de jouer chacun de vos tours, vous ne pouvez pas passer : si vous êtes bloqué, l’adversaire prend votre tour.

ROUND ONE : PINOCCHIO VERSUS LITTLE RED RIDING HOOD

Othello World ne propose rien de nouveau. La seule particularité vis-à-vis du jeu de plateau, c’est qu’il vous permet d’affronter diverses figures de contes de fées. Vous débutez par une sorte de tutoriel face au Lapin Blanc d’Alice au Pays des Merveilles. C’est une grosse buse, il vous fait des cadeaux sans arrêt, et si vous perdez face à lui, c’est que vous n’avez pas compris la règle du jeu. Pourtant, il suffit d’appuyer sur le bouton A pour placer votre pièce, vous êtes nase ou quoi ?

Ensuite vous aurez le choix entre plusieurs adversaires, théoriquement de plus en plus difficiles à vaincre. Pinocchio, le Petit Chaperon Rouge… Autant de personnages légendaires qui sont peut-être des héros dans leurs histoires, mais qui jouent à l’othello comme des pieds. Vous n’avez qu’à jeter un œil aux captures d’écran pour vous en convaincre : le Chaperon et le Loup sont censés être les plus balèzes, et voyez la tartine que je leur ai mise.

Bon, c’est vrai que, sans me vanter, je suis plutôt pas mauvais à ce jeu, mais tout de même la difficulté est vraiment basse. À la limite vous pouvez choisir de jouer avec les blancs, histoire d’avoir un tout petit peu plus de pression, mais la différence est minime.

Cette absence de challenge tue énormément le plaisir de jeu, sans quoi Othello World aurait peut-être mérité un peu plus que la moyenne. Il est assez joli, assez gai, mais vraiment trop peu profond pour mériter mieux.

Othello World